Rachel Colas

"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous" Paul Eluard


Qui n'a jamais rêvé de vivre un grand amour ? De faire un grand voyage ? De gagner au loto ?... et d'y accéder.
Et si "5 minutes de retard" pouvaient tout faire changer ? Chaque nouvelle apporte un changement de vie. C'est peut-être pour VOUS ?
Que de choses peuvent changer un destin, avec… 5 minutes de retard !

Ces 22 nouvelles se déroulent dans notre monde moderne même si elles sont toutes inventées, parties d'une imagination sans frontière. Parmi le choix des lecteurs :
"Jacques a dit" : nous pouvons découvrir qu'un acte passé peut avoir une incidence sur notre vie à l'âge adulte. Le passé nous rattrape toujours.
"Cinq minutes de retard" : on peut se demander pourquoi nous attendons longtemps avant de nous décider… Il est effrayant de se dire que quelques minutes peuvent changer notre vie et celle des autres…?
"Le cadeau de la chambre 69" : avoir le choix entre un "oui" ou un "non". En assumer les conséquences. Faut-il toujours suivre une voie tracée ? Faut-il prendre des risques ? Nous avons la capacité de choisir ce qu'il y a le mieux pour nous… Si nous sommes attentifs à notre "petite voix". Et, que dit-elle cette petite voix ?
"Un jour de chance" : tout est à relativiser. Ce qui peut nous sembler être un grand malheur peut devenir avec du recul, une grande chance dans notre vie. Et si nous faisions un peu plus confiance en la vie ? Et… en nos capacités de jugement?
"www.rencontre-âmes-soeur.com" : nous cherchons à tout prix l'âme-soeur. Nous ne nous rendons pas toujours compte que celle-ci se trouve au bout de notre nez… Le sort nous joue bien des tours…

Que peut vous apporter ce livre ? Une bouffée d'oxygène. Car nous vivons dans une époque où le besoin de chance, le besoin de changement, le besoin de rencontres, de bien-être, d'amour, devient de plus en plus indispensable.

Bonne lecture…

Avec le recul, je me demande s’il n’était pas préférable de ne rien savoir, de découvrir l’horreur jour après jour, de s’accoutumer, semaine après semaine, aux changements.À moins qu’il ne soit plus facile de tout savoir, de comprendre l’avenir qui se profile à l’horizon. Pour mieux l’appréhender.

Lorsqu’elle raccrochait, les larmes de son cœur débordaient tellement que pour éradiquer le sel de sa peine, elle buvait encore et encore, si bien qu’il ne lui restait plus qu’un horrible mal de tête combinée à une envie de disparaître à jamais… Se noyer pour oublier.

Les fils d’or sont partout. Tellement brillants. Elle explique de son mieux à ceux qui veulent entendre. Ensemble, ils apprivoisent la peur, la changent en douceur et acceptation. Ce n’est pas facile. Parfois, cela aide. Beaucoup. Ceux qui partent mais aussi ceux qui restent…
Marie a toujours autant de charme. Les rides se sont creusées sur son visage et pourtant elle a toujours autant de charme. Elle respire la sérénité. Inspire confiance. Un matin, alors qu’elle commence sa toilette, elle se regarde dans le miroir. Un fin rai de lumière dorée flotte au-dessus de sa tête. Dans le miroir, elle se sourit. Il est temps qu’elle fasse ses adieux et qu’elle retrouve ceux qu’elle a tant aimés…

Ça fait un bail qu’elle appréhende ce cap, qui résonne en elle comme un couperet fatidique : cinquante ans, la fin de tout. Surtout, la fin de l’espoir. De l’espoir en un avenir plus rose, fait d’amour et de jolies choses. Elle aime quand ça rime. Quand ça rime, ça fait poésie, et ça la fait rêver. Mais sa vie n’est pas rose. Et elle n’est pas faite de jolies choses. Sa vie est banale. D’une banalité aussi affligeante que son corps rondouillard, ses yeux "marronnasses", ses cheveux raides, sa voix sans charme, et même son prénom, tellement banal que dans sa classe, lorsqu’elle était adolescente, elles étaient quatre à le porter, ce prénom.

Déjà quarante-cinq ans. Elle est encore jolie. Elle a le regard doux de celle qui connait l’amour pour l’avoir vécu. Aujourd’hui, Marie est veuve : elle n’aura jamais d’enfant de celui qu’elle a tellement aimé. Les fils d’or sont revenus un jour. Au moment où elle s’y attendait le moins. Cela s’est fait progressivement. Un fin rai. Elle a feint ne pas le voir. A mis tout cela sur le compte de son imagination. Puis de ses yeux. De sa fatigue. Elle sait qu’elle se ment. La vérité éclate lorsqu’elle découvre le fil d’or au-dessus de la tête de son mari. Elle sait alors qu’il ne leur reste plus beaucoup de temps.

Certaines stars commandaient la pièce maîtresse sans rien en connaître, sachant qu’elles seraient les plus belles, les plus originales. La rumeur s’amplifiait et rien ne pouvait l’arrêter… Tout s’était déchainé tel un tsunami lorsqu’il avait décrété que seules trois robes seraient copiées de la pièce maîtresse, que tous appelaient déjà la robe du siècle.

Elle n’a jamais oublié son amour de jeunesse. Il fait partie d’elle. De son histoire. Il l’a sauvée en dépit de sa propre vie. Elle pense souvent à la traversée d’une partie du tunnel ensemble. Elle garde cela pour elle. C’est un secret qu’elle chérit. Qui lui donne la foi dans la vie. Celle du présent mais celle du futur aussi.

S’accoutumer aux discours répétitifs, évasifs, illogiques et absurdes. Ne pas rire, même si c’était parfois drôle. Et puis rire, parce que c’était drôle et parce que la maladie ne doit pas empêcher la vie de suivre son cours. Parce qu’il avait toujours été un farceur et qu’il fallait que cela persiste tant que faire se pouvait.

Vingt ans, le plus bel âge dit-on. Marie ne voit plus les fils d’or. Elle est étudiante et deviendra une excellente infirmière. Elle veut se consacrer aux autres. À ceux qui souffrent. Et puis surtout, Marie est amoureuse. L’amour la rend aveugle : elle ne voit plus les fils d’or.