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Critiques de Rebecca Coleman (9)
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Quand nous étions heureux

La chute libre en spirale d'un jeune américain ambitieux que des échecs répétés entrainent vers des décisions irréparables.



Tournant le dos à son coin paumé du New Hampshire, à un milieu familial provincial, sclérosant et agressif, Cade tente de se faire une place au soleil, aidé par une intelligence brillante, une volonté forcenée de réussite et une relation amoureuse épanouie avec Jill. Le travail ne fait pas peur à ces deux étudiants sérieux et entreprenants et le futur semble à portée de main.



Mais le sort pipe les dés de la destinée et l'engrenage infernal de la déveine commence au retour au pays d'Elias, le frère, vétéran d'Afghanistan, souffrant de syndrome de stress post traumatique. Et en dépit de l'amour de Jill et de son nouveau statut de père, Cade va se mettre à déraper...



Dans un livre offrant plusieurs points de vue et dont les pages se tournent toutes seules, Rebecca Coleman décrypte les rouages conduisant au terrorisme intérieur : amertume, dépression, perte de confiance, isolement sectaire, paranoïa anti gouvernement, difficultés économiques, auto-défense.



C'est une radioscopie désolante d'une certaine famille américaine, au mode de fonctionnement basé sur les ruptures, les rancoeurs et l'impossibilité de communiquer.

C'est aussi l'aigreur des laisser-pour-comptes, la dépression des individus face à une administration indifférente et une déficience en matière de santé publique, une réflexion sur le patriotisme, la loyauté en famille, la vengeance et l'ambiguité d'une société sécuritaire et armée jusqu'aux dents.



Un roman lourd et oppressant, bien construit, au constat final glaçant que l'amour sincère et attentif n'est pas suffisant.



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Quand nous étions heureux

Ce roman est bien noir et sombre, je m’y attendais c’est vrai, la quatrième de couverture laisse présager un drame qui va venir bouleverser les protagonistes de l’histoire, mais pendant toute ma lecture j’ai espéré ou plutôt j’ai voulu croire qu’il en irait autrement.



Tout commence par une jolie histoire d’amour entre Jill et Cade, ils sont beaux, ils sont jeunes (21 ans), et ils ont l’avenir devant eux. Cade se destine à une carrière politique. Il bosse très dur pour y arriver. Mais voilà Jill tombe enceinte. Ils vont devoir changer leur plan de carrière. Jill est orpheline, elle a perdu sa mère, il y a trois ans et n’a jamais connu son père. Elle ne peut donc compter que sur la famille de Cade. Elle ne les connait pas, son fiancé ayant toujours repoussés les présentations. Mais maintenant, il n’y a plus le choix.



Cade a une sœur qui est mariée et à des enfants. Il a également un frère Elias qui vient de revenir de l’Afghanistan. Il souffre malheureusement du syndrome post traumatique, et s’enfonce peu à peu dans la mélancolie, la solitude et la dépression.



J’ai eu un peu de mal, avec la famille de Cade (j’ai bien compris que c’est un choix de l’auteure), en particulier avec la sœur aînée de Cade et son mari Dodge, un être vraiment exécrable et raciste de surcroît. Il est persuadé qu’une troisième mondiale va avoir lieu, et il pousse sa famille à stocker tout un tas de vivres et de matériel de première nécessité dans la cave de la maison.



Au début, Jill a tendance à rester en retrait, puis peu à peu elle va essayer de se rapprocher d’Elias et de Leela, sa future belle-mère.



J’ai eu aussi un petit peu de mal avec la construction du roman qui change d’époque et de point de vue très souvent, mais le problème c’est que du coup j’ai eu souvent un peu de mal à me situer dans l’histoire. Je devais parfois retourner en arrière de quelques lignes, pour prendre des points de repères.



J’ai vraiment apprécié le personnage d’Elias, le plus torturé, mais justement, j’avais presque envie de l’aider. Malheureusement là encore, j’ai trouvé qu’il n’était pas assez mis en avant.



L’ensemble m’a tout de même plu, même si ce roman est bien sombre, on assiste peu à peu au naufrage de l’ensemble de cette famille, sans pouvoir rien faire pour les aider. Un roman terriblement triste mais malheureusement qui colle à la triste réalité de notre monde, en effet la vie n’est pas toujours rose. Durant toute ma lecture, un sentiment de malaise et de catastrophe imminente ne m’a pas quitté.



