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Citation de Metehera


- Où as-tu appris cela ? lui demanda Shéhérazade avec une admiration mêlée d’envie.

Despina mit ses mains sur ses hanches et leva un sourcil perplexe.

- Je veux parler de tes vêtements, de tes cheveux… de… de tout ça ! reprit Shéhérazade en passant ses doigts en peigne dans son abondante chevelure.

- Chez moi, à Thèbes en Grèce. C’est ma mère qui me l’a appris. Sa beauté était réputée dans toute la Cadmée. Et même dans toutes les Cyclades.
- Oh !… s’exclama Shéhérazade en étudiant les boucles lustrées de Despina pour rejeter en arrière sa propre crinière désordonnée.
- Je n’essaierais même pas, à votre place, continua Despina.
- Essayer quoi ?
- De m’appâter.
- Pardon ?
- Je sais quel genre de femme vous êtes ! J’en ai déjà rencontré de pareilles. Belles et charmantes sans lever le petit doigt. Elles séduisent les hommes sans paraître conscientes de leur charme et veulent en être aimées. Comme nous toutes. Ce n’est pas parce que vous ignorez comment mettre votre beauté en valeur qu’elle passe inaperçue, Shéhérazade. Mais je vous apprendrai cet art, si tel est votre désir. Et même si, a priori, vous n’avez pas besoin de mon aide, ajouta-t-elle avec un clin d’oeil. Car le calife vous apprécie telle que vous êtes.

- Et alors ? Il n’a rien d’exceptionnel. Combien d’épouses a-t-il eues au cours de ces trois derniers mois ? Soixante ? Soixante-quinze ?

Despina lui adressa un sourire ironique.

- Il ne leur rendait pas visite la nuit.
- Comment ça ?
- D’habitude, ses fiancées sont choisies au hasard. Il les épouse et puis… Enfin, bon, bref, vous savez ce qui arrive à l’aube.
- Ne mens pas, Despina !
- Mais je ne mens pas ! Vous êtes la première dont il recherche la compagnie après les noces !
- Je ne la crois pas !
- Au cas où vous vous poseriez la question, je n’étais pas censée vous le confier, ajouta Despina.
- Alors pourquoi me le racontes-tu ?
- Aucune idée.

Despina haussa les épaules.

- Peut-être pour que vous m’aimiez bien ?

Shéhérazade la jaugea longuement.

- Si tel est ton désir, aide-moi à choisir mes vêtements. Et puis, n’as-tu rien apporté pour mon petit déjeuner ? Je meurs de faim !

Despina sourit.
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