Les choses dont on se souvient subsistent aux lieux où l’on a été. Mais, chaque fois qu’on s’en souvient, on est un autre. Pendant longtemps, on ne s’aperçoit pas du changement, comme on ne constate aucun changement, au printemps, lorsque, dans les nuits tièdes, jour après jour, le feuillage se fait plus touffu sur les branches, ou en automne quand les arbres se dépouillent lentement – jusqu’à ce que le temps arrive où, tout d’un coup, le changement est là.
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