Je remercie encore Les Editions Presses de la Cité pour leur confiance. J’ai vraiment apprécié ma lecture même si certaines choses m’ont un peu déçue.



Quand nous étions heureux est disponible dans votre librairie depuis le 5 juin 2014.
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Quand nous étions heureux

Troublant et d’une rare intensité, « Quand nous étions heureux » est un roman choral qui explore le thème du syndrome post-traumatique tout en dénonçant le silence qui l’entoure. Au décours d’un récit embrassant les points de vue des différents protagonistes se retrouvant malgré eux entrainés dans la spirale d’un drame familial, Rebecca Coleman dénonce avec virulence le traitement des vétérans et l’absence de structure de prise en charge des victimes de stress post-traumatique.



Livré à lui-même, sans autre soutien psychologique que celui de sa famille et sans autre assistance que celle des médicaments prescrits à tour de main par l’hôpital des vétérans, Elias, tout juste de retour d’Afghanistan, se trouve seul et désarmé pour lutter contre ses vieux démons. Face à ce combat perdu d’avance, l’issue tragique ne fait plus aucun doute pour le lecteur qui assiste impuissant aux vaines tentatives de Jill et de Cade pour tenter de sortir l’ancien militaire de sa torpeur. Le roman de Rebecca Coleman prend dès lors la forme d’une bombe à retardement, dont le dénouement tragique semble inéluctable.



Avec un souci permanent de justesse dans le choix des mots et un sens de la formulation indéfectible, l’auteure nous fait pénétrer dans l’intimité de ces individus à la découverte de leurs secrets et de leurs fêlures les plus intimes comme les plus profondes. Au fil des chapitres, elle affine et étoffe ainsi les portraits de ses personnages, les saisissant avec une finesse psychologique remarquable. Sous sa plume, les carapaces se fendent, révélant des plaies encore béantes d’un passé tenace. Rebecca Coleman sonde les coeurs abimés et les âmes tourmentés de ces individus ordinaires, nous dévoilant sans détour leurs sentiments les plus secrets comme leurs instincts les plus violents. Ecorchés et tourmentés, ces caractères, tous campés avec un réalisme saisissant, acquièrent une densité attachante et se révèlent autant de reflets d’une Amérique pleine de contradictions et d’incohérences.



Enfant prodige de la famille, Cade est l’archétype du rêve américain, autrement dit du self-made-man (l’homme qui ne doit sa réussite qu’à lui-même). Déterminé, il est prêt à tout pour réussir, y compris à marcher sur les autres. Sa soeur ainée, Candy, aussi pieuse que simple d’esprit, incarne pour sa part l’Amérique puritaine. Mère d’une tripotée d’enfants, elle voue une dévotion totale à son mari dont elle partage par ailleurs les opinions xénophobes. Quant à Elias, dernier membre de la fratrie, il est l’illustration de l’Américain patriote qui, après avoir longtemps vécu dans l’ombre de son frère tout en étant la victime silencieuse de son ambition dévorante, a entraperçu dans l’engagement militaire une opportunité de donner un sens à sa vie.



Autant d’individus disparates que de personnalités qui traînent comme un fardeau leurs blessures passées. Dans cette famille déjà au bord de l’implosion, gangrénée par les ressentiments et les non-dits, la déchéance d’Elias va achever de détruire le peu de ciment qui assurait jusqu’alors la cohésion de la structure familiale. Face à la tragédie, chacun va réagir différemment mais les actes de certains vont être lourds de conséquences voire dévastateurs pour toute la famille.



Mais au-delà du thème fondateur du récit, « Quand nous étions heureux » est également un portrait sans concession d’une Amérique profonde âpre, désenchantée et déboussolée. Car à travers le basculement de cette famille dans la tragédie, Rebecca Coleman nous montre la face cachée des Etats-Unis et expose sous nos yeux les revers du rêve américain. Elle dresse les contours d’un pays qui cultive les individualismes et les inégalités, générateur d’une société paranoïaque et de laissés pour compte. Avec un style percutant et un sens du dialogue affirmé, elle ébauche ainsi le portrait d’une famille qui se délite et à travers elle, celui d’une Amérique pétrie de paradoxes.



