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Citations de Pierre Ancet (35)


Est monstre ce que l'on "montre", ce que l'on désigne du doigt, faute de pouvoir compter sur le langage, soudain mis en échec par cette aventure improbable du regard.
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Est-ce que je pourrais séduire et trouver l’amour ? Est-ce réversible ou vais-je toujours devoir vivre ainsi ? L’imprévisibilité, l’irréversibilité, les regrets et les espoirs, l’exclusion des possibles, sont des dimensions temporelles suscitées par le handicap.
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Celui qui est né avec le handicap vit le risque de se confondre avec le fait d’être un individu handicapé, comme si son identité propre était contaminée de l’intérieur par la répétition des situations d’exclusion ou de limitation. Les atteintes du corps sont aussi des atteintes par le corps social, physiquement et émotionnellement ressenties. Quand cette résistance devient un obstacle, elle est source de souffrance.
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Le vieillissement peut produire cet effet en obligeant à accueillir la lenteur, la répétition des douleurs, la faiblesse de la mémoire immédiate qui n’apporte plus assez sur ce qui vient d’être. Mais l’âge est loin d’être la cause unique de cette pesanteur ressentie  .
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La réalité de l’expérience est davantage une mise en tension entre ces deux pôles qu’une opposition terme à terme. L’expérience quotidienne se tient entre l’activité mue par un élan vital général et l’attente qui fige dans l’angoisse ou la dépression.
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Chaque journée qui commence est un travail de Sisyphe. Cette difficulté n’est pas nécessairement liée à l’état du corps, puisque, rappelons-le, il n’y a pas de rapport systématique entre l’importance de l’atteinte dans la dépendance physique et l’expérience de la perte d’élan et de vitalité psychique. Il arrive qu’il n’existe plus aucun élan nulle part, ni ici-bas ni ailleurs.
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Il ne s’agit pas ici de la conscience d’être mortel qui confère à la vie sa saveur, mais du poids d’une menace actuelle qui prend la forme de la mort en parasitant le présent. La mort devient ici la manifestation d’un arrêt brutal, une masse puissante et hostile d’angoisse   qui s’insinue dans le présent, rendant la vie impossible.
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On peut vivre l’avenir dans un corps condamné à brève échéance. Sentir un avenir n’est pas la garantie de s’être assuré un futur (si tant est qu’on le puisse, puisque toutes les sécurités et assurances des valides ne sont jamais que des illusions de maîtrise).
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En revanche, la condition de handicap n’ôte pas nécessairement le sentiment de l’avenir. Non que celui-ci paraisse tout tracé, au contraire : l’élan vital se traduit par une confiance générale et indéfinie qui devra s’actualiser par la réalisation .
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Le futur passe par le calcul, la prévision, la rationalisation de ce qui n’est au fond toujours qu’un ensemble de probabilités et de possibilités. Le futur est un effort de maîtrise et d’emprise sur ce qui n’est pas encore ], si tant est qu’une telle maîtrise ait un sens relativement à l’imprévisibilité d’une vie entière.
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L’espérance est intimement liée au sentiment d’avenir : « C’est l’élan vital qui nous dévoile l’existence de l’avenir, qui lui donne un sens, qui l’ouvre et le crée devant nous  » L’avenir n’est pas magnifié par l’élan vital, mais est créé par lui et par lui seul car l’avenir est ici un sentiment plus qu’une dimension du temps, considéré comme objectif.
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Les frises qui matérialisent en communication concrète le cours du temps quotidien, l’alternance entre les phases d’activité et de repos, sont des moyens de réintroduire le temps spatialisé et le temps socialement partagé dans une expérience dont certains se trouvaient exclus.
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Il ne faut abandonner ni les métaphores du temps, ni sa spatialisation, car elles stimulent notre imagination, nos désirs (désir de retour en arrière, de retenir le temps ou de le réécrire), nos projections dans le futur (la construction de l’architecture temporelle  d’une vie) et nos rappels du passé (même s’il s’agit d’un passé largement recréé par le récit).
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Le récit qui met en forme le temps et fait la spécificité de la mémoire humaine  s’appuie sur ces métaphores et recours divers, sur ces mises en forme temporelles qui, malgré leur illogisme apparent, puisqu’on ne peut revenir ni au passé, ni prévoir l’avenir, nous sont familières.
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Le temps vécu n’est ni celui du flux inorganisé, temps héraclitéen qui ne cesse de passer entre nos doigts [9] , ni le temps sagement représenté par une ligne orientée ou par des spatialisations, comme celles de l’agenda ou du calendrier. Il excède ces dimensions familières en donnant stabilité et consistance à l’expérience de la durée, dont la cohérence tient par le futur.
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Le temps est perçu dans sa pureté « quand il n’y a aucune pensée, aucun sentiment précis dans la conscience ; il la remplit alors entièrement, il efface les limites entre le moi et le non-moi, il embrasse aussi bien mon propre devenir que le devenir de l’univers ou le devenir tout court [6]  ». L’expérience primitive du temps serait cette expérience même du devenir, qui excède une vision personnelle ou substantielle, puisqu’il s’agit d’un pur devenir, "universel et impersonnel ".
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L’avenir désigne l’immensité même du milieu dans lequel peut se déployer l’activité. Cet « espace » n’est pas une spatialisation du temps : il ne s’agit pas d’un espace géométrique, mais de l’évocation d’un champ de déploiement, une marque d’immensité dans son intensité. Il s’agit d’un espace temporel corporellement ressenti, où se manifestent les possibles, les désirs, les aspirations, et non d’un espace spatialement représenté dont la fonction serait de planifier ce que nous appellerons le futur.
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Le temps y est orienté par l’avenir, et non pas par le présent ou le passé. L’avenir apparaît paradoxalement comme la dimension du temps la plus solide, la plus stable, en quoi il ne faut pas le confondre avec le futur que l’on anticipe, le futur du pronostic, le futur de « l’espérance de vie » statistique.
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Le temps vécu n’est pas le temps perçu, ce temps qui passe plus ou moins vite par rapport à celui des horloges. C’est un temps vital beaucoup plus qu’un temps mesurable, il désigne une certaine aspiration vers l’avenir (ou le passé) qui n’a pas à être rapportée à la mesure du temps pour exister.
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Respecter son rapport au temps, c’est aussi admettre qu’il puisse avoir un rapport à l’avenir, se projeter, là où tout espoir semble impossible et sa vie invivable.
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