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3.6/5 (sur 81 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Auteure américaine qui vit près de Chicago avec son fils et son mari. Elle a déjà travaillé dans l'industrie cinématographique avant de devenir écrivaine.

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Bibliographie de Robin Gold   (1)Voir plus

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Un grand sourire aux lèvres, Clara regarda le cadeau bien emballé dans sa main.
— Un cadeau ? demanda-t-elle à son fiancé. Pour moi ? Pourquoi ?
Ce n’était ni son anniversaire ni Noël. Ce n’était même pas le jour du Drapeau.
— Pourquoi cette question ?
Encore en manteau d’hiver, Sebastian, qui venait d’entrer après une longue journée de travail, se pencha vers elle pour lui donner un baiser qu’elle accepta avec ferveur.
— Pourquoi ce cadeau ?
Clara reconnut le ruban argenté, la signature des emballages de chez Ivy, sa boutique préférée de Boston.
Une étincelle coquine dans les yeux, Sebastian haussa les épaules.
— Parce que.
En hochant la tête, Clara émit un petit rire.
— Parce que ! J’aurais dû m’en douter.
« Parce que » était son explication favorite. Sebastian n’avait pas besoin de jour de fête ni de grande occasion pour lui montrer à quel point il l’aimait, à quel point il tenait à elle. Avec lui, c’était toujours une grande occasion. Et une journée imprévisible, si bien que Clara ne risquait pas de tomber dans la routine.
Oubliées, les sorties du samedi soir, il la surprenait en lui offrant une soirée romantique un mardi ou un jour au hasard. Il n’attendait pas la Saint-Valentin pour lui envoyer une lettre d’amour, ni la fête des Mères pour apporter un somptueux bouquet de fleurs ; d’ailleurs, elle n’était pas encore mère (même s’ils avaient décidé d’appeler leur première fille Edith, leur premier fils Julian, et leur premier chien, quand ils auraient enfin le temps de s’occuper d’un chien, Milk Dud). Ce tempérament si attentionné était l’une des innombrables raisons pour lesquelles elle était tombée folle amoureuse de lui, il y avait plus de dix ans.
Toujours devant la porte de leur maison de « primo accédant », où Clara était venue le rejoindre en courant dès qu’elle l’avait entendu se garer dans l’allée, Sebastian huma l’air ostensiblement.
— Est-ce une odeur de brownie que je sens ?
— Évidemment ! dit Clara en souriant, sachant à quel point il aimait ses pâtisseries.
Depuis l’enfance, elle avait toujours aimé faire des gâteaux. Mais lorsqu’elle cuisinait pour Sebastian qui avait un bec sucré aussi long que la péninsule de Floride, elle avait l’impression de pouvoir couvrir de honte Betty Crocker et ses célèbres biscuits.
Il huma le puissant arôme de chocolat et déposa un autre baiser sur les lèvres de Clara, plus long et plus enflammé que le précédent.
— Je savais bien que j’avais une bonne raison de vouloir t’épouser.
Elle rit.
— Oui, parce que tu m’aimes au-delà des mots et que je suis la femme de ta vie ?
— Euh, il y a de cela.
Clara pencha la tête sur le côté et plissa les yeux.
— Ai-je besoin de te rappeler qu’il me reste huit semaines, trois jours (elle regarda sa montre) et une heure pour changer d’avis avant de dire oui ?
Tel un enfant qui compte les jours le séparant de Noël, Clara attendait avec impatience l’instant où elle deviendrait officiellement Mme Sebastian McKinley, à la fin mars.
Si elle avait été à peine plus enthousiaste, il lui aurait sans doute fallu des tranquillisants pour chevaux pour s’endormir le soir.
— Je peux ouvrir mon cadeau ? demanda-t-elle en le secouant bizarrement.
— Je t’en prie.
Clara ouvrit la boîte et découvrit un pyjama de flanelle rouge vif, orné de petites étoiles blanches fantaisistes. Quelques semaines plus tôt, lors d’une promenade au crépuscule à Bean Town, avec Sebastian, ce pyjama en vitrine avait attiré son attention. En passant, elle avait signalé qu’il lui plaisait, sans en faire plus de cas, et l’avait oublié aussitôt.
