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Citation de gaelbourgeois


p.44 :
"Les Grands, les vrais, je les remarque tout de suite au restaurant, à la salle à manger, au bar ou même dans les étages, dans leur aptitude naturelle à pardonner à un inférieur pris en faute. Qu'un employé renverse un verre en éclaboussant le bout de leurs chaussures et ils seront les premiers à s'en excuser même, pour ne pas l'abandonner publiquement dans la honte. Les autres, ceux qui jouent aux Grands mais n'en sont qu'un ersatz, toujours prêts à accabler de leur mépris collaborateurs et domestiques à la moindre maladresse comme un seigneur n'eût pas osé le faire avec ses serfs et ses vilains, ceux-là je les giflerai volontiers."

p.69 :
"La grâce sans affection qui se dégageait de tant de légèreté, cette beauté qui défiait les lois classiques des proportions et de l'harmonie, cette désinvolture distinguée, ce je-ne-sais-quoi, pour tout dire, le professeur Kaufman assurait qu'il n'y avait que les Italiens pour qualifier d'un mot, le beau mot de sprezzatura, mais il recouvrait un état si exceptionnel qu'il était tombé en désuétude. Moi qui ne parlais pas un traître mot de cette langue, j'en savais donc un que nul Italien ne pouvait plus déchiffrer."

p.72 :
"Que tout cela relevât de l'esprit sophiste, d'une morale élastique, voire d'une déontologie à géométrie variable, je n'en disconvenais pas. Mais j'attendais avec intérêt celui qui me jetterais la première pierre, puis une autre et une autre encore, qui me permettraient de construire une maison où les inviter au grand banquet des hypocrites. Car rien n'est suspect comme les donneurs de leçons."

p.97 :
"Elle ne supportait pas ce gratin dont l'assurance est inversement proportionnelle à son inculture."

p.122 :
"Alors les transcriptions pour salon des grands classiques russes, tels que Borodine, Scriabine ou Glazounov venaient bousculer la sérénade madrilène de Carlos de Mesquita, avant que ne résonne l'ouverture de Tannhäuser arrangée par l'inévitable Francis Salabert. En vain, car il ne voulait rien entendre, au propre comme au figuré, de ma "musique", et l'on sentait tout le poids de mépris qu'il mettait aux guillemets dans sa prononciation. Mais quand le chef d'orchestre demeurait inflexible dans son programme du soir, le romantique en lui pliait aux moindres justifications sentimentales. L'intraitable défenseur d'obscures traditions se métamorphosait alors en midinette."

p.271 :
"Des Allemands bien nazis avaient réinventé cette criminelle ineptie qui consiste à faire d'une religion une race, et voilà que des Français bien français leur emboîtaient le pas. Je me laissai choir sur ma chaise."

p.285 :
""On ne s'est jamais quittés et, quoi qu'il advienne, on ne se quittera jamais. Le chef-d'oeuvre, c'est le durée. Seule la forme est esclave des circonstances, pas ce qu'il y a à l'intérieur. N'oublie pas, la durée...""

p.335 :
"L'usage de l'ypérite et du gaz moutarde nous avait alors paru être le comble de l'ignominie ; une vingtaine d'années après, l'ennemi remettait ça en torturait à mort des résistants, en exécutant des civils au hasard, en massacrant des villages entiers sur son passage. Une horreur sans nom dans le registre pourtant bien fourni de la barbarie, mais qui était encore peu de choses de l'ordre de l'inhumain."

p.429 :
"Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communistes.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher,
et il ne restait plus personne pour dire quoi que ce soit."

p.452 :
"Des photos au bout des doigts, des noms au bout des lèvres, des larmes au bout des yeux. La rumeur les faisait tenir, eux comme les autres ; (...)"

p.458 :
"Un jour, je me retirerai quelque part en France. Il paraît que l'on se provincialise au fur et à mesure que l'on avance en âge. Qu'importe après tout puisque quand on s'éloigne du monde , on croit aller là où il fait bon vivre alors qu'on se rend là où il fait bon mourir. Heureux ceux qui trouvent le pays pour finir et pour commencer."
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