Je pense à ce passage de Paul Auster : C’est un monde perdu. A se rend compte avec un choc que c’est un monde perdu pour toujours. Le petit garçon oubliera tout ce qui lui est arrivé jusqu’ici. Il n’en restera rien qu’une vague lueur, peut-être moins encore. Les milliers d’heures que A lui a consacrées pendant les trois premières années de sa vie, les millions de mots qu’il lui a dits, les livres qu’il lui a lus, les repas qu’il lui a préparés, les larmes qu’il lui a essuyées – tout cela disparaîtra à jamais de la mémoire de l’enfant.