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3.88/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Quitterie Cazes est maître de conférences à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne où elle enseigne l'Histoire de l'art médiéval. Archéologue de formation, membre de la Société archéologique du Midi de la France et du Comité des travaux historiques et scientifiques, elle s'attache depuis plus de quinze ans à mieux connaître l'art et l'architecture de Toulouse et du Midi de la France au Moyen Âge.
Elle a publié La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse et son quartier des chanoines (1998) et L'ancienne église Saint-Pierre-des-Cuisines (2000), ainsi que de nombreux articles dans des revues scientifiques. Elle est en outre, avec Daniel Cazes, l'auteur de Connaître Toulouse, Toulouse et Visiter Saint-Sernin publiés aux Éditions Sud Ouest.

Source : Decitre
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Quitterie Cazes à la Cité de l'architecture et du patrimoine


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Cette sculpture, dans l’esprit de ses concepteurs, n'est pas « la Bible des illettrés » comme on l'a souvent dit. Elle est présente dans le paysage des moines et des chanoines, pour les cloîtres, ou celui des clercs et des fidèles, pour les églises, et elle vise à transmettre la vision du monde que l'Eglise entend promouvoir.

A cette époque, la société est fondamentalement chrétienne. La religion n'est pas une affaire individuelle mais un fait de société : une différence fondamentale avec notre temps.
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Rares sont les villes en Europe où l'on a tant, et si tôt, aimé la sculpture. De l'Antiquité et du premier Moyen Âge, nous ne connaissons que très peu de choses. Mais à partir du dernier tiers du XIe siècle, c'est une véritable explosion. Les églises « historiques », celles qui existaient depuis les années 400, se reconstruisent, se dotent de cloîtres : hors de la ville la collégiale Saint-Semin, dans la ville la cathédrale Saint-Etienne et l'église du monastère de la Daurade, SainteMarie. La ville, capitale des états des comtes de Toulouse, est riche et son clergé puissant. Mais cela ne suffit pas. Bien que l'on n'en ait pas d'autres traces, c'est une ville cultivée, qui connaît ses auteurs anciens. Romains ou Pères de l'Église, qui admire l'Antiquité, qui reconnaît la puissance de l'art et lui donne une grande place. C'est aussi la ville dans laquelle vont se développer les valeurs de la civilisation courtoise, ce mode d'être en société qui privilégie le raffinement, la poésie et la musique. Tout cela forme le terreau de l'expression artistique toulousaine à l'époque romane.
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Or, si Toulouse a pratiqué tous les arts, aux XIe et XIIe siècles, elle a manifesté un amour immodéré pour la sculpture. Celle qui est parvenue jusqu'à nous provient d'édifices religieux. A Saint-Sernin, elle est toujours en place, mais celle de son cloître comme celle du cloître de la cathédrale Saint-Etienne ou du monastère de la Daurade furent démolis au début du XIXe siècle : à présent, il faut aller au musée des Augustins pour voir ces œuvres qui lui donnent aujourd'hui une célébrité internationale.
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L'époque actuelle assiste à une séparation de plus en plus nette entre des voies parcourues par des centaines de milliers de marcheurs et le but de ces voies, l'église de Compostelle et le tombeau de saint Jacques.

Les chemins sont l'objet de toutes les attentions de la société civile et des pouvoirs publics : entretien, patrimoine, hébergements, manifestations culturelles, etc. L'objectif final, à une époque où les loisirs sont de plus en plus nombreux et volontiers organisés, n'est plus de faciliter l'accès au but, mais, au contraire, de retenir les passants en leur montrant des œuvres de plus en plus sorties de leur contexte.

Car celui qui marche sur les chemins de Saint-Jacques ne sait plus qui est saint Jacques, pourquoi ces voies portent ce nom, ni même où elles mènent.


Les conservateurs du patrimoine, de tel ou tel monument ici ou là, ne connaissent pas toujours leur histoire en fonction de leur présence sur le chemin.
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Le voyage fécond est celui qui s'effectue à pied, comme le préconisait déjà Jean-Jacques Rousseau, avant même la révolution des transports : « Quand on ne veut qu'arriver, on peut courir en chaise de poste, mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. »
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Au moment de cette évaluation, le bien a soulevé quelques questions qui allaient avoir un grand impact dans le futur du développement de la Convention du patrimoine mondial. On peut dire que le chemin a été pionnier et a ouvert de nouvelles façons de comprendre le patrimoine culturel. Jusqu'à ce moment-là, les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial y étaient à titre individuel, en tant que monuments ou comme ensembles constitués de façon nucléaire, non pas linéaire. Les deux seuls bien linéaires inscrits à l'époque étaient la Grande Muraille de Chine et le mur d'Hadrien. Ce sont des structures militaires continues, avec une identité clairement définie.
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Interpelée par les témoignages publiés sur différents supports de communication, nous en sommes arrivée à nous demander « Pourquoi Compostelle ? » Lorsqu’on s'intéresse de près à l’expérience vécue par les pèlerins, on constate des évolutions dans la manière de « pèleriner » et de penser le pèlerinage. Il semblerait, d'autre part, qu'une hausse trop importante de la fréquentation ne soit pas souhaitable, car, si le Camino se change en un chemin de randonnée lambda, il perdra son caractère exceptionnel et, ainsi, la légitimité de son inscription à l'UNESCO.

