Lecture de Raphaël Monticelli.
Ma vie s'est multipliée au contact des oeuvres d'art.
Ecrire, composer ou peindre n'est pour moi que donner le résultat de la multiplication, (...)
C'est parce que j'ai cultivé (..) recherché avec la peinture que j'en suis arrivé à me dire que l'art ne pouvait se penser en opposition avec la vie que la question n'avait pas de sens
C'est grâce à la pratique de l'art
C'est dans la pratique de l'art que je me suis rendu compte
que pratiquer l'art c'est pratiquer
C'est noter des produits si je puis reprendre l'image de la multiplication. (p. 118-119)
Vanité de vouloir, comme on dit, saisir l'instant. Quoi ? Comment ? Les rouges diffusent, s'étalent, se transforment, sans à-coups, de la couleur d'un sang qui fuit, à celle des roses qui passent, qui gagne les bleus de la mer et du ciel qu'elle unit tandis que s'assombrissent en des vert-bronze les masses tourmentées d'îles végétales. Et au-dessus de tout des nuages gris-fumée d'incendie parcourent l'espace qui s'éteint. (p. 120)
J'ai toujours senti que - plus ou moins - je me trouvais souvent dans des endroits qui ne m'étaient pas réservés, dans lesquels, a priori, je n'avais rien à faire, où je n'aurais pas dû me trouver, et, en somme,
faire un livre
quand je fais un livre
je me retrouve faisant quelque chose que je n'aurais pas dû faire (p. 123)
"Je me borne à creuser ma veine, songeait Josué. Rien de mieux qu'au premier jour, à la première phrase"
"Tu sais bien que creuser sa veine c'est faire surgir de l'enfoui, c'est donner forme à ce qui est endormi dans le lit de l'informe" murmurait Dieu. (p. 404)
Que l'avant-garde, dans l'histoire de l'art, c'est tout mouvement qui cherche à donner du sens à l'insignifiance ? Oui. Il avait dit ça. Et il avait raison, sans aucun doute. (p. 461)
toute peinture fait image »