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Citation de Partemps


Dante et le traversée de l’écriture

Dans sa traduction sérielle de la Comédie, Botticelli a compris que le texte était un seul corps en état de transformation continue, de telle sorte qu’un passage n’était jamais que l’annonce, la réplique, l’annulation ou l’achèvement d’un autre, par une loi de réversibilité sans cesse vérifiée dans laquelle le livre avait été composé et vécu. Partant de cet espace des nombres, il ne peut qu’y revenir. Paysages, personnages sont les mots d’un langage impersonnel où Dante s’est vu et écrit comme un mot parmi d’autres accomplissant ce que ce langage accomplissait en lui : le trajet de la totalité vers "l’amour" qui la brise et d’où renaît une nouvelle expérience d’ensemble. Botticelli, multipliant et variant les traits, dégageant la géométrie du texte, ses condensations, ses déplacements, allant d’une multiplication intense à un équilibre qui se raréfie et finit par disparaître, Botticelli a montré que d’une page blanche à une autre page blanche, de l’endroit d’une page à son envers, la distance pouvait être celle du monde exploré dans sa plus grande dimension. On pense aussi, pour finir, à cette phrase d’un contemporain de Dante, à ce dominicain disparu après avoir été condamné par l’Eglise — tandis que Dante était exilé puis condamné à mort par les Florentins —, à cet Eckart dont les sermons redécouverts au début du XIXe siècle surprenaient Hegel : " Là je suis ce que j’étais, je ne crois ni ne décrois, car je suis là, une cause immobile qui fait mouvoir toutes choses. "
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