Les changements et les difficultés que rencontrent aujourd'hui les chemins du pèlerinage vers Saint Jacques-de-Compostelle s'apparentent donc aux problématiques d'une destination touristique, de même que les pratiques des marcheurs-pèlerins tendent à être celles de touristes. D'ailleurs, les motivations de nombreux jacquets contemporains rapprochent davantage le chemin de Compostelle de la définition du tourisme donnée par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et la Commission de statistique de l'ONU en 2000 - selon laquelle faire du tourisme signifie quitter temporairement son lieu de vie habituel pour aller vivre ailleurs, dans un lieu situé hors de la sphère de sa vie quotidienne - que de celle du pèlerinage qui résumerait l'expérience à un « voyage d'un ou plusieurs fidèles d'une religion vers un lieu consacré. Lieu où se rend un pèlerin par piété ».
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Dans la nuit du 28 au 29 janvier 1879, au cours de fouilles archéologiques effectuées dans le chœur de la cathédrale, des ossements sont trouvés et immédiatement soumis à une analyse anatomique et médico-légale complète. Cette information est présentée au Vatican, accompagnée de rapports historiques sur la découverte du tombeau jacobéen au IXe siècle, sa vénération pendant le Moyen Age et la dissimulation en 1589 de vestiges conservés sous le maître-autel, devant le danger de l'attaque des Anglais commandée par Francis Drake. Après l'analyse exhaustive de toute cette documentation par les cardinaux de la Congrégation des rites, il a été déterminé ce que le siège épiscopal de Compostelle désirait tellement depuis longtemps : enfin, la seconde découverte des reliques de saint Jacques le Majeur et de ses disciples, Theodore et Athanase, avait eu lieu. Ce fait revêt une importance capitale pour le développement futur des pèlerinages jacobéens, après un siècle au cours duquel le chemin de Saint-Jacques était entré en crise, avec une participation modeste de pèlerins espagnols et portugais et encore moins d'autres pays européens.
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Le cardinal Paya et la deuxième découverte des reliques de saint Jacques Ie Majeur.
La recherche des reliques de saint Jacques Ie Majeur a été faite dans un contexte très précis. L’archevêque don Miguel Paya y Rico avait deviné les grandes possibilités, sur lesquelles comptait Ie siège apostolique, qui en découleraient. Les pèlerinages du passé avaient été prestigieux et, au cours de ces années du XIXe siècle, un nouveau réveil des pèlerinages commençait. Si Saint-Jacques-de Compostelle parvenait a retrouver les reliques perdues de son apôtre, elle obtiendrait un puissant stimulant pour attirer les fidèles et, peut-être, les pèlerinages pourraient refaire surface, recouvrant la splendeur du passé. Cet objectif ambitieux était inspiré par la découverte des restes de saint François d'Assise, événement survenu le 7 novembre 1818 et confirmé par un document du 5 septembre 1820 signé par Ie pape Pie VII, et par le récent succès du sanctuaire de la Vierge de Lourdes.
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Les chemins de Saint-Jacques attirent donc des pèlerins du monde entier, au-delà des seuls pays de tradition catholique et, outre la question des nationalités, la population jacquaire évolue également vers une pluralité socioculturelle. Au début des années 1990, le « pèlerin type » était un homme de confession catholique, d'Europe occidentale, âgé de 25 à 35 ans, étudiant ou bien exerçant une profession libérale. Le pèlerinage attire depuis une quinzaine d'années des femmes (seules) de plus en plus nombreuses, des pèlerins âgés de 20 à plus de 60 ans, des cheminants aux appartenances sociales très variées. Il est néanmoins nécessaire de relativiser cette diversité récente, car la population pèlerine reste largement composée de personnes disposant d'un capital économique (et symbolique) moyen-élevé. Le pèlerinage à Compostelle - bien que vécu comme une expérience de simplicité, de modestie, voire de vétusté représente un budget conséquent, qui représente une moyenne de 1014 euros par pèlerin, la durée moyenne du séjour étant d'une quinzaine de jours. II s'avère que ces chiffres sont croissants chaque année, ce qui nous amène à nous interroger sur ia diversité socioprofessionnelle des pèlerins au cours des années à venir.
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