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Critiques de Richard McCann (5)
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La mère des chagrins

« La mère des chagrins » nous conte l’histoire d’une famille.

Nous sommes en 1950 dans la banlieue de Washington.

Le narrateur, le plus jeune fils se souvient de la mort du père puis de celle de son frère ainé d’une overdose à 35 ans.

La mère s’enfonce inexorablement dans la folie.



Que dire de ce livre ?

Il m’a plongé dans un ennui abyssal.

Je n’ai rien ressenti pour cette famille frappée par le destin.

Le narrateur semble totalement à l’écart, comme s’il n’était pas concerné par l’histoire qu’il nous raconte.

« La mère des chagrins » est un roman bien écrit, mais je n’y ai malheureusement trouvé aucun intérêt.





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La mère des chagrins

Je me suis longtemps (trop longtemps!) demandée comment aborder cette critique. Mon but : donner l'envie de lire ce livre (que j'ai beaucoup aimé) sans trop raconter l'histoire. J'en suis à la troisième version de cette critique et, ayant largement dépassé le délai acceptable, je poste !



La mère des chagrins, Richard McCann



Ce livre rassemble une dizaine de chapitres/textes qui peuvent se lire séparément (ils sont d'ailleurs parus dans différents journaux). La façon dont ces textes sont assemblés reprend le schéma propre aux souvenirs : on raconte une événement, puis on revient sur un point qui, après coup, paraît important pour comprendre, et les souvenirs se chevauchent. Cela donne à ce livre un ton très naturel et très vivant. Il semble que l'auteur nous dise, tiens ! j'avais oublié, mais il s'est aussi passé ça ...



Bref résumé : une famille dans la banlieue proprette de Washington durant la guerre froide (l'image même du bonheur américain vanté dans les réclames de l'époque) : le père, la mère et les 2 garçons, Davis l'aîné et le narrateur.



Les personnages



* Le père : il essaie d'être le père de ses 2 garçons, mais comment ne pas préférer l'aîné, Davis, qui pêche au narrateur qui découpe des images de papier à habiller et qui est si collé à sa mère,...

* La mère : accrochée à son enfance/jeunesse dorée, elle pleure sans cesse sur son sort qui lui a fait perdre les belles choses de son enfance. Elle ne semble pas particulièrement aimer être mère, si ce n'est pour avoir un miroir magique lui disant qu'elle est la plus belle, la plus élégante, ... et ce miroir, c'est le narrateur...

* Le frère aîné, Davis : durant l'enfance, sa mère le rabaisse et ne s'occupe pas de lui, mais il paraît au moins avoir un rapport privilégié avec son père.

* Le narrateur : il se débat entre l'emprise de sa mère et le reste de la famille avec lequel il voudrait se fondre. Il envie le rapport de son frère avec leur père, à qui il veut faire plaisir et dont il veut se faire aimer, mais ses tentatives échouent...



La mère est toxique pour ses deux enfants (dirait certaine psy que je connais) : elle rabaisse son fils aîné et phagocyte le cadet, qui est SA chose, sa prolongation.



Et cette mère crée une réelle souffrance qui poursuivra les 2 garçons dans l'âge adulte.



Tous les résumés et critiques que j'ai lus sur ce livre insistent sur l'enfance du narrateur.



Moi, ce que je retiens, c'est moins l'enfance proprement dite que son impact sur la vie adulte des deux garçons : le frère paumé qui brûle sa vie d'adulte et l'auteur qui se livre à un combat intérieur incessant, le désarroi des deux garçons. Le narrateur ressent en plus une certaine culpabilité par rapport à son frère, Davis, en raison du rapport, qu'il pense privilégié, que lui-même a eu avec sa mère.



Avec le temps, l'idéalisation s'efface peu à peu et sa mère devient une femme à ses yeux ; il comprend le mal qu'elle leur a fait, et il la voit finalement comme une vieille femme un peu ridicule car toujours cramponnée au souvenir du bonheur de sa jeunesse insouciante.



Bref, c'est un roman émouvant, touchant, qui parle pudiquement de la difficulté à être soi-même pour soi et non pas pour un autre (les autres), de la difficulté à surmonter la charge mise sur nos épaules par nos parents, de la difficulté à ne pas culpabiliser pour tout ce qui se passe autour de soi, du SIDA.



