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Citation de VALENTYNE


Par moments, la ville me pesait. Mes plus beaux rêves se déroulaient dans des coins perdus, dans des déserts silencieux et colorés et je pouvais laisser traîner mon regard sur la ligne d’horizon et penser tranquillement à un nouveau roman ou au repas du soir ou prêter l’oreille aux premiers cris d’appels d’un oiseau de nuit déboulant dans le crépuscule.
Je savais parfaitement ce qui clochait avec Betty, ce damné roman la clouait sur place, lui ficelait les bras et les jambes. Elle était comme un cheval sauvage qui s’est tranché les jarrets en franchissant une barrière de silex et qui essaie de se relever. Ce qu’elle avait pris pour une prairie ensoleillée n’était en fait qu’un enclos triste et sombre et elle connaissait rien du tout à l’immobilité, elle n’était pas faite pour ça. Mais elle s’accrochait quand même de toutes ses forces, avec la rage au coeur et chaque jour qui passait se chargeait de lui écraser les doigts. ça me faisait mal de voir ça, seulement je ne pouvais rien y faire, elle se retranchait dans un endroit inaccessible où plus rien ni personne ne pouvait l’atteindre. Dans ces moments là, je pouvais m’attraper une bière et m’envoyer tous les mots croisés de la semaine, j’étais sûr qu’elle allait pas me déranger. Je restais quand même près d’elle, pour le cas où elle aurait eu besoin de moi. Attendre, c’était la pire des choses qui pouvait lui arriver. Ecrire ce bouquin, c’était sûrement la plus grosse connerie que j’avais faite.
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