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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Cagliari , le 03/08/1938
Mort(e) à : Pise , le 07/11/19
Biographie :

Remo Bodei est un philosophe italien.

Diplômé de l'université de Pise, il a ensuite poursuivi sa formation théorique, historique et philosophique à Tubingen et à Fribourg, puis à Heidelberg et enfin à l'Université de Bochum.

Il a été professeur invité auprès des universités de Cambridge, Ottawa, New York, Toronto, Girona, Mexico, Los Angeles, et il a donné de nombreuses conférences dans les plus grandes universités européennes, américaines et australiennes.

Depuis 2006, il enseigne la philosophie à l'UCLA de Los Angeles, après avoir longtemps enseigné l'histoire de la philosophie et l'esthétique à l'école normale supérieure de Pise et à l’Université de Pise.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le souvenir survit parce qu’il a une nature différente de la perception, il est virtuel comme les figures que l’on voit au-delà du miroir, alors que la perception est actuelle, comme le corps qui produit cette image :
Tout moment de notre vie offre donc deux aspects : il est actuel et virtuel, perception d’un côté et souvenir de l’autre. Il se scinde en même temps qu’il se pose. Ou plutôt il consiste dans cette scission même, car l’instant présent, toujours en marche, limite fuyante entre le passé immédiat qui n’est déjà plus et l’avenir immédiat qui n’est pas encore, se réduirait à une simple abstraction s’il n’était précisément le miroir mobile qui réfléchit sans cesse la perception en souvenir.
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À la différence de la rêverie, où la conscience confond pendant un moment ce qu’elle imagine avec la réalité, dans le déjà vu c’est au contraire la réalité perceptive qui assume précisément les traits d’une rêverie ou d’un mirage. La pensée consciente, qui n’est pas vaincue ni entièrement exclue, reprend cependant très vite l’initiative, jouant un rôle antagoniste et faisant entendre sa voix. Elle rectifie alors l’évidence apparente d’un souvenir ressuscité et constate l’impossibilité de s’être déjà trouvé en un certain lieu, d’avoir entendu ou prononcé des mots déterminés, accompli ou vu s’accomplir des actes spécifiques.
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L’œuvre d’art frôle en effet l’ineffable, non parce qu’elle est incapable d’exprimer quelque chose mais parce qu’elle en dit trop, parce que ses réserves de sens sont inépuisables et permettent des variations infinies sur le thème, qui sont toutes pertinentes.
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Dans le déjà vu, la menace d’une désagrégation de la personnalité ne se manifeste pas, en général, sous des formes catastrophiques : il semble en revanche fonctionner comme une sonnette d’alarme pour prévenir que l’on est en train de s’approcher de zones dangereuses et, en même temps, comme un facteur déclenchant dans l’élaboration de stratégies de fuite et de compensation.
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Tout se présente différemment et tout est pourtant identique.
En regardant sa propre enfance, chacun de nous s’est d’ailleurs reconnu lui-même comme un étranger qui nous est pourtant familier, a toujours su, en quelque sorte, ce qui semble inconnu a posteriori.
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À la différence de la conscience normale du déjà été qui – étant connu – ne nous effraie pas tellement, le déjà vu est toujours accompagné d’un sentiment de stupéfaction, mêlé à de l’incrédulité et à de l’inquiétude. La certitude de l’identité parfaite du passé et du présent coexiste avec une dissonance cognitive criante devant la con-fusion des dimensions du temps. Quand le présent perd son caractère de nouveauté imprévisible et se trouve réduit à être répétition impossible à répéter du déjà été, alors la perception et le souvenir, l’original et la copie semblent s’équivaloir et être réciproquement interchangeables (et cela quand bien même l’esprit en constate avec clarté l’hétérogénéité).
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Chacun de nous a éprouvé la sensation nette et soudaine d’avoir déjà vécu, dans un passé indéfinissable, des situations absolument identiques : d’avoir déjà connu une personne que l’on rencontre pour la première fois, déjà vu un endroit où l’on n’a jamais été, d’avoir déjà prononcé des phrases que l’on n’a jamais dites. Cette impression sporadique, fugitive et inattendue de reconnaissance paradoxale de l’impossible s’accompagne de la conscience aiguë du contraire : la perception actuelle ne correspond à aucun souvenir effectif. Nous savons parfaitement que nous sommes en train de vivre à présent seulement, pour la première fois, cette expérience déterminée.
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Sur la base d’une réaction chimique particulière, déjà vu et jamais vu, exactitude et flou se combinent en un état d’âme de familiarité étrangère, en produisant le sentiment combattu d’acceptation et de refus de ce que l’on éprouve. De la sorte, la réalité et l’irréalité se superposent et les différences temporelles s’annulent au moment même où elles sont soulignées. Le passé et le présent, l’alors et le maintenant, l’ici et l’ailleurs entrent dans un court-circuit qui annule non seulement l’écoulement du temps, mais jusqu’à son annulation même.
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Puisque ce sont les poètes, comme cela arrive souvent, qui donnent une voix persuasive à la logique du désir et montrent la sensibilité la plus vigilante quand il s’agit de saisir les nuances, les implications et le caractère énigmatique du déjà vu, c’est d’eux que je partirai, pour aborder successivement – en suivant, en principe, l’ordre chronologique – les thèses des savants et des philosophes, et aboutir, enfin, à des conclusions de nature historique et théorique.
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Celui qui parle en images primitives s’exprime, en somme, par des milliers de voix ; il saisit et domine, et, en même temps, il élève ce qu’il désigne, de son unité et de sa caducité, jusqu’à la sphère de l’être éternel ; il élève le destin personnel au destin de l’humanité en même temps qu’il libère en nous toutes ces forces secourables qui, de tout temps, ont permis à l’humanité d’échapper à tous les dangers et de surmonter les nuits les plus longues.
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