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Citations de Philippe Dupuy (171)


Ce ne sont pas des peintures. Non, la peinture, c’est ce qui est déposée, là… à la surface. Le reste n’est qu’illusion. Peinture. Duplicité. Ambivalence. Vérité / Mensonge. Moyen / Résultat. Objet / Représentation. Figuration / Abstraction. Forme / Matière. Couleur / Dessin. Modèle / Copie. Figure / Fond.
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La peinture a son esthétique figurative ou abstraite. La photographie s’est affranchit de cette esthétique et c’est un art à part entière. Ce n’est pas parce que c’est un outil mécanique qu’il faut la juger avec négligence. Au contraire, la mécanique va investir l’art, vous verrez. Et puis, elle ouvre des portes inédites auxquelles la peinture n’a jamais pu accéder. La photographie poussera la peinture à se montrer plus aventureuse que jamais !
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Eh bien voilà. C’est ça vos bandes dessinées quand vous ne rangez pas trop. Ne soyez pas préoccupé par le rangement. En fait vous vous dîtes que vous faîtes là un livre foutraque. Foutraque et égaré. Mais arrêtez donc de vous excuser. Vous craignez qu’il soit incompréhensible ? Et alors ? Dîtes-vous que ce sont parfois les autres qui sont incompréhensibles.
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Trop bavard, ou trop de langue ? Le bavardage est creux. Utiliser les mots c’est autre chose. Ce qui compte, c’est l’acte. Si vous avez fait un acte avec ce livre, alors il y a langage. Que la langue soit abondante ou muette est secondaire. Votre éditeur pense Langue quand vous pensez Langage. Mais vous vous posez la même question. Quoi et comment faire ? Ce qui le tracasse au point de les désigner, ce sont des phrases qu’il considère seules. Mais c’est comme en peinture ou au cinéma, même en littérature, l’Acte est au-delà des mots, de l’écrit, de ce qui est dit, ou même montré. Ce qui compte, c’est ce qui est fait et le Langage avec lequel on le fait. Créer c’est du Langage. Les mots c’est la Langue.
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La bande dessinée peut tout porter, tout dire. C’est un continent à explorer, un terrain vierge aux richesse insoupçonnées, je le sens. Il suffit de vouloir imaginer.
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Pourquoi représenter la nature telle une suite d’orages, de coups de vent tragiques ? Pourquoi ne pas la représenter telle qu’elle est si souvent, calme et bien intentionnée ?
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Échecs 5 – Quelle importance ? Rien de cela n’existe. Il n’y a pas de bon joueur d’échecs. Ou alors c’est un piège. Parce que celui qui tend à ne chercher que cela perdra forcément un jour. Ne serait-ce que parce qu’il se confrontera toujours à un meilleur joueur. Ou mieux, à un joueur différent. Ce qui compte, c’est l’échiquier. Ce qu’on en fait, comment on le pense, comment on le met en mouvement. La peinture, comme la photographie, comme tous les arts, ça ne devrait être que ça. Une histoire de mouvement. Je ne parle pas de mouvement artistique, ou du rendu du mouvement, ou du geste. Mais de mouvement de l’esprit.
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Pour cette nouvelle collection je veux de la soie que nous broderons de serge. Une multitude d’étoffes que nous pourrons superposer à l’envi pour les corsages. Du cachemire des Indes, du taffetas. Comme toujours, nous doublerons en mousseline de soie. Jamais de contact en la peau et la laine. Volupté douceur… Poiret, c’est la seconde peau des femmes. Et pour les manteaux, des doublures en crêpe de Chine imprimé de fleurs dorées. Le luxe ne réside pas toujours dans ce qui se voit, mais dans la confidence de ce qu’on porte. Et de la fourrure, bien sûr. Pas du vison, c’est commun. Loutre, zibeline, chinchilla, martre et sconse. Allez ! Passez commande. Je veux ce qu’il a de mieux. Éblouissez-moi ! Et soyez prévoyants. J’ai horreur de manquer !
