Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Amaterra pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique.
J'ai l'intention de lire le Gilgamesh, roi d'Ourouk de Robert Silverberg et j'ai donc choisi ce livre en me disant que cela pouvait m'introduire au personnage.
Je suis déçue pour plusieurs raisons.
La première, c'est le papier qui est assez désagréable au toucher. Il y a comme des fines particules dessus : cela démange. Je ne sais pas si c'est le papier en lui-même ou les encres utilisées pour l'impression?
La deuxième, concerne les couleurs dominantes : bleu, vert et orange. J'aime beaucoup ces trois couleurs mais je les ai trouvées agressives, surtout l'orange très soutenu. Je n'ai pas trop aimé les graphismes trop "géométriques" (je ne sais pas vraiment comment expliquer).
La troisième, c'est l'histoire qui ne m'a pas permis de me faire une idée précise du personnage. Gilgamesh était "un tyran détesté, puis roi d'une grande sagesse". Il a changé suite à sa rencontre avec Enkidou et un voyage initatique pour trouver le secret de la vie éternelle. Je n'ai pas trouvé que c'était bien raconté.
Voilà, je crois que j'ai fait le tour...
Dommage.
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C’est en faisant un rappel à mon petit loulou... hum, on va dire de méthodologie sur la tenue du cartable (y’a besoin régulièrement), que j’y ai trouvé, caché entre deux cahiers, cet excellent petit roman destiné à la jeunesse.
Il raconte en une cinquantaine de pages l’histoire de Thésée, d’après l’oeuvre de Plutarque, allant de la petite enfance du héros à la mort de son père Egée, en passant bien sûr par ses exploits face au Minotaure dans le labyrinthe.
Le texte de Rafik Bougueroua est agréable à lire et j’ai bien aimé les illustrations très géométriques de l’illustrateur Yann Damezin, rehaussées de touches de rouge et d’orange comme le montre la couverture.
Mon fils adore ce petit roman que lui a prêté sa maitresse, comme il a aimé également le «Rémi» et le «Robinson» du même éditeur, les Editions amaterra. Une excellente collection pour faire découvrir les grands classiques à nos petits lecteurs.
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Thésée est un jeune homme courageux qui part rencontrer son père Egée, roi d'Athènes. Arrivé dans la cité, il apprend que quatorze citoyens doivent partir pour la Crète afin d'être enfermés dans le Labyrinthe et de servir de pitance au Minotaure, fils de Minos, mi-humain, mi-taureau. Thésée décide de se porter volontaire...
Avant d'appréhender cette adaptation de la Vie de Thésée, je tenais auparavant à lire le texte original, écrit par Plutarque. L'auteur Rafik BOUGUEROUA s'attache ainsi à ne conserver que l'aspect mythologique de la biographie de Thésée, laissant de côté les autres considérations plus terre à terre de l'auteur antique (pour exemple, Plutarque donne une autre explication à l'origine du Minotaure : selon une de ses sources, la créature monstrueuse aurait été inspiré par un cruel général du Roi Minos, Taurus). Pour en revenir à l'adaptation, l'essence de l'oeuvre originale a bien été conservée, seul le passage sur l'adolescence solitaire de Thésée est une extrapolation. Le texte est simple et compréhensible. Pour ma part, je pense que ce texte est plus adapté à des enfants de 8-9 ans de CM1-CM2 qui maîtrisent déjà les fondements de la lecture plutôt qu'à des enfants de 6ème comme l'a dit Jferrymontaigu (mais je peux aussi me tromper!).
Le seul petit bémol de cette édition sont les illustrations qui ne m'ont pas vraiment transcendé. Certes, elles sont de style héllénistique, ce qui se marie bien avec le texte mais je n'ai pas accroché.
En conclusion, je pense qu'il s'agit d'une bonne collection qui permet à l'enfant d'appréhender et de se familiariser avec des textes fondateurs de notre culture occidentale (mythologie gréco-romaine avec Plutarque, récit médivaux comme Rabelais ou Chrétien de Troyes ou contes et romans du XIXème siècle avec Kipling, Hugo ou encore Dickens). Je compte offrir ce livre au fils d'un ami qui a sept ans mais possède déjà un solide niveau de lecture.
