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EAN : 9782021342864
240 pages
Seuil (04/02/2021)
3.6/5   129 notes
Résumé :
« Je n’ai pas l’impression d’avoir été enfant, adolescent, homme d’âge mur, puis vieux. Je suis à la fois enfant, adolescent, homme d’âge mûr, et vieux. C’est sans doute un peu idiot. Mais ça change tout. »

Être riche, à chaque époque de notre existence, de tous les moments qu’on a vécus, qu’on vit, qu’on vivra encore : c’est cela, la vie en relief. Voir ses souvenirs et ses sensations non pas additionnés les uns aux autres, mais comme démultipliés, à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 129 notes
Pour qui connait les oeuvres de Philippe Delerm, ce nouveau livre est comme un vêtement déjà porté : on connait et on s'y sent bien.
Dans « la vie en relief », j'ai retrouvé le Philippe Delerm que j'affectionne et que j'avais un peu perdu de vue. Il a simplement avancé dans la vieillesse, c'est le moment où se pose la question de la mort. L'occasion aussi de se retourner et se souvenir : l'enfance, les années d'étude. Il nous offre de superbes pages sur ce grand-père, bouilleur de cru et sur la vie paysanne, simple et pleine de saveurs.
Ce livre, c'est aussi l'occasion d'égrener tous les âges de la vie, des souvenirs de l'enfant et de l'adolescent réservé en passant par l'homme mûr qui se lance dans l'écriture, pour terminer sur cet âge où l'on se retourne sur son passé.
Même si Philippe Delerm nous a habitué à ces réflexions mélancoliques, on sent poindre une certaine amertume face à cette vieillesse qui s'impose de plus en plus et la mort qu'il apprivoise en écrivant
C'est avec simplicité qu'il évoque sa famille, Martine sa compagne et son fils et ses petits-fils pour lesquels il s'inquiète souvent.
Loin de la plénitude tant vantée, l'auteur revendique son goût pour le chocolat râpé sur la tartine beurrée ou le cèpe derrière le talus.
J'ai aimé les passages où il parle de ses films préférés, ou encore évoque ses auteurs de prédilection : Paul Léautaud en tête mais aussi Proust ou Colette.
Les chapitres sont courts, on passe d'une réflexion l'autre comme dans une conversation à bâtons rompus. Même si je n'ai pas apprécié de la même manière chaque chapitre, je me suis laissée charmer par la délicatesse, la poésie de l'écriture.

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On dit de Philippe Delerm, l'inventeur de l'instantané littéraire, qu'il écrit toujours le même livre , ce qui est un raccourci un peu facile utilisé par des médias fatigués.

Car, si, bien sur, son style qui le caractérise tant est bien présent d'un livre à l'autre, l'exécution diffère plus ou moins sensiblement à chaque projet littéraire .

L'objectif de son nouveau livre "La vie en relief " est résumé par l'auteur lui même à la page 72 de son livre : "vivre par les toutes petites choses . des sensations infimes, des phrases du quotidien, des gestes, des bruits, des odeurs des atmopshères, ecrire sur tout cela. car écrire et vivre, c'est la vie en relief, une opération qui s'est imposée lentement. Transformer un sujet en ce qui n'est en est pas un, la perspective est délicieuse. Elle donne le sentiment que l'existence est inépuisable, qu'il y aura toujours un angle différent à trouver , à chaque fois l'impression de respirer plus large, en ayant tiré de la vie même ce qu'elle contenait mais demeurait enfoui"

Ainsi le père de Vincent Delerm n'a pas l'impression d'avoir enchaîné comme on pourrait le penserles étapes d'une vie traditionnelle, de l'enfance à l'âge adulte, car tous ces âges ont nourri son être à chaque instant de sa vie.

Et ces différentes strates ne s'additionnent pas les unes aux autres mais se multiplient.

La « vie en relief », c'est, comme il le dit lui meme, un peu ce sentiment qu'on a parfois de vivre un instant qui convoque tous les âges de notre existence – l'enfant, l'adulte et la personne d'âge mûr que nous sommes, tous rassemblés en quelques minutes d'une intensité inégalée.

Ce livre retrace toutes ces situations ou tous ces gestes où lon voit se déployer qui on a été, qui on est, qui on sera, comme en plusieurs dimensions.

Il ressuscite les émotions de tous les âges et nourrit le présent comme lorsqu'il revient sur ce coup de sifflet d'un match de football qui fait écho à tous les matchs de foot qu'on a pu voir, ou cette projection du film le Mans 66, qui renvoie à son frère, fan de voiture et présent aux 24 heures du Mans de cette année là.

Delerm montre qu'il est un entomologiste du détail le plus furtif, du rouage le moins visible et montre qu'il sait observer et percevoir les ultra sons d'une vie . Mais ici, peut être parce qu'il vient d'atteindre une nouvelle décennie, Philippe Delerm se met à nu comme il l'a rarement fait, retrouvant ainsi l'esprit de son « Journal d'un homme heureux » qu'il avait écrit en 1989 et réussit à trouver le juste équilibre entre l'observation et la mise à distance du monde inhérente, et l'envie d'y participer et de se raconter sous un jour nouveau .

