Revue La Furia

Je viens d'ajouter le nouveau numéro de la Furia à la base de données de Babelio et à ma bibliothèque virtuelle.



En fait, j'ai tous les numéros de la Furia, mais je ne les ai pas enregistrés dans ma bibliothèque.

Me suis-je en quelque sorte autocensuré ?

Oui, sans aucun doute !



C'est que voyez-vous La Furia est estampillée publication "d'extrême droite": L'horreur, quasiment le nazisme...

Le lire, c'est potentiellement être un fâcheux facho.



Parce qu'au pays des droits de l'homme et du citoyen et de la liberté d'expression, on préfère quand même laisser la parole aux gens avec qui on est d'accord et faire passer les autres pour des gens infréquentables tout juste tolérables, en attendant de pouvoir les censurer, voire plus si possible....

Enfin bref...



Dans ce numéro, le dossier est consacré à "l'affaire Montjoi", vous ne connaissez pas ? Bravo, c'est que vous ne vous frottez pas à la fachosphère (du bruit des bottes)

Montjoi, c'est le patelin ou un éleveur de porcs laineux est en but à la mairie, le pot de terre contre le pot de fer, air connu.



Pas de Zad à Montjoi, on ne va pas encourager et soutenir un plouc qui en plus élève des porcs, sans doute pour d'inavouables raisons (des jours les plus sombres)

Alors, c'est Papacito qui s'y ai collé, ça lui a valu quelques soucis, c'est bien fait pour lui...



C'est que pourtant, il fallait bien que quelqu 'un se soucie de la vie et du travail (les deux se confondent) de ce paysan (c'est un beau mot ça paysan, mais il y a "pays" dedans, c'est suspect...)



Et oui, il y a des "petites gens" qui méritent qu'on s'intéresse à leur sort, d'autant plus qu'ils sont invisibilisés jusqu'à l'indécence (le plus fort taux de suicide se trouve chez les agriculteurs, QUI s'en émeut ?)



Dans la France périphérique post Gilets Jaunes, il y a toujours une souffrance, celle rencontrée par ce journaliste venu à un meeting du RN en pensant (en espérant ?) tomber sur le beauf de Cabu, suant sa vinasse et sa haine primaire, et qui tombe sur une petite dame honorée d'être interviewée qui fond en larmes en exprimant sa détresse...

Récupération, instrumentalisation dites-vous ?

Peut-être...Mais vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas que cette France fracturée, au bord du désespoir existe.

Ma critique va concerner uniquement la couverture, tellement elle est chargée de sens.



Déjà c'est JAUNE, pour que ça se voie bien dans les kiosques, et pour sous-entendre qu'il y'a de la lumière à l'intérieur, par exemple Papacito.



La face de couverture nous explique que la démocratie c'est de la merde, tandis que le dos explique que la gauche c'est de la merde. On annonce donc la couleur d'un journal bien dans son époque, à la pointe de la mode.



Le nom des auteurs montre bien qu'on est chez la droite pas démocratique. Les chefs ont le nom écrit GROS. Les autres ont le nom écrit petit. Il est important de montrer que la plume de Papacito est bien plus aguerrie que la plume d'Élisabeth Lévy, on ne peut pas faire boxer dans la même catégorie un homme catholique et une femme juive qui a la moitié de son poids.



Le dos de couverture nous dit très subtilement "nique les fragiles". Revue, donc, déconseillée aux handicapés, aux personnes âgées, aux enfants, et à tous ceux qui se sont fait tabasser par une bande de racailles. Bref, une revue réservée à l'élite de la race supérieure privilégiés de la génétique.



Ha, et, dans sa dernière interview, l'artiste de cette bande de gros bras avec des fusils (preuve qu'ils sont vachement drôles), Camille Marsault, se réclame de l'esprit du journal Fluide Glacial des années 70. Or, tout ce qu'il croit en avoir lu, c'est la série "Rhââ Lovely", qui n'a pas été dessinée dans Fluide Glacial, mais dans la première formule fanzine-underground de l'Echo des Savanes. Or, quand on connaît le sens suraigu du second degré chez cet artiste qui n'est pas connu pour ses albums, mais pour ses procès, je ne chercherai pas à savoir comment il a "compris" les blagues de Gotlib sur sa mère incestueuse pédophile.

1 étoile parce que la b.d. d'Eugène est drôle et de bon conseil pour les pigeons des salles de body-building, sinon j'ai trouvé le reste d'un ennui morbide, chiant comme L Equipe et haineux comme Minute. Résumé de la Furia 3: "Il y'a trop d'arabes et de noirs dans le sport, il devrait y en avoir zéro." Julien Rochedy va plus loin et estime qu'il devrait y'en avoir zéro dans le monde.



Le sport analysé par la plume des réacs, avec des formules en vieux français pour se donner des airs maurrassiens, les habituelles "blagues" racistes, macho, body-shaming, plus haineuses que drôles, et évidemment l'homophobie de façade parce qu'on assume pas entièrement d'être passionné par les gros muscles.



J'ai juste ri de cette contradiction béante:

Rochedy: -Les noirs sont des hommes préhistoriques.

Obertone: -Les hommes préhistoriques c'était pas des tapettes.



Rien de neuf sous le soleil fachosphère, donc, on lit les mêmes histoires depuis 20 ans sur leurs blogs, et passer la prose sur papier ne renouvelle rien aux éternels radotages.



Papacito égal à lui-même n'a toujours pas compris que le public ne rit pas avec lui mais de lui. Marsault qui semble ne toujours pas avoir compris pourquoi ses b.d. se vendent moins bien quand il délègue le scénario aux brillants rigolos qui l'entourent.



Je ne vois dans ce torchon cher et illisible qu'une OPA marketing sur la mode alt-right. le papier de luxe ne compense pas la pauvreté du discours.