AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Quitterie Cazes (15)


Cette sculpture, dans l’esprit de ses concepteurs, n'est pas « la Bible des illettrés » comme on l'a souvent dit. Elle est présente dans le paysage des moines et des chanoines, pour les cloîtres, ou celui des clercs et des fidèles, pour les églises, et elle vise à transmettre la vision du monde que l'Eglise entend promouvoir.

A cette époque, la société est fondamentalement chrétienne. La religion n'est pas une affaire individuelle mais un fait de société : une différence fondamentale avec notre temps.
Commenter  J’apprécie          400
Or, si Toulouse a pratiqué tous les arts, aux XIe et XIIe siècles, elle a manifesté un amour immodéré pour la sculpture. Celle qui est parvenue jusqu'à nous provient d'édifices religieux. A Saint-Sernin, elle est toujours en place, mais celle de son cloître comme celle du cloître de la cathédrale Saint-Etienne ou du monastère de la Daurade furent démolis au début du XIXe siècle : à présent, il faut aller au musée des Augustins pour voir ces œuvres qui lui donnent aujourd'hui une célébrité internationale.
Commenter  J’apprécie          340
Rares sont les villes en Europe où l'on a tant, et si tôt, aimé la sculpture. De l'Antiquité et du premier Moyen Âge, nous ne connaissons que très peu de choses. Mais à partir du dernier tiers du XIe siècle, c'est une véritable explosion. Les églises « historiques », celles qui existaient depuis les années 400, se reconstruisent, se dotent de cloîtres : hors de la ville la collégiale Saint-Semin, dans la ville la cathédrale Saint-Etienne et l'église du monastère de la Daurade, SainteMarie. La ville, capitale des états des comtes de Toulouse, est riche et son clergé puissant. Mais cela ne suffit pas. Bien que l'on n'en ait pas d'autres traces, c'est une ville cultivée, qui connaît ses auteurs anciens. Romains ou Pères de l'Église, qui admire l'Antiquité, qui reconnaît la puissance de l'art et lui donne une grande place. C'est aussi la ville dans laquelle vont se développer les valeurs de la civilisation courtoise, ce mode d'être en société qui privilégie le raffinement, la poésie et la musique. Tout cela forme le terreau de l'expression artistique toulousaine à l'époque romane.
Commenter  J’apprécie          340
L'époque actuelle assiste à une séparation de plus en plus nette entre des voies parcourues par des centaines de milliers de marcheurs et le but de ces voies, l'église de Compostelle et le tombeau de saint Jacques.

Les chemins sont l'objet de toutes les attentions de la société civile et des pouvoirs publics : entretien, patrimoine, hébergements, manifestations culturelles, etc. L'objectif final, à une époque où les loisirs sont de plus en plus nombreux et volontiers organisés, n'est plus de faciliter l'accès au but, mais, au contraire, de retenir les passants en leur montrant des œuvres de plus en plus sorties de leur contexte.

Car celui qui marche sur les chemins de Saint-Jacques ne sait plus qui est saint Jacques, pourquoi ces voies portent ce nom, ni même où elles mènent.


Les conservateurs du patrimoine, de tel ou tel monument ici ou là, ne connaissent pas toujours leur histoire en fonction de leur présence sur le chemin.
Commenter  J’apprécie          331
Le voyage fécond est celui qui s'effectue à pied, comme le préconisait déjà Jean-Jacques Rousseau, avant même la révolution des transports : « Quand on ne veut qu'arriver, on peut courir en chaise de poste, mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. »
Commenter  J’apprécie          270
Au moment de cette évaluation, le bien a soulevé quelques questions qui allaient avoir un grand impact dans le futur du développement de la Convention du patrimoine mondial. On peut dire que le chemin a été pionnier et a ouvert de nouvelles façons de comprendre le patrimoine culturel. Jusqu'à ce moment-là, les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial y étaient à titre individuel, en tant que monuments ou comme ensembles constitués de façon nucléaire, non pas linéaire. Les deux seuls bien linéaires inscrits à l'époque étaient la Grande Muraille de Chine et le mur d'Hadrien. Ce sont des structures militaires continues, avec une identité clairement définie.
Commenter  J’apprécie          260
Interpelée par les témoignages publiés sur différents supports de communication, nous en sommes arrivée à nous demander « Pourquoi Compostelle ? » Lorsqu’on s'intéresse de près à l’expérience vécue par les pèlerins, on constate des évolutions dans la manière de « pèleriner » et de penser le pèlerinage. Il semblerait, d'autre part, qu'une hausse trop importante de la fréquentation ne soit pas souhaitable, car, si le Camino se change en un chemin de randonnée lambda, il perdra son caractère exceptionnel et, ainsi, la légitimité de son inscription à l'UNESCO.

