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Citation de alzaia


Tel est sans doute mon premier souvenir et, à coup sûr, l'un des plus hauts qui soient en moi. La notion de mon existence m'est donnée pour prix de ma témérité. J'ai subi deux ou trois année durant l'ascendant de l'espace, obéi aveuglément à l'injonction de tenir les yeux fermés quand la nuit est en gésine du jour, du temps neuf qui nous est accordé chaque matin. Et je viens d'atteindre, à pied, la gare, porteur d'âmes de plomb*. Je me suis avancé dans cette lie, ce gâchis d'encre où l'aurore s'apprête. J'ai versé tribut, affronté les puissances tutélaires et touché la joie pure, tenace, aujourd'hui encore agissante, qu'elles tiennent en réserve derrière l'écran immatériel de l'espace et les voiles du sommeil pour les coeurs audacieux. A moins que ce ne soit notre destinée d'aller mais que, doutant qu'elle soit bien telle, effarés, timides, il faille d'abord que le monde s'en mêle. Qu'il nous prodigue ses biens sans nombre pour secouer la torpeur où l'on est d'abord enseveli, comme un prolongement du néant antérieur ou la prémonition, déjà, du néant prochain dans lequel nous basculerons. Sans ses dons, nous ne bougerions pas. Nous passerions dans le sommeil l'intervalle entre pas encore et plus jamais.


*l'auteur parle d'un souvenir où enfant il portait une valise avec ses soldats de plomb
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