Remy Disdero

Car je ne peux honnêtement nier la faillite de mes aventures galantes. Extérieurement si, en affichant un sourire gouailleur, ou bien en me campant de biais, les mains sur les hanches, ou en spittant. Au fond, il est beaucoup plus simple de me concevoir comme un puceau, quand bien même je me rappelle avoir été plus ou moins violé par quelques femmes, me demandant d'ailleurs si je devais les laisser faire, ou si je pouvais me considérer l'auteur des attaques. Car je trouve qu'il est un peu facile de m'arroger cette virilité qui me fait défaut, quand je n'ai été que la victime d'agressions.
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Par ailleurs, les viols dont je fus victime ne doivent pas occulter qu'à défaut de pouvoir contracter des grossesses, j'ai quand même sur la conscience des naissances non désirées. Et peut-on sérieusement prétendre que ma bourse est de taille à subvenir aux appétits de mes enfants ? Les mères ne sont-elles pas vampirisées par des vues sur drogue, produits d'appétence, d'hygiène et de compagnie ? Quoi qu'il en soit, ces viols me permirent au moins de concevoir une vie sexuelle à peu près normale. Voilà pourquoi l'on dit : "à quelque chose malheur est bon".