Ainsi, dans La vie en relief, Delerm relate avec pas mal de sensibilité et d'ironie sur lui-même des souvenirs avec sa femme, sa mère, son père, son fils Vincent et ses petits enfants, notamment avec cette inclinaison pour le cirque qui lui est arrivé très tardivement dans la vie.

En nous révelant dans sa grande simplicité, la vérité et la beauté de ces instants a priori anodins mais qui se revelent au fil de l'existence, essentiels, Philippe Delerm célèbre de très belle manière la décantation des moments-clefs de nos vies.

Et celui qui affirme " rêver souvent de ce qu'il a déja, luxe le plus ultime, démontre qu'il n'a pas son pareil pour toucher l'âme du lecteur avec ces instants aussi universels qu'intemporels.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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De la valeur « des toutes petites choses » et du bonheur d'être un auteur à succès grâce à ces petites choses.

J'avais un jour apprécié « La première gorgée de bière », une bolée de fraîcheur entre des lectures arides. Ces petites choses, le relief de notre quotidien, on a dû se concentrer là-dessus pendant le confinement, trouver notre bonheur dans ces petites choses qui demeuraient accessibles.

Par contre pour cette lecture, j'espérais aller plus loin. le « résumé éditeur » mentionnait « Certainement un des plus grands livres » de l'auteur. Mais j'ai plutôt eu une impression de redite. J'avais compris l'idée, pas besoin d'un autre tome pour me le répéter que le bonheur est dans les petites choses ou dans le souvenir d'un instant magique de notre enfance.

