Pourquoi une journée mondiale du refus de la misère ? Pour faire entendre la voix de ceux qui sont habituellement réduits à leurs difficultés, voire qui en sont jugés responsables.
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La misère, une violation des droits humains fondamentaux, n'est pas une fatalité. Elle peut être combattue et vaincue comme l'ont été l'esclavage et l'apartheid. (p.128)
Ces misérables, voués aux travaux pénibles, recevant à peine de quoi substenter leur corps souffrant et plein de besoins, cette foule immense d'instruments bipèdes, vous savez, cette masse... (p.47)
C'est ce qui s'appelle la volonté générale, le coeur d'une politique nouvelle, pas une idéologie, mais la politique régénérée, c'est-à-dire l'organisation nouvelle de la société pensant les infirmes, les indigents et les travailleurs les plus modestes comme les égaux de tous les autres.
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Pour Dufourny, la volonté générale doit devenir le souhait exprimé par tous de ne laisser personne dans un état indigne du point de vue politique, c'est-à-dire une non-existence citoyenne. (p.11-12)
Le spectacle-texte révèle plus d'un tour et détour pour faire réfléchir et advenir une prise de conscience. Etre pauvre, est-ce la bonne expression pour désigner ceux qui n'ont rien de ce que la société libérale et capitaliste de consommation appelle la richesse, c'est-à-dire fondamentalement l'accumulation d'argent ? Pourquoi ne dit-on pas avoir la pauvreté, comme quelque chose que l'on pourrait ne plus avoir, dont on pourrait se défaire. (p.9)
« Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? »
Sieyès : C’est Tout ! Mes chers amis. Or qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien !
Pourtant c’est la majorité de la population. Mais ce sont la noblesse et le haut clergé, représentant les privilèges de naissance, qui auront le plus de voix aux États généraux. Les ordres ne correspondent donc plus à rien. C’est pourquoi, je l’affirme, il faut supprimer les ordres (p.45)
Comeyras : Oui, il faut assurément travailler à ce que la nation ne soit plus divisée en ordres.
Dufourny : Mais si elle ne l'est pas, il faut créer un quatrième ordre, puisque cette portion de la nation ne fait même pas partie du tiers état. Cet ordre pourrait alors enfin user de son droit naturel de penser, de s'exprimer à part entière. (p.51)
Tout le but du pacte politique consiste à rétablir l'égalité des chances et se donner, par la volonté générale, les moyens, non d'assister ou de faire la charité, mais de mettre en action le principe de solidarité et de bienfaisance, en reconnaissant d'abord le trésor qu'est chaque personne, en soi, pour soi. (p.13)
Dufourny : Les révolutions ne sont jamais accomplies et salutaires tant que la dignité de l'homme n'est pas unanimement reconnue, tant que l'égalité des droits de tout citoyen n'est qu'une déclaration et non une réalité pour tous. Notre révolution n'est pas terminée. (p.93)
Ce projet aura pu donner la chance à chacun de s'enrichir sur le plan personnel et de toucher de très près à ces valeurs inestimables qui font le Mouvement ATD Quart Monde : le partage du savoir, le respect de l'autre, la force de l'espoir, un inaltérable humanisme. (p.23)
Le mot Quart Monde rassemble désormais, en France et dans le monde, les plus pauvres, qui veulent être reconnus comme des citoyens à part entière, et ceux qui leur sont solidaires - pour que tous soient respectés en dignité et en droits. (p.17)