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C’était à Bordeaux, au CAPC (musée d’art contemporain). Ce jour-là, Takako Saito est présente pour une performance. Des centaines de cubes en papier blanc de toutes tailles tombent du haut de la nef sur le public. Un petit groupe de visiteurs porte d’étranges chapeaux que Takako a fabriqués et leur a confiés. Les cubes en tombant émettent de petits sons quand ils rencontrent le sol. De la musique cubique. Il est arrivé lors d’une précédente performance que le public piétine les cubes en gestes rageurs. Tous les cubes faits à la main par Sakak Saito furent détruits, produisant un tout autre bruit. Mais, ce soir, comme souvent, les adultes restent en retrait, observateurs émerveillés. Et comme souvent, ce sont les enfants qui se sont spontanément emparés des cubes jonchant le sol. Les cubes / Jeux d’enfance. Le jeu / Takako Saito. Le jeu / Le lien. Le jeu / l’échange, la participation, l’implication. Le jeu / L’autre. C’était une pluie de polyèdres blancs, une cascade merveilleuse. J’y ai vu aussi un effondrement. De cet effondrement, les enfants ont fait surgir une cité immaculée, fragile, incertaine. Une utopie dont les parois vierges sont déjà porteuses de leurs rêves et de leurs histoires. Puisse-t-elle être aussi joyeuse que l’œuvre de Takako Saito.
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Emma Goldman est une féministe, anarchiste et activiste. Avec son amant Alexander Berkman, elle planifie l’assassinat du financier et industriel Henry Clay Frick en 1892. Il survécut. Berkman fut condamné à 22 ans de prison. En 1911, elle crée la Ferrer Modern School à New York, une école fréquentée par les jeunes élèves en journée, qui accueille les adultes le soir, notamment pour des cours pratiques artistiques. Trotski y apprit la peinture pendant son exil en 1917. Loin de tout académisme et d’une culture bourgeoise, on y parle de tout. Peinture, théâtre, littérature, danse, philosophie et politique, bien sûr. Les cours sont gratuits, l’art qui y est enseigné s’affranchit des conventions. C’est un lieu de liberté, liberté d’expression, liberté sexuelle…
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Je suis une intellectuelle. Ça m’agace qu’on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l’air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles. Simone de Beauvoir
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Pourquoi les gens sont-ils tellement attachés à leurs chiens ? Parce que c’est le compagnon idéal. Pas d’engueulade possible avec un chien. Un chien ne dit jamais rien, et on peut lui dire ce qu’on veut. Le mari, l’amant, la femme ou la maîtresse ne seront jamais aussi soumis, dépendants et accros aux caresses qu’un chien. Le principal défaut de l’âme sœur, ce n’est pas son manque de docilité ou le fait d’avoir la migraine plutôt qu’envie de faire des câlins. Non, son principal défaut, c’est de vieillir et de mourir. Un chien, c’est pratique. Quand ça meurt, ça se remplace. La même race, la même couleur, et hop ! c’est reparti ! Je parle surtout des gens seuls accrochés à leurs chiens. Et ils ne peuvent plus être reliés à quelque chose ou à quelqu’un autrement que par une laisse. Ils disent que plus ils connaissent les hommes, plus ils aiment leurs chiens. Ils ont définitivement rejeté le monde autour d’eux. En laissant des petites crottes partout, ils veulent se donner raison de rejeter ce monde. Au mis comme ça, ils sont sûrs que partout c’est effectivement la merde. Et vu l’état de nos trottoirs, on peut fièrement affirmer que nous autres Français sommes ceux qui ont le plus au monde peur de vieillir et de mourir.
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Je voulais marcher et fondre sous la pluie, c’est tout ce que je voulais. Je voulais qu’elle me regrette, qu’elle ait des remords à me savoir seul la nuit. Je voulais qu’elle vienne me chercher pour m’emmener dans son lit tout chaud, et j’aurais refusé.
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À chaque fois que je me fais larguer, j’aimerais bien au moins que ce soit la dernière. J’ai toujours tellement de mal à m’en remettre. La première fois, c’était quand même la pire. Il m’a fallu un temps fou pour comprendre pourquoi elle avait cessé de m’aimer.
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C'est un comble ! Avoir un sosie et ne pas savoir à quoi elle ressemble !
