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Citation de Zazette97


J'ai peur. Tous les morts remontent. La nuit. Je peux les compter, un à un. La nuit, je les vois assis à une table, côte à côte. La nuit. En bout de table, Léo, avec son lacet autour du cou.
Il me regarde avec un air de reproche. Il demande : "Tu es folle, Sophie? Pourquoi m'as-tu étranglé? Tu es folle, c'est vrai?" et son regard m'interroge et me transperce. Je connais son air dubitatif, il penche la tête un peu sur la droite avec l'air de réfléchir. "Oui, mais ce n'est pas nouveau, elle a toujours été folle", dit la mère de Vincent.
Elle se veut rassurante. Je retrouve son air mauvais, ce regard de hyène, sa voix pointue.
" Avant de commencer à tuer tout le monde, à détruire tout ce qu'il y a autour d'elle, elle était déjà folle, je l'avais dit à Vincent, cette fille est folle..."
Pour dire ça, elle prend son air pénétré, elle ferme les yeux longuement en parlant, on se demande si elle va les rouvrir ou non quand elle parle, elle passe la moitié du temps les paupières fermées à regarder au dedans d'elle-même.
"Tu me hais, Sophie, tu m'as toujours haïe, mais maintenant que tu m'as tuée..."
Vincent ne dit rien. Il secoue sa tête décharnée comme s'il demandait pitié. Et tous me regardent fixement. Ils ne parlent plus.
Je me réveille en sursaut. Quand c'est comme ça, je ne veux plus me rendormir. Je vais à la fenêtre et je reste des heures à pleurer et à fumer des cigarettes.
J'ai même tué mon bébé. p.94
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