Raphaël Turcat

"D'Oscar Wilde à Marguerite Duras l'ivresse de la littérature", avec un sous-titre comme ça comment voulez-vous résister !

J'ai donc été tentée par ce "tchin!" qui nous invite à trinquer avec une trentaine d'écrivains réputés pour leur alcoolisme mais ayant écrit des chefs-d'oeuvre. C'est une façon de montrer comment ces bateaux ivres décrivent le monde. Parmi eux il y a deux femmes que j'apprécie particulièrement : Marguerite Duras et Françoise Sagan, et je ne suis pas convaincue que leur talent vient de leurs excès.

Le concept est assez particulier puisqu'il s'agit de fausses interviews basées sur l'oeuvre de l'interrogé.e (voire sur des faits réels) à l'aube de leur mort.

La présentation chronologique va de 1849 à 2003. On se retrouve donc un verre à la main avec Alfred de Musset, Arthur Rimbaud, Fernando Pessoa, Ernest Hemingway, Jacques Prévert ou Jean-Edern Hallier, entre autres.

Les auteurs, Raphaël Turcat et Guillaume Fischer son journalistes. Ils ont imaginé ces rencontres et inventé des recettes de cocktails pour chacun afin de compléter leurs portraits. de ce côté-là c'est plutôt bien fait avec des dessins de KolonelChabert.

Seulement voilà, je trouve qu'il est inconcevable de présenter une oeuvre uniquement par ce biais. La beuverie et la décadence ne font pas tout. Cela me fait faire des bons d'autant plus que Philippe Jaenada indique dans sa préface qui lui semble difficile d'écrire sans picoler!? Je ne suis absolument pas d'accord. C'est un hymne à l'alcoolisme qui me déplaît même si l'intention des auteurs est d'en rire. Bon, je vais faire un effort et garder le sens de l'humour si cela permet à certains lecteurs de découvrir d'excellents écrivains...

Avec Les héroïnes du plaisir, Judith Spinoza et Raphaël Turcat reviennent sur la vie des premières influenceuses de l’époque moderne. J’ai un gros faible pour les muses et les grandes horizontales du XIXè siècle.



Ces femmes libres et complètement en marge de leur époque ont souvent brûlé la chandelle par les deux bouts et sont assez fascinantes.



Découpé en cinq parties, cet ouvrage nous présente Les superstars (Cora Pearl, Léonide Leblanc, Liane de Pougy et Mata Hari), Les éminences grises (Virginia de Castiglione, Jeanne de Tourbey, Caroline Otero, Marguerite Steinheil), Les muses (Apollonie Sabatier, Marie Duplessis, la reine Pomaré et Valtesse de la Bigne), Les subversives (la Païva, Blanche d’Antigny, Marthe de Florian, Emilienne d’Alençon) et Les féministes (Lola Montes, Céleste Mogador, Alice Regnault et Clémence de Pibrac).



Les auteurs se sont bien documentés et ont le mérite de mettre en lumière des personnalités moins connues du grand public à côté de celles qui sont passées à la postérité comme Mata Hari, la Belle Otero, Liane de Pougy ou Emilienne d’Alençon.



Chaque chapitre est consacré à l’une des hétaïres et s’ouvre sur une photographie, une peinture ou une gravure de l’héroïne. Judith Spinoza reviennent sur leur enfance, leur fait d’arme, leurs amants célèbres.



J’ai donc appris une foule de choses et c’est ce que je recherchais dans cette lecture même si les chapitres sont brefs. Je pense qu’ils auraient mérité un peu plus d’approfondissement car chaque biographie est assez succincte mais suffisamment développée pour dessiner les personnalités, leurs ascensions et chutes.



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À l'aide d'interviews ou d'extraits de leurs oeuvres, Guillaume Fischer et Raphaël Turcat proposent une série d'entretiens, plus ou moins fictifs, autour du rapport de quelques écrivains à l'alcool.
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