Après
Raymond Aron, qui publia en 1976, un "Penser la guerre,
Clausewitz",
René Girard, se lance dans une nouvelle somme destinée à mieux cerner et comprendre le militaire prussien qui se piquait de philosophie.
Par son titre "achever
Clausewitz", Girard entend simplement mener à terme une réflexion que, d'après lui, l'auteur du traité
de la guerre, n'a jamais menée à son terme.
La poursuite de l'oeuvre de
Clausewitz suppose de mener une analyse qu'il ne pouvait mener à son époque (son traité a pour l'essentiel été écrit
en référence aux guerres napoléoniennes).
Le monde contemporain, après avoir connu une période de paix relative, et d'équilibre, avec la guerre froide et le principe de la force de dissuasion, rentre dans une période de guerres nouvelles, dans lesquelles ces principes ne sont plus la préoccupation des belligérants.
De plus, ces guerres, ne sont plus le résultat d'affrontement entre états et armées de métiers, mais sont le fait de groupes organisés souvent en marge des états qui les soutiennent ou les combattent.
Pour citer
René Girard :
"Il semble que nous ne parvenions pas à penser le pire et c'est à cela que peut nous aider
Clausewitz"
Ce "pire" selon l'auteur, il pourrait prendre trois visages :
- Les manipulations biologiques
- le risque écologique
- le prolifération des armes nucléaires dans le monde
Comme aurait dit Colin Powell, (stratège empêtré dans la recherche vaine d'Armes de Destruction Massive), lors de la troisième guerre du golfe, après sa lecture du traité de
Clausewitz en 1975 (il était alors étudiant au War Collège) : « ce fut comme si un rayon de lumière avait surgi du passé, illuminant toujours les dilemmes des militaires d'aujourd'hui».
A lire pour tous ceux qui sont convaincus de l'actualité de
Clausewitz, et de l'imminence d'une apocalypse.
Lien :
http://desecrits.blog.lemond..