Mais pas Sebastian. En secret, il était retourné dans le magasin le lendemain entre deux rendez-vous avec ses patients. Le podologue toujours très occupé savait que cela lui ferait plaisir. Et faire plaisir à Clara le comblait de bonheur. Parce que…
— Mon chéri, dit-elle, bouche bée. C’est le pyjama de chez Ivy ! Je suis sidérée que tu t’en sois souvenu !
— Voyons, tu sais bien que je me souviens toujours de tout ce que tu dis, répondit timidement Sebastian.
C’était la pure vérité. Lorsque Clara parlait, il ne l’écoutait pas seulement avec ses oreilles, mais aussi avec son cœur. Dès le début de leur liaison, alors qu’ils se découvraient à peine, Clara lui avait confié que son poète favori était Walt Whitman. Quelques mois plus tard, Sebastian revint d’une conférence sur la réflexologie à New York avec une petite surprise pour elle : un exemplaire de l’édition originale de Leaves of Grass[1] tirée à huit cents exemplaires seulement. Lorsqu’elle avait reçu ce trésor, Clara avait été trop abasourdie pour répondre par des mots, mais les larmes dans ses yeux trahissaient assez son émotion.
La reliure était endommagée, quelques pages manquaient, le livre dégageait une odeur de vieille soupe aux choux, mais qu’il vienne de Sebastian n’en était que plus précieux à ses yeux. Elle ne considérait jamais ses attentions sincères comme des choses normales. Elle savait très bien que son fiancé était un homme exceptionnel. Et, sans l’ombre d’un doute, elle savait qu’elle avait une chance inouïe.
— Il est si doux ! dit Clara en passant le bout du doigt sur la flanelle. Je l’adore ! Merci, mon chéri.
— C’est tout naturel. J’espère que j’ai pris la bonne taille.
Clara lui adressa son sourire le plus séducteur.
— Eh bien, pourquoi n’irais-je pas l’essayer tout de suite ?
Puis, elle le prit par la main et commença à le conduire vers l’escalier, ajoutant d’une voix rauque, provocatrice :
— Ainsi, tu pourras l’enlever.
— Il faudra user de la force ! dit Sebastian en lui donnant une petite tape sur les fesses avant de la poursuivre dans l’escalier.
— S’il vous plaît, pourrais-je avoir votre attention ?
Leo, qui dirigeait la cérémonie funèbre, leva le bras dans l’air humide de l’après-midi, demandant l’attention de l’assemblée, toute vêtue de noir, qui bavardait à voix basse. Il s’éclaircit la gorge en attendant le silence.
— Au nom de ma petite sœur, Clara, je voudrais vous remercier d’être venus aujourd’hui vous joindre à notre peine, et je vous invite à vous rassembler autour de la tombe. La cérémonie va commencer, annonça-t-il d’une voix solennelle et contrôlée, comme il s’y était entraîné un peu plus tôt dans la journée en parlant dans une brosse à cheveux face au miroir de la salle de bains.
Puis, comme si une ampoule imaginaire s’était soudain allumée dans son esprit, il ajouta :
— Oh ! j’oubliais : évitez de marcher sur les tomates et les salades. Prenez soin des légumes !
Il jeta un coup d’œil vers sa mère, Libby, qui lui avait rappelé plusieurs fois dans la matinée de bien dire aux invités de ne pas piétiner son précieux jardin.
En lui faisant un clin d’œil, elle leva le pouce de sa main libre pour le féliciter. Son autre main était serrée autour du bras de Clara.
La veille, en revenant de son cours de danse classique en fin d’après-midi, elle avait trouvé Leo devant la porte ouverte, les bras croisés sur la poitrine, les sourcils froncés. Il semblait l’attendre et n’avait pas l’air d’humeur joyeuse.
— Viens, Face de Lune, on va s’asseoir, lui proposa-t-il d’une drôle de voix.
