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Citation de Partemps


En écrivant Hérodiade, en « creusant le vers », il a, dit-il, rencontré le néant, la mort. Evénement d’une portée plus étrange qu’il pourrait sembler. Car ce néant, cette mort (cette absurdité et cette folie) constituent le noyau du plus difficile de ses écrits : Igitur. Igitur, qui veut dire donc en latin, s’est comme substitué à un autre donc, celui présent dans le cogito de Descartes (je souligne), Descartes qui est, avec Shakespeare, la référence incessante de Mallarmé. Avec Mallarmé, le « je pense, donc je suis » devient pour ainsi dire : « j’écris, donc je pense à la question : qui suis-je ? » ou encore : « qui est ce donc de la phrase « je pense, donc je suis ? ». » Ce donc, ce nom, cet Igitur, va être pour lui, nous le verrons, le langage ramené à son rôle conclusif, à son résumé ; lieu de la négation et de l’absence mais aussi de la conscience de soi dans la mort où l’on se fait « absoudre du mouvement », lieu de l’impersonnel conquis sur la « race » (c’est-à- dire sur l’histoire et la filiation biologique de l’individu) — expérience qui comporte d’ailleurs un risque grave et insoupçonné (Mallarmé parlera des « symptômes très inquiétants causés par le seul acte d’écrire »). Désormais va s’élaborer à travers lui une théorie et une pratique indissociables de la totalité littéraire, totalité qui va être la seule totalité possible de sens : « ce sujet où tout se rattache, l’art littéraire ». « Oui, que la littérature existe et, si l’on veut, seule, à l’exception de tout. » « Tout, au monde, existe pour aboutir à un livre. » Comment nous faut-il comprendre ce tout (et l’exception qu’il commande) ?
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