La finesse psychologique des portraits de ses personnages ainsi que leur trajectoire témoignent du soin particulier de l’auteure à éviter tout manichéisme ou toute morale conventionnelle. Le résultat, quoi que sombre et pessimiste démontre la volonté de l’écrivain à privilégier le réalisme au détriment du romanesque.



Par le biais d’une succession d’évènements en chaîne, Rebecca Coleman construit une intrigue à la fois haletante, magistralement orchestrée et rondement menée qui hante durablement le lecteur une fois la lecture achevée.



Un récit magistral et sans temps mort, à découvrir absolument !



Je remercie infiniment les éditions Presses de la Cité pour l’envoi de ce roman !
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Quand nous étions heureux

Jill et Cade sont fous amoureux. Elle est naturelle et généreuse, lui est ambitieux et motivé. Ce dernier refuse à tout prix de la présenter à sa famille pour soit-disant la protéger, ce qui la vexe profondément. Néanmoins, quand elle tombe enceinte, les voici obligés d'aller habiter au fin fond du New Hampshire en attendant de trouver une autre solution.



Leur vie en sera profondément changée. Elias - le frère qui souffre d'un stress post-traumatique, Dodge - le beau-frère raciste et dangereux et Candy - la soeur au comportement étrange, tous auront une influence néfaste sur le jeune couple. Mais à quel point?





Dès le premier chapitre, il est clair que l'histoire a mal tournée, mais vraiment mal tournée. Certaines phrases disséminées aussi le long du récit nous laisse présager des événements funestes, une fin des plus tourmentées. Mais franchement, jamais je n'aurais pu imaginer à quel point.



Je ne sais dire si j'ai aimé ou détesté ce livre et c'est sans doute son point fort. Il est vif et percutant, impossible de rester indifférent devant cette intrigue complètement surréaliste mais qui sonne tellement.. juste. Du début jusqu'à la fin, tout avait l'air absolument vrai, je n'avais absolument aucun mal à imaginer une famille comme celle-là exister réellement. Pourtant, j'adorerais que cela ne soit pas le cas.. car franchement, tous les personnages qui la forment sont horriblement détestables. Le plus dur fut sans doute de les voir s'enliser encore plus profondément dans leurs problèmes, plus l'histoire avance et plus on sent que cela va dégénérer, les esprits s'échauffent et cela devient complètement incontrôlable. Le pire? Cade, sans doute, un homme que j'ai détesté dès le début. Lire les chapitres concernant son point de vue était une vraie torture, j'avais juste envie de le rouer de coups de pieds. Tellement égocentrique, tellement égoïste.. J'en suis venu à me demander ce que cette pauvre Jill lui trouvait. Elias - l'ancien soldat - est par contre véritablement attachant et ce malgré ses nombreux défauts. J'aurais tellement voulu en savoir plus à son sujet, j'aurais tellement voulu savoir ses pensées à lui! C'est sans doute la seule petite chose que je reproche à l'auteure. C'était bien fait, de vouloir attirer l'attention sur les victimes de stress post-traumatique, mais il aurait peut-être fallu mettre plus de lumière sur les pensées de celui qui le vivait vraiment.



Quant à l'ambiance.. Alors que tout le monde bouge et vit sa vie, on est dans un vrai huit-clos, étouffant et complètement glauque, presque poisseux.. Je ne saurais dire à quel point je me suis sentie mal à l'aise avec eux, j'avais envie d'en sortir et en même temps, impossible de lâcher cette histoire qui me coupait le souffle. J'ai sans doute passé plus de la moitié du roman à retenir ma respiration, sentant les problèmes arriver de plus en plus vite et redoutant profondément le dénouement final. En sortant de là, je me suis sentie dégoûtée, abasourdie, fâchée et déprimée..



Que dire de plus? Ce roman marque, ce roman fâche, ce roman touche.. Impossible de rester de marbre, ça vous prend aux tripes et ça ne vous lâche plus jusqu'à ce que vous ayez tourné la dernière page.
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Quand nous étions heureux

Je remercie les Editions Presses de la Cité et l’opération Masse Critique Babelio pour la découverte de cette auteure et de son livre.

