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Citation de musaraneus


Le procureur de l’affaire Johnson est arrivé avant le juge. Il étincelait, comme un objet lavé au jet.
À partir de ce jour-là, chaque fois que j’ai été convoquée au tribunal, j’ai trouvé que les procureurs étaient ceux qui semblaient les plus compétents dans la salle d’audience. Beaux, malins, soignés, organisés, habillés de vêtements sur mesure, et portant de luxueuses serviettes en cuir. En revanche, les avocats commis d’office étaient reconnaissables à leur mauvaise façon de se tenir, leurs costumes mal coupés, leurs chaussures éraflées. Les hommes avaient des cheveux longs dans des styles différents, ou sans style du tout, et tous étaient coupables d’arborer une cravate d’une largeur démesurée. Les boutons de leur chemise pendouillaient, prêts à tomber. Les femmes avaient les cheveux courts, des coupes affreuses, pratiques. Les procureurs avaient tous l’air de Républicains nantis et détendus, tandis que les avocats commis d’office étaient de bonnes âmes surmenées, qui arrivaient hors d’haleine, en retard au tribunal, laissaient tomber des feuilles volantes, tombées plus d’une fois vu les traces de semelles crantées imprimées dessus. J’avais le sentiment que Johnson, moi, tous ceux défendus par un avocat commis d’office étaient foutus, complètement foutus. 
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