Les changements et les difficultés que rencontrent aujourd'hui les chemins du pèlerinage vers Saint Jacques-de-Compostelle s'apparentent donc aux problématiques d'une destination touristique, de même que les pratiques des marcheurs-pèlerins tendent à être celles de touristes. D'ailleurs, les motivations de nombreux jacquets contemporains rapprochent davantage le chemin de Compostelle de la définition du tourisme donnée par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et la Commission de statistique de l'ONU en 2000 - selon laquelle faire du tourisme signifie quitter temporairement son lieu de vie habituel pour aller vivre ailleurs, dans un lieu situé hors de la sphère de sa vie quotidienne - que de celle du pèlerinage qui résumerait l'expérience à un « voyage d'un ou plusieurs fidèles d'une religion vers un lieu consacré. Lieu où se rend un pèlerin par piété ».
Commenter  J’apprécie          240
Dans la nuit du 28 au 29 janvier 1879, au cours de fouilles archéologiques effectuées dans le chœur de la cathédrale, des ossements sont trouvés et immédiatement soumis à une analyse anatomique et médico-légale complète. Cette information est présentée au Vatican, accompagnée de rapports historiques sur la découverte du tombeau jacobéen au IXe siècle, sa vénération pendant le Moyen Age et la dissimulation en 1589 de vestiges conservés sous le maître-autel, devant le danger de l'attaque des Anglais commandée par Francis Drake. Après l'analyse exhaustive de toute cette documentation par les cardinaux de la Congrégation des rites, il a été déterminé ce que le siège épiscopal de Compostelle désirait tellement depuis longtemps : enfin, la seconde découverte des reliques de saint Jacques le Majeur et de ses disciples, Theodore et Athanase, avait eu lieu. Ce fait revêt une importance capitale pour le développement futur des pèlerinages jacobéens, après un siècle au cours duquel le chemin de Saint-Jacques était entré en crise, avec une participation modeste de pèlerins espagnols et portugais et encore moins d'autres pays européens.
Commenter  J’apprécie          230
Le cardinal Paya et la deuxième découverte des reliques de saint Jacques Ie Majeur.
La recherche des reliques de saint Jacques Ie Majeur a été faite dans un contexte très précis. L’archevêque don Miguel Paya y Rico avait deviné les grandes possibilités, sur lesquelles comptait Ie siège apostolique, qui en découleraient. Les pèlerinages du passé avaient été prestigieux et, au cours de ces années du XIXe siècle, un nouveau réveil des pèlerinages commençait. Si Saint-Jacques-de Compostelle parvenait a retrouver les reliques perdues de son apôtre, elle obtiendrait un puissant stimulant pour attirer les fidèles et, peut-être, les pèlerinages pourraient refaire surface, recouvrant la splendeur du passé. Cet objectif ambitieux était inspiré par la découverte des restes de saint François d'Assise, événement survenu le 7 novembre 1818 et confirmé par un document du 5 septembre 1820 signé par Ie pape Pie VII, et par le récent succès du sanctuaire de la Vierge de Lourdes.
Commenter  J’apprécie          221
Les chemins de Saint-Jacques attirent donc des pèlerins du monde entier, au-delà des seuls pays de tradition catholique et, outre la question des nationalités, la population jacquaire évolue également vers une pluralité socioculturelle. Au début des années 1990, le « pèlerin type » était un homme de confession catholique, d'Europe occidentale, âgé de 25 à 35 ans, étudiant ou bien exerçant une profession libérale. Le pèlerinage attire depuis une quinzaine d'années des femmes (seules) de plus en plus nombreuses, des pèlerins âgés de 20 à plus de 60 ans, des cheminants aux appartenances sociales très variées. Il est néanmoins nécessaire de relativiser cette diversité récente, car la population pèlerine reste largement composée de personnes disposant d'un capital économique (et symbolique) moyen-élevé. Le pèlerinage à Compostelle - bien que vécu comme une expérience de simplicité, de modestie, voire de vétusté représente un budget conséquent, qui représente une moyenne de 1014 euros par pèlerin, la durée moyenne du séjour étant d'une quinzaine de jours. II s'avère que ces chiffres sont croissants chaque année, ce qui nous amène à nous interroger sur ia diversité socioprofessionnelle des pèlerins au cours des années à venir.
Commenter  J’apprécie          210
Les mots pèlerinage et pèlerins ont disparu... Quelle est alors la singularité des Chemins de Saint-Jacques-de Compostelle par rapport aux chemins balisés en France par la Fédération française de la randonnée pédestre ? Qu'est-ce qui justifie que ces voies aient été déclarées itinéraire culturel européen ou aient été inscrites au Patrimoine mondial ? Ne se distinguent-elles pas des plus de 360 GR actuellement existant en France, qui, tous, permettent de voir des paysages, visiter des monuments, loger dans des gîtes ? Les chemins de Saint-Jacques ne sont-ils plus qu'un bien parmi d'autres biens, c'est-à-dire une possession matérielle dont on peut jouir comme on jouit d'une maison, d'une voiture ou d'une montre, sans leur accorder plus de valeur que celle de l'immédiateté et du plaisir ou du bénéfice qu'ils rapportent ?