Tout le poids de l'enfance qui se fait sentir au fil des années... que l'on doit secouer de ses épaules pour arriver à être soi...



J'encourage chacun à lire cette Mère des Chagrins.





P.S. Le livre était entouré d'une bande faisant de la pub pour des livres sur l'enfance dans la collection Points. J'ai bien sûr commencé à acheter et lire certains titres. Suite au prochain numéro...

.

http://claire-memorabilia.blogspot.com/
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La mère des chagrins

La mère des chagrins est un roman composé de dix textes qui parfois se "chevauchent", revenant sur des faits qui ont déjà été évoqués (la mort du père, par exemple), comme si le narrateur, qu'on devine très proche de l'auteur, Richard Mc Cann, ne pouvait revenir sur l'histoire de cette famille à l'aube des année cinquante qu'en reprenant son souffle.

Il tisse patiemment l'évocation de cette vie de famille nucléaire où les rôles semblent fixés de toute éternité : "Je savais déjà , je suppose, que j'étais le fils de ma mère, tout comme Davis était le fils de notre père." mais où , par petites touches, la réalité va déborder du cadre. Figure centrale, la mère, à qui le narrateur tient lieu de miroir mais qui s'aveugle elle même refusant d'admettre ce que le lecteur découvre très tôt...

Roman sur l'identité, La mère des chagrins est aussi chatoyant et insaisissable qu'une bulle de savon. Un beau moment de lecture et d'émotion.
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La mère des chagrins

Le narrateur de ce récit autobiographique, âgé de 11 ans, vit avec son frère Davis 12 ans et ses parents. Il voue une véritable adoration à sa mère, femme mystérieuse et déconcertante. Il se décrit volontiers comme "l'enfant de sa mère" alors que son frère serait "l'enfant de son père". Avec son père justement, ses relations sont plus difficiles. Il aimerait tant s'en faire aimer, partager son amour de la pêche, du tir ou du bricolage mais malheureusement, il ne répond pas aux attentes de cet homme. Et il préfère s'amuser avec son copain Denny à se déguiser, en mettant en cachette les habits de sa mère ou en s'achetant un journal intime pour écrire.



Il est difficile de parler de ce livre. C'est un premier roman talentueux, d'un écrivain qui revient sur son enfance complexe avec cette fascination à la limite de la normalité pour sa mère, une relation difficile avec le père qui veut faire de lui un "homme", mais malheureusement ils se déçoivent mutuellement alors qu'ils aimeraient tant s'aimer. Enfin la découverte de l'homosexualité du narrateur, déjà latente pendant l'enfance, et le tragique destin de son frère.



Ce roman est douloureux. On souffre pour l'auteur et on admire la façon dont il arrive à décrire sa souffrance et ses difficultés.

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La mère des chagrins

La Mère des chagrins aurait pu être un livre merveilleux s'il n'avait été aussi impénétrable. On sent à la lecture que l'empathie est là, roulant sous les mots sans jamais parvenir à en crever la carapace. La "beauté presque insoutenable"que lui prête Michael Cunningham, l'auteur du maintenant célèbre "Les Heures", on l'aurait presque imaginée disposée à bondir aux moindres évocations nostalgiques, pour éblouir le lecteur. Elle ne fait que refluer à mesure que les pages se tournent.



Paradoxalement, La Mère des chagrins est un livre bien écrit. A travers neufs récits réécrits et réunis pour constituer ce roman, le lecteur suit la narration d'un homme évoquant son enfance auprès de ses parents et de son frère, puis plus tard, sa vie, son homosexualité, la perte des êtres chers, la maladie, cette mère qu'il a tant admirée.



Si la narration de la jeunesse nous fait frôler l'ennui par le poids trop lourd d'une nostalgie déformée par le prisme de l'enfance, le récit semble ensuite tout disposé à prendre son envol. Mais cette impression ne dure qu'un temps. Très vite, un rythme lénifiant et frois s'installe. Est-ce dû à l'assemblage des textes et à leur réécriture ? Peut-être...



Quoi qu'il en soit, il est dommage, vraiment dommage que les personnages nous touchent si peu quand on sait qu'il aurait fallu si peu de choses pour inverser la tendance. Car effectivement, l'histoire, elle, est d'une tristesse qui aspirait à la beauté.
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