Troisième roman de l’Américaine Rebecca Coleman et premier publié en France, Quand nous étions heureux raconte l’histoire de Jill et Cade, jeune couple qui partage son temps entre études et job à Washington. Bientôt, Jill tombe enceinte et Cade se décide alors à lui présenter sa famille qui vit dans le New Hampshire. Jill est une jeune femme orpheline, elle a perdu sa maman, au passé alcoolique, quelques années auparavant et attend donc beaucoup de cette famille dont elle va faire la connaissance. Mais ce qu’elle va découvrir ne correspondra pas du tout à ses attentes puisqu’elle débarque dans un univers familial complètement replié sur lui-même.

Rebecca Coleman dresse le portrait d’une famille américaine qui porte les stigmates des erreurs et autres secrets de son passé.

Ses personnages sont tous plus sombres les uns que les autres. Leela, la mère de Cade, éteinte, silencieuse, passe une grande partie de son temps à la création de drapeaux américains pour les familles de soldats. Le père, Eddy, est un homme monstrueux diminué depuis un AVC. Candy, la sœur aînée, très croyante assure l’éducation et l’enseignement à domicile de ses enfants. Elle est mariée à Dodge, un homme plus âgé qu’elle, violent et raciste, qui stocke à la cave en grande quantité les vivres nécessaires à la survie de toute la famille en cas de prochaine guerre mondiale. Elias, enfin, est le jeune frère de Cade, soldat rentrant d’Afghanistan qui ne parvient pas à retourner à la vie civile. Souffrant du syndrome post-traumatique, il passe son temps devant la télévision en journée et veille chaque nuit une arme à la main. A la différence du reste de la famille, Jill est sensible à la détresse de ce jeune homme perdu et cherche à le soutenir. Une relation ambiguë naît alors entre eux. Juste après l’accouchement de Jill, Elias se suicide. La famille déjà sérieusement malmenée sombre alors complètement.

Le rythme du roman est donné par des chapitres courts, relatant tour à tour l’un des personnages, son point de vue. Malheureusement, cette lecture a été difficile pour moi, certains passages sont trop longs presque ennuyeux car ils n’apportent pas toujours d’éléments intéressants au contexte et j’ai terminé avec une drôle d’impression, je m’explique : j’attendais davantage de la relation Jill – Elias, le survol rapide du sentiment amoureux qui semble bien naître entre eux m’a laissée sur ma faim. Il y aurait eu tant à dire… car une relation telle que celle-là est par définition non autorisée (ils sont beau-frère et belle-sœur) donc très intéressante d’autant qu’elle est décrite de façon très subtile. Il y a beaucoup de finesse de la part de l’auteure lorsqu’elle écrit autour de cela. Le sentiment arrive doucement, à pas de loup mais inévitablement. Malheureusement, il s’agit vraiment juste d’un survol. J’ai donc lu ce roman en attendant que ne vienne une autre tournure, avec l’impression d’avoir continué ma lecture en ayant cessé de croire en l’histoire de cette famille qui s’enfonce à chaque page encore un peu plus.

Néanmoins, il y a de la profondeur et de l’intensité à part égale pour tous les personnages. Pour ce qui me concerne, j’en aurais souhaité davantage encore pour Jill et Elias et peut-être un peu moins pour d’autres protagonistes comme Dodge, un homme complètement cintré dont il n’y a plus rien à espérer.

L’auteure soulève les difficultés, la détresse des soldats de retour au pays après avoir connu l’horreur de la guerre. Elle dresse le portrait sans concession d’une société américaine, incapable de réintégrer ses soldats à la vie civile, traitant leur mal-être à grands coups d’antidépresseurs, les laissant s’enfoncer au plus profond du désespoir, voire jusqu’au suicide. C’est terriblement douloureux, choquant, révoltant.

Pour être claire, il ne s’agit absolument pas d’une lecture détente. On n’entreprend pas ce livre si l’on cherche du réconfort, de l’espoir ou si l’on a le moral en berne, vous l’aurez compris. C’est une lecture particulièrement pesante : la descente aux enfers de cette famille a été difficile à supporter pour la lectrice que je suis. Et en cela, je ne peux que reconnaître le talent de l’auteure qui signe ici un roman très puissant.
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Quand nous étions heureux

Je tiens avant tout à remercier la masse critique Babelio ainsi que les editions Presses de la Cité pour m'avoir permis de découvrir ce roman d'une rare intensité.



