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4.04/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1950
Biographie :

Pierre Perrin de Chassagne est un poète, romancier et critique littéraire français.

Il a participé en tant que critique au magazine "Poésie/Vagabondages" en 1997 et participe toujours en tant que critique à "La Nouvelle Revue française" et à une douzaine d'autres revues et périodiques.

Il a été rédacteur en chef de la revue "La Bartavelle" 2e série publiée par La Bartavelle Éditeur de 1994 à 1997. Il dirige depuis 2015 la revue numérique "Possibles" et écrit régulièrement des articles de recension pour "La Cause Littéraire".

En 1996, Pierre Perrin est lauréat du prix Kowalski de la ville de Lyon, pour son recueil "La Vie crépusculaire".

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Pierre Perrin
La tristesse sur soi-même résulte sans doute d'une incapacité ou d'un refus d'admettre ses contradictions. L'identité déchirée, ne se discerne en effet que l'échec au regard du passé; l'avenir reste informe. L'hésitation, lorsqu'elle brûle, engendre l'hébétude, et bientôt le dégoût de soi. Or vivre, c'est constamment choisir. Si l'on fait le tour de sa solitude et qu'on accepte autrui - le moi est toujours limitrophe, l'anachorète lui-même a besoin de Dieu pour se réaliser; sans personne, on charbonne -, la vie s'allège, le monde chante. Si peu d'années pour tenter de vivre, et tant de gaspillées dans des tunnels sans fin. Il ne sert à rien de se désoler. Debout enfin, ouvert de partout, le don - le don d'amour - est ce que nous pouvons peut-être réaliser de mieux
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Non content de s'éloigner durant des mois, Gustave ne prend jamais le parti de Virginie contre ses soeurs. Il cache sa femme. Il cache aussi Emile. Il renie même son sang. Il n'a pas transmis son nom. Emile reste un enfant sans père.
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L’ENFANT FOU



extrait 2

Il enrageait, criait parfois. Mais manquant d’audace, une botte de paille déplacée, malmené sans cesse, il pressait sa réflexion d’un lacet sur la gorge. Pour retourner la solitude contre lui, les forces lui manquaient.

La simplicité lui échappait. Tiraillé sans répit, de la braise écartée. Pourtant les années l’avaient gagné ; demeurait le volcan ; à ses pieds, la tendresse avait monté. La tête au ciel, il souriait, de l’herbe plein les lèvres.
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Sitôt livré, le tableau est recouvert d'un voile vert par Khalil-Bey. L'Eglise tranche entre la vierge et la putain. L'Immaculée Conception diabolise les caresses. La luxure, la lubricité frappent d'infamie quiconque s'abandonne. En récusant la transcendance, Courbet expulse la honte et ce que la morale tient, au-delà du péché, pour une maladie. Il rend à la nature le passage humain du berceau jusqu'au tombeau. L'Origine du monde établit l'égalité du plaisir et de la maternité. La palette du peintre fait culminer une adoration apaisée de la Femme.
Gustave a perdu Virginie, Emile, mais il peint ce qu'il a compris du monde qu'il habite.
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- Le silence est parfois une clairière où l'avenir se prépare à jaillir du passé, murmure Gustave. La nuit est noire - enfin, façon de parler car l'éclairage au gaz fonctionne dans les rues de Dieppe depuis 3 ans -, quand Virginie reprend son Balzac : "Jusqu'alors la vie ne lui avait versé que de l'amertume. Y avait-il un heureux dénouement possible aux liens qui unissent deux êtres séparés par des convenances sociales ? Mais aussi le bonheur se paie t-il jamais trop cher ? Puis ce bonheur si ardemment voulu, et qu'il est si naturel de chercher, peut-être le rencontrerait-elle enfin ! La curiosité plaide toujours la cause des amants. Au milieu de cette discussion secrète Gustave arriva. Sa présence fit évanouir le fantôme métaphysique de la raison."
Elle sursaute. Elle a lu Gustave à la place de Vandenesse ! Elle sourit à relire le début du paragraphe : " Pascal a dit : Douter de Dieu, c'est y croire." Pourra-t-elle échapper à Gustave ? Gustave pourrait-il lui échapper?
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À la lisière de la paix



L’âge

Au détour d’un sentier, il arrive qu’on redécouvre,
Comme au premier jour, la couleur sable et tuiles
Des maisons. La lumière adoucit la marche. On ne sait
Ce qu’on doit au friselis de l’herbe rase sous le vent.
Dans la ceinture des lauriers, des pruniers explosent
Des feuilles. Le cœur s’emballe à mettre de l’orgue
Sur la chaîne, chorals et fugue ou passacaille. On guette
La voix humaine, les trompettes de Salamanque.
Le soir peut tourner en cendre, des branches casser
Sous une bourrasque ; la vie infuse une tendresse fertile.
On vieillit, la belle affaire ! l’accord grandit
À ce qui se dérobe. La mémoire en perd sa bogue
Et roule un présent presque perpétuel. Le dernier souffle
Effraiera moins que de croiser une ancêtre démaquillée.
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La Vie suspendue



Elle était la tempétueuse, au secret, à la peau plus belle que les blés d’août. Les moindres souhaits décuplés, l’appétit entre ses bras restait insatiable.

Le temps gambadait, s’asseyait, repartait de plus belle. Les alpages n’avaient pas de fin ; haut dans le ciel filaient les charters. Des vallées ne montait qu’une rumeur sans importance.

À la renverse, sans rien craindre de la terre, il écoutait, subjugué, ses angoisses légères. Il la faisait rire à gorge déployée. Tous deux se trouvaient comme les bras d’un fleuve dans la mer.

À chaque instant elle devrait surgir, l’appeler, lui rendre la vie. Son regard s’est éteint, sa secrète odeur volatilisée. Les doigts en l’air se figent pareils à des arbres d’hiver.
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L'égoïsme reste la pire tare, le cancer de l'humanité à tous les échelons, individu, famille, nation.
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L’ENFANT FOU



extrait 1

Nourri d’inquiètes certitudes, il ne voyait pas de cratères sur la route. Il tombait, se blessait, mais il se relevait. L’âme écorchée, zébrés les reins, sans cesse il courait. Le soleil, le vent, la pluie l’étrillaient, l’étreignaient.

Toujours il fixait la touffe du monde qui reculait sous ses lèvres. Des filles nues perlaient dans le soleil. Il se haussait sous les palmes de leurs bras. La caresse n’était qu’un souffle. Les yeux rouverts, il restait seul.
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Le moi est toujours limitrophe, l'anachorète lui-même a besoin de Dieu pour se réaliser ; sans personne, on charbonne.
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