Je tiens à remercier Babelio et les éditions Amaterra pour m'avoir fait découvrir ce livre.
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Gilgamesh.
Peut-être connaissez-vous un peu moins ce personnage, chers lecteurs?
Gilgamesh est le Hercule des mythes du Proche Orient.
Il n'a pas été gratifié d'expression, "une force Gilgameshienne", "un Gilgamesh de foire", non il n'est pas encore passé dans notre langage commun pour l'immortaliser un peu dans les mémoires.
Pourtant, contrairement à Hercule, des bâtiments somptueux et légendaires sont attachés à sa légende, dont la Cité mésopotamienne du Vème millénaire, Ourouk (ou Uruk). Nous vous renvoyons au Musée du Louvre (Paris) pour vous faire entrer dans cette histoire de l'Iran.
Ourouk, dédié à la déesse Ishtar, est un des foyers les plus anciens et les plus importants de la génèse de l'écriture et l'on dit que Gilgamesh était son roi.
Si le demi-dieu Hercule est né héros, Gilgamesh, une part dieu, une autre démon, une dernière humaine, lui n'avait pas la vertu en bagage.
C'était donc un héros construit par une nouvelle histoire, un humain reconstruit sur la bonne voie, un anti-héros offrant un exemple de rédemption qu'est Gilgamesh car il était un terrible tyran.
Les dieux lassés d'entendre les plaintes des mortels à son propos, envoyèrent un être pour s'opposer à Gilgamesh et retrouver un peu de paix ici bas.
Sans missive fournie avec sa mission sur une tablette en argile, le géant Enkidou, de glaise fait aussi, vivait selon sa guise, usant de la force comme le faisait déja Gilgamesh.
Les hommes se tournèrent alors vers Gilgamesh (le moins brute des deux, dirions nous) pour qu'il n'en reste qu'un.
Ce n'était pas par bonté d'âme que le roi prit le taureau par les cornes, comme le dit l'expression, mais parce que les prédictions arrivent toujours à leur pied comme le journal du matin, avec en page de titre leur prochaine destitution. Gilgamesh attendait la venue d'Enkidou.
La légende de Gilgamesh, contrairement à Hercule, n'est pas liée à un personnage mais deux. Gilgamesh trouva chez son opposant son égal, presque un jumeau et ils devinrent les meilleurs amis du monde.
Le petit monde d'Ourouk aura t-il deux libérateurs ou deux tyrans?
Lorsque Enkidou mourrut, dans des circonstances que l'on vous laisse découvrir, Gilgamesh perdit une partie de lui-même.
Ainsi commence une épopée contre le cours du temps pour un Gilgamesh qui va, par le concours du secret de la vie-sans-fin, tenter de faire renaitre son meilleur ami.
Il est étonnant qu'un personnage aussi brute de décoffrage nous amène sur les sentiers de la sagesse, c'est sans nul doute primordialement sa rencontre avec Enkidou qui fera douter Gilgamesh sur les vraies sens de la vie.
Voici comment ainsi un des pires personnages devint le meilleur des hommes.
La perspective laisse songeuse, toute l'incroyable et excitante action mise à part.
Pourrait-on imaginer le féroce Achab de Moby Dick ou le terrible Crochet de Peter Pan s'assagir et devenir des exemples légendaires?
C'est le pouvoir des histoires, on peut tout envisager.
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Reçu dans le cadre de Masse Critique, ce petit livre sur Thésée d'après l'oeuvre de Plutarque mérite bien une critique.
C'est un réel plaisir de (re)lire cette histoire de Thésée très justement adaptée par l'auteur Rafik Bougueroua. Avec de mots simples et justes il retrace les aventures du jeune Thésée, de sa naissance mystérieuse à la rencontre avec son père Egée et surtout son célèbre combat dans le labyrinthe du Minotaure d'où il ressortira avec l'aide d'Ariane. Les illustrations de Yann Damezin viennent parfaire l'histoire dans des tons orange et or.
