Le fou s'installa confortablement dans un des deux fauteuils qui faisaient face à la cheminée ;il se laissa aller contre le dossier avec un soupire de satisfaction et tendit ses longues jambes vers la flambée. Je l'entendais m'appeler alors que j'allais rentrer dans ma chambre.
-Fitz, tu sais que je t'aime, n'est-ce pas ?
Je me figeai.
-C'est pourquoi il me déplairait d'être obligé de te tuer, poursuivit-il.
Je reconnus une excellente imitation de ma voix et de mes inflexions. Je le regardai, les yeux écarquillés. Il s'était redressé dans son fauteuil et m'observait par-dessus le dossier avec un sourire peiné.
-Ne t'avise plus jamais de vouloir ranger mes vêtements. La soie véruléenne, ça se plie soigneusement, ça ne se fourre pas en vrac au fond d'un coffre.
-Je tâcherai de m'en souvenir, répondis-je d'un ton mortifié.
Il se rassit et prit son verre de vin.
-Bonne soirée, Fitz, me dit-il à mi-voix.