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Citation de NMTB


NMTB
19 décembre 2014
Les Onze ne sont pas de la peinture d’Histoire, c’est l’Histoire. Ce que Michelet a vu au bout du pavillon de Flore, c’est peut-être l’Histoire en personne, en onze personnes – dans l’effroi, car l’Histoire est une pure terreur. Et cette terreur nous attire comme un aimant. C’est que nous sommes des hommes, Monsieur ; et que les hommes du haut en bas, les lettrés et les gueux, aiment passionnément l’Histoire, c’est-à-dire les terreurs, les massacres ; ils accourent de très loin pour les contempler, terreurs et massacres, ils accourent sous le couvert de déplorer les massacres, de les réparer même, disent-ils, les bonnes créatures – et voilà pourquoi, Monsieur, nous sommes ici, avec les foules de toute la terre, devant la très énigmatique muraille de onze hommes sur quoi l’Histoire s’est juchée. Voilà pourquoi les foules de toute la terre passent en flèche et sans la voir devant La Joconde, qui n’est qu’une femme rêvant, devant La Bataille d’Ucello qui est pourtant à sa manière l’Histoire en personne et un des précédents indubitables des Onze, devant le spectre rouge du cardinal-duc peint par Champaigne, devant trente-six fois Louis le Grand sous sa perruque de monstre, et se plantent là, devant la vitre à l’épreuve des balles.
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