Citations de Robin Hobb (2008)
Ne fais jamais ce que tu ne peux défaire avant d'avoir réfléchi à ce que tu ne pourras plus faire une fois que tu l'auras fait.
Parfois, il est plus facile de retirer un poignard du corps d'un homme que de lui demander d'oublier les paroles qu'on vient de prononcer.
Un message n'est pas délivré tant qu'il n'est pas compris.
Mon rêve, je le tenais dans mes bras, et il était mort.
À quoi bon une petite vie qui ne change rien à la grande vie du monde ? Je ne conçois rien de plus triste. Pourquoi une mère ne se dirait-elle pas : Si j'élève bien cet enfant, si je l'aime, si je l'entoure d'affection, il mènera une existence où il dispensera le bonheur autour de lui, et ainsi j'aurais changé le monde ? Pourquoi le fermier qui plante une graine ne déclarerait-il pas à son voisin : Cette graine que je plante nourrira quelqu'un, et c'est ainsi que je change le monde aujourd'hui ? […] C'est la vie. Et nul ne peut se permettre de ne pas y penser La moindre créature doit en avoir conscience, songer au moindre battement de son cœur. Sinon, à quoi sert-il de se lever chaque matin ?
Si l'on ne meurt pas d'une blessure, on guérit d'une façon ou d'une autre, et il en va de même pour le chagrin. De la terrible douleur de l'instant de la séparation, nous passâmes tous deux dans les jours grisâtres de la stupeur et de l'attente hébétées ; c'est toujours ainsi que m'est apparu le chagrin, comme un temps où l'on attend, non que la souffrance s'efface, mais que l'on s'y habitue.
Je suis fier de toi. Ce n'est pas le travail qui fait qu'on est fier ou pas ; c'est la façon de le faire. Sois fier de toi.
Les hommes ne pleurent pas leurs morts avec l'intensité des chiens. Mais nous pleurons de longues années.
Ne fais jamais ce que tu ne peux défaire avant d'avoir réfléchi à ce que tu ne pourras plus faire un fois que tu l'auras fait.
Combien de temps peux-tu faire esprit commun avec une créature qui se gratte, qui se lèche, qui se roule dans la charogne, qui devient folle quand une femelle est en chaleur, qui ne pense pas plus loin que son prochain repas avant de faire tiennes ses valeurs ? Que seras-tu alors ?
Un soldat de la garde, fis-je.
"Ma plume hésite, puis échappe à ma main noueuse, laissant une bavure d'encre sur le papier de Geairepu. Encore une feuille de ce fin matériau gâchée, dans une entreprise que je soupçonne fort d'être vaine. Je me demande si je puis écrire cette histoire ou si, à chaque page transparaîtra un peu de cette amertume que je croyais éteinte depuis longtemps. Je m'imagine guéri de tout dépit mais, quand je pose ma plume sur le papier, les blessures d'enfance saignent au rythme de l'écoulement de l'encre née de la mer, et je finis par voir une plaie rouge vif sous chaque caractère soigneusement moulé." (1ères phrases du cycle.)
En cette ultime danse où se joue le hasard,
Plus jamais ne serai ton cavalier de bal
C'en est un autre qui, sous mon triste regard,
Te fera parcourir en tournoyant la salle
En cette ultime danse où se joue le hasard,
Quand il me faudra dire à ta vie adieu,
Je voudrais que pour toi elle ait tous les égards,
Que tu saches un jour t'envoler dans les cieux.
En cette ultime danse où se joue le hasard,
Quand je serai certain de te perdre à jamais
Te laisserai aller, regrettant ton départ,
Souhaitant que devant toi s'enfuient les vents mauvais.
En cette ultime danse où se joue le hasard,
Nous verrons nos esprits l'un à l'autre avoués.
Nous nous séparerons, endeuillés et hagards,
Quand le noeud qui nous lie se sera dénoué.
Quand une idée te vient brusquement et que tu estimes que c'est la vérité sans te fonder sur aucune preuve, tu te rends aveugle aux autres possibilités.
Il secoua la tête d'un air apitoyé. "Plus que tout, c'est ça que je n'ai jamais compris chez vous : vous jouez aux dés et vous comprenez que le sort du jeu puisse dépendre d'un seul jet ; vous vous distrayez aux cartes et dites que la fortune amassée en une soirée peut partir en fumée sur un pli. Mais un homme, ça, vous le reniflez d'un air dégoûté et vous laissez tomber : quoi, ce néant d'humain? Ce pêcheur, ce charpentier, ce voleur, cette cuisinière, allons, mais qu'est-ce que ces gens là pourraient bien accomplir dans le vaste monde ? Et, telles des chandelles dans un courant d'air, vous vivez de petites existences crachotantes, vacillantes.
- La gloire n'est pas pour tout le monde, observai-je.
- En es-tu sûr, Fitz ? En es-tu sûr ? A quoi bon une petite vie qui ne change rien à la vie du monde ? Je ne conçois rien de plus triste. Pourquoi une mère ne se dirait-elle pas : Si j'élève cet enfant, si je l'aime, si je l'entoure d'affection, il mènera une existence où il dispensera le bonheur autour de lui, et ainsi j'aurais changé le monde ? Pourquoi le fermier qui plante une graine ne déclarerait-il pas à son voisin : Cette graine que je plante nourrira quelqu'un, et c'est ainsi que je change le monde aujourd'hui ?
- C'est de le philosophie, fou. Je n'ai jamais eu le temps d'étudier ces choses là.
- Non, Fitz : c'est la vie. Et nul ne peut se permettre de ne pas y penser. La moindre créature doit en avoir conscience, songer au moindre battement de son coeur. Sinon, à quoi sert de se lever chaque matin ?
La dépendance n'exige pas l'amour.
De pierre étaient leurs os, de la pierre aux veines scintillantes des Montagnes ; leur chair était faite des sels étincelants de la terre ; mais leur cœur était fait du cœur d'hommes sages.
Ils vinrent de loin, ces hommes, par un long et pénible chemin. Ils n'hésitèrent pas à se dépouiller d'une vie dont ils s'étaient lassés. Ils achevèrent leurs jours et entamèrent l'éternité, il rejetèrent la chair et endossèrent la pierre, ils laissèrent tomber leurs armes et s'élevèrent sur des ailes nouvelles : les Anciens.
"Petit frère, ne me traite pas comme si j'étais déjà mort ou agonisant. Si c'est ainsi que tu me vois, j'aime mieux être mort pour de bon. Tu voles le maintenant de ma vie quand tu crains que je disparaisse demain. Ta peur a des griffes glacées qui m'enserrent et me dépouillent du plaisir que je tire de la chaleur du jour."
Je dois donc supposer qu'elle m'aimait, qu'elle m'aimait plus qu'elle ne l'aimait, lui, pour placer tant de foi dans ma parole
L'exercice qui permet de se concentrer est simple. Il suffit de cesser de penser à ce que l'on veut faire, de cesser de penser à ce que l'on vient de faire ; puis de cesser de penser que l'on a cessé d'y penser ; alors on trouve le Maintenant, le temps qui s'étend sur l'éternité et qui est le seul temps qui existe réellement. En ce lieu, on a enfin le temps d'être soi-même.,
Tout lâche peut connaître un moment de courage, et il en fut ainsi pour mon Cardinal