Cette adaptation d'un classique de la littérature a tout à fait sa place dans un CDI à destination d'élèves de sixième pour qui les héros de la mythologie grecque sont au programme. Un seul bémol sur ce livre : pourquoi les éditeurs ont-ils cru bon de préciser sur la quatrième de couverture : "un livre pour les enfants qui lisent déjà seuls"...
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Ce livre jeunesse raconte l'histoire des parents de Rostam (Rudabeh et Zal), personnage issu du Livre de Rois de Ferdowsi.
On y retrouve les éléments qui peuplent bon nombre de contes notamment les amours contrariées en raison de la religion ou du pays d'origine. Ce que j'aime par-dessus tout est la beauté du livre. J'adore ce graphisme et la géométrie très présente dans le décor ou les silhouettes des personnages. Quant aux couleurs, elles sont solaires, vives, splendides !
Une vraie splendeur.
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" Certes, ses cheveux sont blancs.
Mais c'est bien là son seul défaut. Car au combat, il est comme un fauve...".
Il avait toutes les qualités ce chevalier d'Iran, à peu de cheveu près.
Le roi de Kaboul Mihrab en faisait l'apanage à sa fille Roudabeh, princesse à la taille comme les dunes, à la peau blanche comme le lait, à la bouche fine comme un pétale de rose.
Le père lui faisait l'article de celui dont la naissance était maintenant une légende, celui-là même dont le propre père fut promu roi d'Asie par le grand roi du Monde, tellement les retrouvailles de Zal aux cheveux blancs, renommé Destân, et son père l'avait charmé.
Nous aussi, lecteurs, adorons les belles histoires, surtout lorsqu'elles finissent bien.
Nous ne ferons pas la fine bouche sur les détails, sur l'abandon de Zal bébé au pied de la plus haute montagne du fait de sa singularité capillaire.
Nous laisserons le soin aux jeunes lecteurs de découvrir comment le héros survécut au froid, à la faim, à la mort.
Les contes sont riches d'interventions magiques et divinement providentielles.
Voyons en ceci un revers du destin, le fameux verre de liqueur à moitié plein, portons un toast à cette seconde chance accordée par l'histoire.
Profitons du voyage, de l'Iran et ses charmes esthétiques décoratifs offerts par Yann Damezin. Sa stylisation n'est pas sans rappeler celle des rois des cartes à jouer, ce qui sera amusant pour ceux et celles qui l'auront noté.
La légende de Zål adapté par Rafik Bougueroua promettra de l'amour, il en faudra beaucoup car les obstacles vont être de taille, le héros n'aura pas fini d'en voir.
Tout le monde pense à bien jusqu'à ce que l'impensable soit demandé.
Zål et Roudabeh veulent être ensemble mais tout cela aura t-il un bon sens pour le Roi du Monde?
Tous les personnages vont tourner la chose dans tous les sens, examiner la situation sous tous les angles.
Le Roi lui réservera une série de tests afin de mesurer et éprouver la maturité, la motivation de Zål sur cette décision sans précédents.
Le mariage est également une décision forte et conséquente, semble nous dire la légende.
Nous réservons la fin aux lecteurs et comprenons l'intention de la légende, celle-ci bâtissant une passerelle entre deux cultures.
À découvrir.
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La plus vieille histoire du monde, jadis écrite sur une tablette "tactile" en argile sans obsolescence programmée.
Où l'histoire d'un tyran-hipster qui se transforme en super-héros et doit affronter des épreuves bien plus métaphysiques que celles de Fort-Boyard... Des illustrations lumineuses et avant-gardistes, pour un texte d'une grande qualité.
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Tirée du Shahnameh, poème épique fondateur de la culture iranienne, cette légende relate l'histoire de Zål, fils du roi Siyam, que ce dernier rejette car né albinos. Son père, croyant à une marque démoniaque, l'abandonne dans la montagne, mais les pleurs du nourrisson parviennent jusqu'au Simorgh, le roi des oiseaux : il recueille l'enfant et l'élève jusqu'à ce qu'il soit en âge de retourner dans le monde des hommes où l'attend un destin hors du commun... Un album aux couleurs tranchées dont les illustrations, aussi fines que détaillées, soulignent toute la beauté de ce sublime texte.
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