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Critiques de Raphael Beuchot (63)
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Un tout petit bout d'elles

Yue, bûcheron employé par une entreprise chinoise implantée au Congo, fréquente Antoinette malgré l’interdiction faite aux salariés de « sortir avec des filles d’ici ». Amoureux fou, le jeune homme découvre pendant leurs ébats une cicatrice que sa compagne voulait à tout prix lui cacher. Alors que Yue ignorait tout de cette pratique barbare qu’est l’excision, Antoinette lui raconte comment elle a été mutilée et lui confie son souaot de ne jazmais voir sa fille subir le même sort…



Fin de la trilogie africaine de Zidrou et Rapahël Beuchot avec cet album qui fait suite au « Montreur d’histoires » et à « Tourne-disque ». Ici, le sujet abordé est plus grave, dramatique même. L’excision, ce fléau ancestral présent dans nombre de sociétés patriarcales, cette abominable « tradition culturelle » sans la moindre connotation religieuse (il n’est pas inutile de le rappeler), est traitée avec la finesse qui caractérise le scénariste des « Beaux étés ». Une histoire à la fois touchante et sans complexe qui fait mouche en appuyant là où ça fait mal. Sans se focaliser sur un seul thème, Zidrou aborde également la mainmise chinoise sur les ressources naturelles des pays d’Afrique, une nouvelle forme de colonisation violente et destructrice.



Le dessin de Beuchot est lumineux et minimaliste, il représente tout en suggestion les scènes « délicates », rendant de fait les choses encore plus explicites.



Au final, le but est atteint et le lecteur garde en bouche le goût amer d’une légitime indignation. Un album d’une grande force au propos sans concession mais mené avec une vraie sensibilité. Bonus non négligeable, un dossier documentaire en fin d’ouvrage explique de façon très pédagogique ce qu’est l’excision, ainsi que les causes et conséquences de cette effroyable blessure intime.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un tout petit bout d'elles

Yue travaille au Congo pour une compagnie chinoise d'exploitation forestière. Sur son temps libre, et malgré la surveillance accrue de son patron M. Xin, il se lie d'amour avec Antoinette, jeune femme congolaise et mère de la petite Marie-Léontine...



Ce roman graphique, dont le sujet central est l'excision des fillettes, se veut clairement informatif et éducatif. Le récit et les personnages n'ont rien d'extraordinaires en eux-mêmes. Ils sont en revanche un très bon support pour sensibiliser le lecteur à ces pratiques atroces que sont les mutilations génitales féminines, tout en pudeur et sans image choquante.



Plusieurs pages informatives en fin de livre complètent l'histoire : origine et histoire de ces pratiques, pays, nombre de femmes concernées, lois en vigueur dans les différents pays, témoignages, comment agir aujourd'hui...



On y apprend que ces pratiques sont ancestrales, avec une origine probablement pharaonique, et qu'elles n'ont rien à voir avec une quelconque religion. Elles sont pleinement culturelles et dans certains pays d'Afrique (Guinée, Somalie, Egypte, Djibouti), plus de 90% des femmes sont excisées.



Effarée par de tels chiffres, je me suis interrogée sur les conséquences que cela pouvait avoir sur la société des pays concernés. Lorsque l'on parle de l'excision, on pense évidemment au profond traumatisme, physique et psychologique, d'avoir subi un tel acte, d'une violence inouïe. Au-delà de cette douleur individuelle, comment une société au sein de laquelle la moitié des individus ont vécu cela se construit-elle ? Les témoignages de femmes excisées rapportent des douleurs chroniques, parfois de l'incontinence, une absence de plaisir sexuel, un réel trauma qui marque à jamais leur enfance... Quels sont les impacts sur leur vie de femme et de citoyenne, sur l'éducation de leurs enfants, la vie du foyer, les possibilités et le déroulement d'une vie professionnelle, etc. ? Quelles conséquences pour la société ?



Au-delà des questions de genre, d'écriture inclusive, et autres débats actuels en France, il reste encore aujourd'hui bien des combats à mener pour le droit des femmes.

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Un tout petit bout d'elles

Une BD de Zidrou, c'est souvent une bonne nouvelle. Un joli dessin, toujours un peu de fond dans le scénario. Il sait s'entourer des meilleurs. Celle-ci ne manque pas à l'appel pour cette collaboration avec Raphaël Beuchot.





Yue Kiang est un travailleur chinois sur un chantier de bois au Congo. Malgré l'interdiction émise par son patron et les railleries de ses camarades de chantier, Yue fréquente Toinette, une jeune femme congolaise. Antoinette est maman de Marie-Léontine et Léopold, 2 enfants auxquels Yue est attaché, à Marie-Léontine particulièrement. Et puis un jour, Yue découvre qu'Antoinette a été excisée. Si au départ c'est la honte et l'incompréhension qui domine, petit à petit Yue va réussir à permettre à Antoinette de se confier à lui. Tout est dit, la mutilation, la torture que représente cet acte, les craintes concernant sa fille Léontine, le poids de la tradition que les femmes font peser sur les autres femmes. Ici, l'excision est abordée sans détour mais avec beaucoup de finesse. Le dessin accompagne parfaitement l'histoire. Il est simple et plein de tendresse. Les planches sans texte sont très expressives avec un petit plus pour la planche pleine page où les 2 petites filles s'enlacent après l'excision. Le dessin est juste et dégage énormément d'émotions, sans tomber dans l'excès. Le dossier documentaire présent à la fin est succinct mais rappelle quand même toutes les notions importantes sur l'origine de l'excision et l'état actuel de cette pratique dans le monde. Les chiffres sont terrifiants : "Toutes les 4 minutes dans le monde, une fillette subit une mutilation génitale. 200 millions de femmes sont actuellement excisées dans le monde."



Une bonne BD sur un sujet important: l'excision. Les adeptes de Zidrou s'y retrouveront, les autres aussi je pense !



La musique évidente selon moi pour cet album, Tiken Jah Fakoly "Non à l'excision" : ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=JlYg7vPz39A ♪♫
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