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Citation de Danieljean


La première mort de Dieu ne débouche pas sur la restauration du sacré et de l'ordre rituel, mais sur une décomposition du sens tellement radicale et irrémédiable qu'un abîme s'ouvre sous les pas de l'homme moderne. Cet abîme, on a l'impression dans l’aphorisme, qu'il se referme enfin, quand la deuxième annonce débouche, cette fois sur l'ordre du surhomme de Zarathoustra : « Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte est trop grande pour nous. Ne faut-il pas devenir dieux nous-mêmes pour, simplement, avoir l'air digne d'elle. » L'aphorisme affirme l'éternel retour. Mais il en révèle le moteur, le meurtre collectif de victimes arbitraires. Il va trop loin dans la révélation. Il détruit son propre fondement. Du fait même qu'elle fonde l’éternel retour sur le meurtre collectif, son fondement vrai qui devait rester caché pour rester fondateur, cette violence est minée, secrètement subvertie par cela même dont elle croit triompher, le christianisme. C'est tout le drame de Nietzsche que d'avoir vu et de ne pas avoir voulu comprendre cette sape opérée par le biblique. La violence n'a plus de sens. Nietzsche va pourtant essayer de lui en redonner, en pariant sur Dionysos. Il y a là un drame terrible, un désir d'Absolu dont Nietzsche ne sortira pas.
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