Claire s'assoit sur le banc, croise les jambes. Elle ferme les yeux pour mieux entendre les oiseaux. Quand elle les ouvre, à quelques mètres du banc, sur le gravier de l'allée, une bande de moineaux se disputent les miettes d'un morceau de sandwich tombé à côté de la poubelle. Claire s'abandonne à ce moment de plaisir si particulier des parcs urbains.
Une nature apportée ici, pour apaiser et consoler ceux qui oublié comme le vent court dans les plaines, le long des vallées. Le parfum des floraisons, l'odeur des foins de juin, celle des lacs ou des rivières. Ces arbres et les allées de gravier, leur donnent un peu de leur infinie patience, zoo végétal qui rêve aux espaces perdus.
Autour des pièces d'eau, des statues, nues, sourient énígmatiques à des plaisirs secrets.
Elle a encore cette fois ce sourire si plein de bienveillance et de malice. Sans savoir pourquoi, Carlos n'en demandera pas plus. Il sait au fond de lui que c'est elle. Mais c'est tellement invraisemblable, impossible même de la retrouver là. Pourtant, il sait que c'est elle.