Car… ce sont aussi de toutes petites choses qui peuvent nous pourrir la journée, une auto qui refuse de démarrer, un ordi qui quitte inopinément ou ce rendez-vous que je dois prendre chez le dentiste.
Le relief est fait de haut et de bas et on peut se consoler du bonheur des petites choses confortables quand on a la chance de ne pas s'enfoncer dans les vrais malheurs, des guerres, des deuils ou autres calamités…
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Delermien en diable !
Voilà un livre qui ne déroutera pas les lecteurs de l'Extase du selfie ou de la Première gorgée de bière. de courts chapitres, une à 4 pages, un plan subtile, des liens ténus ou non entre eux.
Et l'ambition de montrer les différentes couches temporelles juxtaposées dans nos vies, la place que peuvent tenir les lieux que l'on aime, nos proches, nos goûts...
C'est ainsi que l'on lira de très belles choses sur Paul Léautaud, sur Venise, sur l'incapacité à danser, sur le cirque, sur la patience, sur les repas entre amis.
C'est comme souvent d'une grande profondeur, émouvant, subtil. J'ai beaucoup aimé cet ouvrage et je me rappellerai longtemps de certains passages.
Peut-être ma seule réserve tient-elle à ce dévoilement légèrement satisfait (?) de son bonheur familial. Mais j'ai conscience qu'en même temps, il en dit de belles choses...
Quel talent cet auteur, mais aussi quelle situation unique que cette proximité artistique si forte avec son fils Vincent qui hante pour une large part ce livre !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération "Masse Critique Littératures", de janvier 2021, organisée par Babelio.
Merci à Babelio et aux Editions Seuil pour cet envoi.
Je pensais que c'était un roman, et j'ai eu beaucoup de mal dans les premières pages, commencées mardi. J'ai regardé une critique sur Babelio, très négative et j'ai écrit : "J'en suis à la page 26 et je m'endors déjà".
Mais j'ai continué, je suis même revenue en arrière et j'ai commencé à me laisser emporter.
Ce n'est pas un roman, il n'y a pas d'histoire ou d'intrigue. Philippe Delerm raconte sa vie, son bonheur, son amour pour sa femme Martine, pour son fils Vincent, le chanteur, pour sa belle-fille et ses petits-enfants, ses peurs, ses craintes, ses souvenirs, ses émotions et sensations.
Il est né en 1951 (moi en 1956), fils d'instituteurs (mon père l'était aussi), l'un de ses films préférés est "Le ballon rouge" (moi aussi), il préfère regarder danser que danser lui-même (moi aussi), a été marqué par des livres "Croc-blanc", "Le grand Meaulnes", "La guerre des boutons" (livres que j'ai lus)...
Il se livre avec beaucoup d'humilité, d'humour, d'humanité, de doutes aussi (mes "trois Hum"), trouve de la beauté dans l'ordinaire des choses.
Les chapitres sont courts, bien écrits, incitant à se souvenir et apprécier la vie que l'on a eue, que l'on a, mêlant souvenirs et problèmes actuels. Souvent j'ai eu les larmes aux yeux en repensant à ces années là.
Bref j'ai dégusté son livre comme ces bonbons qui l'ont marqué, ls bonbons Riviera, que par contre j'ai oubliés, et j'ai parsemé son livre de petits papillons de papier, pour revenir sur mes passages préférés.
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critiques presse (7)
LaPresse
29 mars 2021
Dans La vie en relief, il annonce que l’âge le rend « plus fébrile, plus maladroit, plus raide, plus irritable à la moindre contrariété matérielle ».
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
19 février 2021
La saveur de l'existence et la beauté de la lettre au détour de "La vie en relief" de Philippe Delerm.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
OuestFrance
15 février 2021
L’écrivain excelle à observer finement le quotidien d’une vie, son passé et aujourd’hui. Avec une touche familiale et plus personnelle. Son texte est un cadeau de mots que chacun d’entre nous ne trouve pas toujours pour exprimer nos craintes et nos bonheurs.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Culturebox
10 février 2021
Philippe Delerm publie son dernier livre, "La vie en relief" aux Éditions du Seuil. Un recueil de textes courts dans lequel l'écrivain fait le lien entre l'enfant qu'il a été et l'homme de 70 ans qu'il est désormais.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
08 février 2021
Il y parle de sa vision de la vie, évoquant son corps qui lui fait parfois prendre conscience de son âge, alors que dans son esprit, il demeure lucide, affûté, nourri par les différentes étapes de sa vie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
08 février 2021
Avec La Vie en relief, son livre le plus personnel, le célèbre auteur de La Première Gorgée de bière... entrouvre la porte de ses souvenirs familiaux et revient sur les menus plaisirs du quotidien. Un bel exercice de nostalgie joyeuse.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
04 février 2021
Les phrases se dégustent, les scènes se picorent, le temps caramélise.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
La dernière tue, c'est indiscutable, du moins en apparence. Mais toutes blessent, non. La formule nous culpabilise, nous reproche notre oubli de la mort. Les heures sont ce que nous en faisons. Elles sont magiques. Elles nous inventent, et sont d'autant plus notre propriété qu'elles ne nous appartiennent pas. Car ce n'est pas vrai que nous oublions la mort. Nous sommes plus beaux, plus grands que ce pessimisme arrogant. Nous faisons seulement semblant d'oublier que nous mourons, que nous mourrons. La quête du bonheur n'est rien de plus, et c'est cela qui fait sa gravité, qui donne le frisson. Coincés dans une souricière, les hommes jouent jusqu'au bonheur l'héroïsme de la légèreté. Et c'est tellement plus fort et plus subtil que la mort.
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Vivre par les toutes petites choses . des sensations infimes, des phrases du quotidien, des gestes, des bruits, des odeurs des atmopshères, ecrire sur tout cela. car écrire et vivre, c'est la vie en relief, une opération qui s'est imposée lentement. Transformer un sujet en ce qui n'est en est pas un, la perspective est délicieuse. Elle donne le sentiment que l'existence est inépuisable, qu'il y aura toujours un angle différent à trouver , à chaque fois l'impression de respirer plus large, en ayant tiré de la vie même ce qu'elle contenait mais demeurait enfoui"
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Vivre par les toutes petites choses. Des sensations infimes, des phrases du quotidien, des gestes, des bruits, des odeurs, des atmosphères. Écrire sur tout cela. Car écrire et vivre, c'est la vie en relief, une opération qui s'est imposée lentement. Transformer en sujet ce qui n'en est pas un, la perspective est délicieuse. Elle donne le sentiment que l'existence est inépuisable, qu'il y aura toujours un angle différent à trouver, à chaque fois l'impression de respirer plus large, en ayant tiré de la vie même ce qu'elle contenait mais demeurait enfoui.
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On disait "Il a soixante-douze printemps. Elle a soixante-huit printemps". C'était gentiment ironique, cette façon de donner l'âge de quelqu'un. Sûrement parce que le printemps est la saison du renouveau, de la jeunesse des choses. Souligner que quelqu'un avait déjà traversé beaucoup de renouveaux, c'était à la fois mesurer l'ampleur de son passage sur terre et s'étonner d'une fraîcheur allègrement préservée, peut-être une façon de signifier aussi que sur lui, sur elle les saisons ne semblaient pas avoir de prise.
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Le passé n'est pas un monde perdu. Le vivre dans le présent n'est pas la nostalgie. Ce qui est passé est possédé, définitivement. Je dis "ma vie est belle" parce que j'ai la chance de sentir le passé dans le présent. Il y est, il n'attend rien que de se déployer. Il est le contraire de la prière, de la transcendance, de l'abstraction. Je déteste la pureté, si la pureté, c'est se débarrasser de tout. Je veux m'embrasser de tout. Avoir vécu les choses sans les avoir perdues, les instiller dans le monde qui vient, faire du présent un alcool fort, le goût du fruit plus fort que le fruit.
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Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
+ Lire la suite
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