Elle plaçait sur la pierre consacrée la coupe des offrandes contenant des fragments du monde intérieur, des phosphobaies, quelques brins de chaume d’une paroi où d’un petit morceau de viande calcinée. Puis elle vidait la coupe de la veille et rapportait quelque chose du monde extérieur : une poignée de terre, de petits cailloux, quelques brins d’herbe rouge.
Cet échange quotidien était essentiel au bien-être de la tribu. Destiné aux dieux, il signifiait : « Nous n’avons pas oublié que nous faisons partie du monde, même si nous nous en sommes retranchés. Un jour, nous reviendrons vivre à la surface de ce monde que vous avez créé pour nous et voici le gage de cette promesse. »