Clara entraîna son frère au salon et s’assit sur le divan. Ce n’était pas la place qui manquait, mais Leo s’installa juste à côté d’elle.
— Écoute, Clara…
Il s’éclaircit la gorge et avala sa salive.
— Il s’est passé quelque chose d’affreux pendant que tu étais à l’école.
Il détourna le regard, mais Clara avait remarqué la note de tristesse dans ses yeux émeraude. Prenant une profonde respiration, il lui fit face à nouveau.
— C’est Porkchop[2]… Il est mort.
Pour Clara, le temps s’arrêta.
Tout ce dont elle se souvenait, c’était la main de son frère sur la sienne.
Clara était incapable de parler.
Elle avait du mal à respirer.
— Je sais que c’était le tien et que tu l’aimais beaucoup. Tout le monde l’aimait, affirma Leo avec la sensibilité d’un adulte plein de sagesse plutôt que sur le ton d’un garçon de huit ans qui, un peu plus tôt dans la semaine, avait collé sa main contre le mur pour voir si la Super Glue était vraiment efficace. Mais Porkchop était un très vieux chat et il est… Il ne s’est pas réveillé de sa sieste.
De grosses larmes roulaient sur les joues de Clara qui ressentait une douleur comme elle n’en avait jamais éprouvé dans ses six ans de vie, pire encore que le jour où elle avait coupé de travers les cheveux de sa poupée favorite pour s’apercevoir que les fils orange ne repousseraient jamais.
— Je suis désolé, dit Leo en essuyant vite ses yeux humides.
En collant rose et tutu, secouée de sanglots incontrôlables, Clara crut apercevoir Libby qui passait la tête par la porte du salon, mais, si c’était bien le cas, sa mère préféra se retirer sur la pointe des pieds.
Pendant ce qui lui parut être une éternité, Clara pleura à chaudes larmes, et son frère resta à côté d’elle sur le divan, sans dire mot.
Les mots étaient inutiles.
— Je te l’ai dit avant de venir, tu ne peux pas débarquer comme ça à des funérailles ! Méchant chien ! dit Hazel, l’amie de Clara, à Mötley Crüe, son grand danois.
— Ne t’inquiète pas, Hazel, la réconforta Leo. Vu ce qui se passe aujourd’hui, je crois que le vieux Mötley ne sera pas le seul à marcher sur la pelouse.
Un peu plus tôt ce samedi matin, avant que Clara se réveille (et sans la permission de sa mère), Leo avait creusé un trou près des plants de tomates de Libby, dans le petit jardin de derrière, et avait organisé des funérailles pour la fin de l’après-midi. La plupart de leurs amis avaient des animaux, et, lorsqu’il avait fait du porte-à-porte dans le quartier pour annoncer la mort de Porkchop, il avait bien précisé que tous les animaux étaient conviés à la cérémonie.
Leo avait tenu à mettre son plus beau et seul costume pour l’enterrement de Porkchop. Comme Clara avait renversé du jus de fruits sur sa robe bleu marine quelques jours plus tôt, les seules tenues sombres dont elle disposait étaient l
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La reliure était endommagée, quelques pages manquaient, le livre dégageait une odeur de vieille soupe aux choux, mais qu'il vienne de Sebastian n'en était que plus précieux à ses yeux. Elle ne considérait jamais ses attentions sincères comme des choses normales. Elle savait très bien que son fiancé était un homme exceptionnel. Et, sans l'ombre d'un doute, elle savait qu'elle avait une chance inouïe.
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Pour compléter le cours d'histoire sur les anciennes civilisations disparues, Mlle Jordain, l'institutrice de Clara, avait demandé à chacun des élèves de fabriquer une capsule à remonter le temps.[...] Elle contenait une liste détaillée, classée par ordre d'importance, de choses que Clara espérait accomplir avant l'âge de 35 ans, au moment où sa vie se terminerait sûrement, comme celle de son père.
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- Devenir professeur
- Devenir présidente des Etats Unis
- Aller voir un spectacle d'Holliday on Ice
- Apprendre le morse
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La vie continue
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"La vie continue."
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La vie continue
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