On disait "Il a soixante-douze printemps. Elle a soixante-huit printemps". C'était gentiment ironique, cette façon de donner l'âge de quelqu'un. Sûrement parce que le printemps est la saison du renouveau, de la jeunesse des choses. Souligner que quelqu'un avait déjà traversé beaucoup de renouveaux, c'était à la fois mesurer l'ampleur de son passage sur terre et s'étonner d'une fraîcheur allègrement préservée, peut-être une façon de signifier aussi que sur lui, sur elle les saisons ne semblaient pas avoir de prise.