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Citation de cinquecento


Roberto s’en fut donner des ordres au commis et revint bientôt avec une première liasse de documents. D’autres suivraient, assura-t-il.
– Cherchez-vous, Excellence, un nom ? Un chiffre… ? hasarda Alessandro devant l’envahissement qui se préparait.
– Signori, je ne sais, répondit Aurelio.
Mais comme les deux Strozzi s’échangeaient des regards désespérés, il explicita sa pensée :
– Je ne suis pas banquier, Signori. Mais il me semble qu’un compte de numéraire trahit la respiration d’un être humain, ses appétits, son régime. Un médecin me compara un jour les besoins d’un être vivant à l’eau de notre lagune. On y observe des mouvements réguliers, des fluctuations, des hausses et des baisses de niveau dues seulement à des influences comme les vents, les marées, les circonstances ordinaires de la vie des eaux. Je veux connaître le niveau des dépenses ordinaires de Ser Pietro et de son épouse ; nous verrons alors s’il y a des tempêtes. Je cherche les tempêtes, Signori. C’est cela, des tempêtes.
Aurelio vit bien que Ser Alessandro, né dans les collines de Toscane, n’avait jamais pensé que, dans ses livres, il consignait les mouvements des marées et le souvenir des tempêtes. Le vieil homme secoua la tête. Ces Vénitiens étaient des gens bien étranges.
– Qu’entendez-vous par tempêtes, Excellence ?
– Eh bien voyons, des mouvements intempestifs, des retraits subits, de brusques afflux, des vides, des vagues, qui trahissent une vie mouvementée…

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