Où est la valeur universelle exceptionnelle qui leur est reconnue et que soulignaient, il y a 20 ans, les trois critères qui justifiaient leur inscription au Patrimoine mondial :

• la route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement religieux et culturels au cours du bas Moyen Age, comme l'illustrent admirablement les monuments soigneusement sélectionnés sur les chemins suivis par les pèlerins en France ;

• les besoins spirituels et physiques des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle furent satisfaits grâce à la création d'un certain nombre d'édifices spécialisés, dont beaucoup furent créés ou ultérieurement développés sur les sections françaises ;

• la route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est un témoignage exceptionnel du pouvoir et de l'influence de la foi chrétienne dans toutes les classes sociales et dans tous les pays d'Europe au Moyen Age.
Commenter  J’apprécie          200
2017 - Fin janvier, le rapport de l'étude des ossements contenus dans la chasse de saint Fleuret révèle qu'ils sont ceux d'un homme âgé probablement de plus de 50 ans, qu'ils forment un ensemble cohérent et que, associé aux deux tibias et au radius droit contenus dans deux autres reliquaires de l'église, vraisemblablement conservés hors sédiment, le squelette est presque complet. La datation radiocarbone situe sa mort entre 431 et 558, époque, après analyse de tous les documents sur saint Fleuret, compatible avec celle à laquelle aurait vécu ce saint. Cela permet d'envisager qu'il s'agisse bien de ses restes et, chose fort rare, dans sa quasi-intégralité. La mise en perspective de ces résultats scientifiques avec les textes anciens disponibles et les réalités historiques a permis de conclure à une existence très vraisemblable de Fleuret au V’ siècle de notre ère.

Au printemps, les actes du colloque, constituant le n° 123-124 de la revue Sauvegarde du Rouergue, paraissent à l'occasion de l’assemblée générale de l'association du même nom sous le titre Saint Fleuret d'Estaing, de la « légende » à l'histoire. Le samedi 30 juin, premier jour de la fête du saint patron de la paroisse, sont officiellement révélés les résultats des travaux de recherche et des analyses scientifiques sur l'histoire et les reliques de saint Fleuret, en présence du président Valéry Giscard d'Estaing, des autorités locales et avec la participation de l'évêque de Rodez et des auteurs des actes récemment publiés.

Le vendredi 4 août, le coordinateur local et l'archéologue de l'INRAP spécialiste des saints mérovingiens rencontrent, à la Croix des Trois Evêques, en Aubrac, les évêques des diocèses de Rodez et de Saint-Flour pour envisager l'étude des reliques de saint Flour. Le 6 août, les religieuses des Fraternités de Jérusalem chargées de
tenir à jour la liste des saints du Rouergue, proclamée tous les quatre ans sur l'Aubrac, recevaient la demande d'y inscrire saint Fleuret, comme l'autorisait l'évêque de Rodez.
Commenter  J’apprécie          130
La notion de route ou de chemin de pèlerinage a souvent été travaillée par les historiens ou évoquée par des érudits qui voient, parfois, des chemins de Saint-Jacques là où il n'y en a pas, confirmant ainsi que c'est bien le regard que l'on porte sur les choses qui les fait exister.
Commenter  J’apprécie          110
Bernard Gilduin a su traduire dans le marbre Dieu tout puissant, qui n'est a priori pas représentable. Se détachant sur un large nimbe timbré d'une croix pattée, bordée d'un rang de perles, gravée des lettres R (pour REX = roi), A et ω (principe et fin de toute chose), son grand visage fait face. L'axialité est marquée par un long nez, qui détermine des angles presque droits avec les arcades sourcilières. Les yeux ovales et lisses, la bouche droite et close, ce visage est peu expressif dans sa rigidité, mais il est saisissant en ce qu'il s'impose en haut de toute la composition. Cette sévérité est à peine tempérée par la chevelure gonflée, épaisse, divisée par une raie axiale, glissant ensuite de chaque côté et à l'arrière des oreilles en deux longues chutes nouées qui s'échappent derrière les épaules.
Commenter  J’apprécie          20
En 250, l'action de l'évêque de Toulouse Saturnin faisait croître le succès du christianisme et reculer les manifestations du paganisme : ses dieux honorés dans Tolosa devinrent muets. La seule présence de l'évêque, qui passait chaque jour devant le temple du Capitole, neutralisait le pouvoir des statues divines. Ce silence des dieux païens, malgré les prières qui leur étaient adressées et les sacrifices de taureaux qui leur étaient offerts, décontenança leurs prêtres, qui se demandaient s'ils manifestaient ainsi leur mécontentement ou s'ils avaient déserté le temple.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Quitterie Cazes (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5250 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}