On ressort de cette lecture complètement éreinté, dégouté, frustré, bref tous les sentiments se succèdent dans cette tragédie familiale.

Nous suivons donc Cade et Jill, deux étudiants de vingt et un ans et fous amoureux l'un de l'autre. Cade est un etudiant brillant et semble promis à un grand avenir en politique mais la vie va se charger de détruire tous ses espoirs. Cade a tout fait pour échapper à sa famille et leur médiocrité. Le jour où Jill tombe enceinte, il doit se résoudre à retourner dans sa famille et tout semble basculer à partir de là.

Le roman s'articule autour des points de vue de Cade et de Jill pour la plus grande partie mais l'auteur nous offre aussi de temps à autre les points de vue de différents membres de la famille de Cade dont sa mère Leela et sa grande sœur Candy. L'auteur nous fait partager la vie de cette famille si dysfonctionnelle et attachante par certains aspects. Elias, le frère aîné de Cade qui souffre de stress post traumatique est particulièrement touchant. C'est un jeune homme détruit par la guerre et qui en fin de compte n'arrive pas à trouver sa place dans la société. Sa famille semble ne pas prendre conscience de la gravité de la dépression d'Elias et même Jill qui a établi un lien profond avec ce dernier paraît être impuissante face à sa descente aux enfers.

Cade est un personnage complexe. On sent qu'il aime son frère mais se comporte le plus souvent de manière insensible et égoïste. Il est difficile de vraiment aimer ce personnage. Finalement seule Jill apporte un semblant de normalité à cette famille qui sombre inexorablement.

C'est peut être cela le plus terrible dans cette histoire; voir cette famille sombrer et ne rien pouvoir faire. On a envie d'hurler, de dire à toute cette famille de s'ouvrir un peu sur le monde et de remonter la pente. C'est un profond sentiment de frustration qui nous envahit petit à petit puis de dégoût.

Rebecca Coleman nous offre en tout cas une vision bien pessimiste de la vie et qui à coup sûr ne vous laissera pas insensible.
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Quand nous étions heureux

Jill et Cade ont vingt-et-un ans et sont très amoureux. Tous deux étudiants plein d’ambition, ils ne s’imaginent qu’un avenir brillant. Seule ombre au tableau de leur relation ; Cade reporte sans cesse la rencontre entre sa famille et Jill. Selon lui, ses proches ne sont pas assez bien, coincés dans leur petite vie dans l’Amérique profonde et reculée. Pour Jill, orpheline, cela n’a aucune espèce d’importance. De nature optimiste, elle est toujours prête à donner sa chance à quelqu’un. Très liante, elle cherche surtout une famille à intégrer pour lui faire oublier ses années de solitude.



Lorsqu’elle tombe enceinte, le couple n’a pas d’autre choix que de déménager dans le New Hampshire, chez les parents de Cade. Ce ne sera que pour quelques mois, juste le temps de mettre de l’argent de côté. A l’automne, Cade a d’ailleurs prévu de reprendre les cours à l’université. Mais les mois passent, l’argent se fait rare et leur départ est sans cesse repoussé, affectant le moral de Cade.



De son côté, Jill apprend à connaître sa belle-famille. Il y a le père, diminué depuis une attaque cardiaque, la mère qui passe son temps à coudre des drapeaux américains pour les familles de soldats. La sœur très croyante, son mari très extrémiste, et leurs trois petites terreurs d’enfants à qui rien n’est interdit ou presque. Et puis Elias, le frère revue de cinq ans en Afghanistan et qui souffre de stress post-traumatique. C’est vers lui que se tourne plus facilement Jill car malgré sa dépression évidente, c’est avec lui qu’il est le plus facile de discuter dans cette famille. Il fait également un très bon compagnon d’insomnie, Jill étant souvent réveillée par le bébé. Elle nourrit une profonde amitié pour Elias, tout en se sentant inutile face à sa douleur. Il refuse de voir un médecin, ne veut pas se rendre aux groupes de parole. Dans la maison, personne ne prend son mal-être au sérieux. Le beau-frère le trouve bien faignant de se laisser aller ainsi, alors que Cade, lui, pense qu’il en a bien le droit ; après cinq années intenses, il peut bien se reposer un peu. Seule Jill a conscience de sa descente aux enfers et ne pourra malheureusement rien faire pour l’éviter.