(p. 5)
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Tenir un livre entre ses mains. Le manipuler. Le feuilleter. Éprouver sa reliure, son ouverture, comment tournent les pages. Le soupeser, en évaluer l’épaisseur. Toucher le papier, sentir son odeur, celle de l’encre, celle des années. Découvrir une ride sur le dos, stigmate des lectures. Des coins légèrement cornés, parfois fatigués. L’intrusion de la lumière en bordure des pages. Dans la bibliothèque, le jeu des dos, des couleurs, celui des typographies, verticales ou horizontales quand l’épaisseur le permet. Dans un sens, dans l’autre, selon certaines règles pas forcément respectées. Dos à la française, dos à l’anglaise. Poésie des titres enchaînés, Cut Up. Rigueur ou fantaisie. Classification… aléatoire…. Rechercher le dispensable en vue de libérer de la place et se réjouir de tant d’attachements. Rester comme ça, comme on contemplerait un paysage. Livres lus, relus, parfois à lire. Se souvenir, passages et images qui ressurgissent. En extraire un. Souffler sur la tranche du dessus. Comme un geste ancestral. Pourquoi celui-là ? Pourquoi maintenant ? quand je regarde ces livres, je me sens bien. Romans francophones, étrangers, littérature française, américaine, japonaise, italienne, allemande, russe… Biographies, autobiographies, livres d’art, de peinture de photographie. Livres de dessins, de graphisme, d’architecture, de mode, sur la danse, bandes dessinées, livres objets, livres d’artistes, éditions limitées, pop-ups, poésie, théâtre, livres sur le cinéma, catalogues d’expositions, monographies, revues littéraires, revues de dessins, psychanalyse, livres sur la musique, dictionnaires, témoignages, livres d’histoire, histoires de l’art, auto-édition, micro-édition, carnets de voyages, sketchbooks, leporellos, géographie, cartographie, encyclopédies…
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Jouer une ville, ou les cubes de Takako Saito – J’ai découvert le travail Takako Saito trop tardivement, récemment en tous cas. Ce qui revient au même. Et je l’ai découvert tout d’un coup. Je veux dire par là que ce ne fut pas juste une première œuvre, puis une autre. Mais d’un seul coup, dans son ensemble, dans sa diversité, dans sa richesse. Takako Saito, artiste étiquetée Fluxus mais bien trop libre pour se dissoudre dans un mouvement. Artiste dépossédée, mais self-made artist. Femme japonaise à New Tork Villefranche, Paris, Saint-Laurent du Var, Düsseldorf… l’œuvre de Takako Saito est étonnante, différente, improbable, drôle, poétique, belle, déroutante, intrigante, accueillante. Ses échiquiers disloquent les sens et l’esprit en se jouant des configurations et des codes du plateau. Ses livres uniques sont des installations délicates, mises à jour par des manipulations magiques. Ses robes sont autant de pièces merveilleuses, costumes de contrées imaginaires et porteuses de récits, de récits à construire. Ses performances sont irrésistiblement ludiques.
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L’improvisation, c’est abstrait. C’est la partie non écrite de la musique. C’est ça que j’ai trouvé dans le jazz. Me passer de la retranscription. Juste faire. Comme pour l’instantanéité du trait ou faire un trait, c’est déjà être dans le dessin. C’est ce jazz que j’essaie de trouver dans mon dessin en me passant par exemple du crayonné, de l’esquisse. La pratique classique en bande dessinée est de faire d’abord un crayonné provisoire. Puis d’encrer par-dessus pour rendre le dessin définitif. Mais en fait, ça me rappelle l’école quand on repassait les cartes géographiques pour les mettre au propre. Pour moi, le dessin, ce n’est pas de la mise au propre. C’est quelque chose que l’on fait dans l’instant et qu’on ne pourra jamais reproduire. Un saut dans le vide. Sans filet. Il y a alors une énergie qu’on ne retrouvera pas deux fois.
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La générosité n’est pas une faiblesse dont s’embarrasse les banquiers.
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Les pensées des objets… J’ai trouvé ça par hasard. C’est plutôt compliqué de faire des tirages ici. Il y en a partout. Alors je manipule parfois comme ça vient. J’ai posé, el thermomètre, le verre et l’entonnoir sur un papier vierge que j’avais mis par erreur dans la cuvette de révélateur. Il était encore mouillé. En rallumant la lumière, j’ai vu une image apparaître. Depuis, je m’amuse. Je vais appeler ça des rayographes. C’est totalement Dada !
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