Sur les ailes dorées de la musique du chœur des exilés de Giuseppe Verdi, il assistait comme à la fin d’un gala, au grand défilé des évènements de sa vie. C’était un défilé interminable, grandiose, pathétique, vertigineux dans lequel revenaient, le plus souvent, les mêmes images : Odette, radieuse, s’avançait en mariée, et il l’aimait, comme la femme de sa vie, il voyait Albin, en grand uniforme de l’armée française où brillaient ses galons de lieutenant, et il éprouvait une incommensurable fierté.