Quand nous étions heureux, c’est-à-dire durant les premières pages du roman. Car très vite, les choses basculent et dégringolent – une marche après l’autre dans un premier temps, avant de se précipiter dans l’escalier. Il n’est pas agréable de constater l’échec d’une famille, ni de voir s’approcher le mur vers lequel ils foncent tous. D’autant qu’à travers les mots qu’elle choisit si bien, Rebecca Coleman fini par nous les rendre (presque) tous attachants. C’est le cœur serré que l’on voit s’effilocher les relations ; on voudrait sortir nos aiguilles pour recoudre ces cœurs écartelés, encore à vif.

A travers les souvenirs évoqués, on met le doigt sur les problèmes, on comprend la mécanique de la famille, le moment où tout a basculé. De retour au présent, on porte Jill au-dessus de la vague pour qu’elle ne coule pas avec sa belle-famille, qu’elle ne prenne pas leurs problèmes pour les siens. Les moments de répit se font de plus en plus rares mais même sous l’eau, on croise parfois quelques bulles d’oxygène. Pourvu qu’elles soient suffisantes !



Quand nous étions heureux est le quatrième roman de Rebecca Coleman mais le premier traduit en français. Pourvu que le succès soit au rendez-vous et que les autres rejoignent le catalogue francophone ; je serais bien curieuse de les découvrir !
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Quand nous étions heureux

Que j’ai aimé ce roman ! Voir la déchéance de ce couple qui avait tout pour lui, est à la fois poignant et tellement stressant. On assiste impuissant à ce qui arrive, devinant peu à peu la tournure que prend leur vie. (....)

Rebecca Coleman construit avec beaucoup d’intensité un roman choral qui prend au trippes. Chaque personnage se dévoile dans un portrait psychologique sombre et très bien dessiné. Les secrets et les blessures sont doucement dévoilés et rendent les protagonistes bouleversants (contrairement à d’autres secondaires qui deviennent encore plus détestables)...................
Lien : http://stephanieplaisirdelir..
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Quand nous étions heureux

Les premières pages nous narrent la rencontre entre Jill et Cade. Cela nous laisse envisager un avenir heureux. Mais Cade refuse de présenter Jill à sa famille. Mais Jill tombe enceinte et sans ressources, le couple est obligé d'aller vivre chez les parents de Cade.



La famille de celle-ci est assez bizarre et j'ai l'impression que personne ne se soucie de l'autre. La preuve la plus flagrante est Ethan, le frère de Cade, jeune vétéran qui rentre de trois ans en Afghanistan. Il est victime comme beaucoup de soldat du syndrome su stress post-traumatique. Pourtant personne ne s'en soucie et on le laisse s'enfoncer dans une dépression qui va le pousser au suicide. Pourtant j'ai trouvé que le sujet était juste effleuré et pas assez approfondi, de même j'aurai amé connaitre davantage Ethan car c'est le personnage le plus attachant du livre.



Je n'ai pas adhérer aux autres personnages comme Cade ou Dodge. Ce dernier est antipathique, raciste et en plus il force sa belle-famille à stocker des tonnes de vivre en prévision d'une guerre alors que cette famille n'en a pas les moyens. Cade, lui semble un être rationnel au départ mais après la mort de son frère, il plonge dans un délire de vengeance poussé par son beau-frère.



Jill, elle suit son compagnon et le père de son futur enfant en pensant qu'elle ne va rester que quelques mois. Elle est la seule à se soucier d'Ethan et va nouer avec lui une relation ambiguë. Elle voit son couple se dissoudre mois après mois et décide de partir en sentant que son compagnon ne tourna pas rond et prépare un mauvais coup. Elle a bien raison.



C'est une histoire qui nous plonge dans les extrêmes de l'être humain. Pourtant, le manque d'approfondissement du personnage d'Ethan et de sa maladie, m'ont laissé sur ma faim. J'ai apprécié cette lecture mais pour moi cette famille est trop bizarre pour être réelle (du moins j'espère !).
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