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Citation de patricebellocq


Thor Risak se figea dans une immobilité de statue, le vent, qui soufflait à ras de la neige, le recouvrait peu à peu d'une mince couche de cristaux et son corps n'était plus qu'une ondulation de la neige. Ainsi caché, il voyait tout et n'était vu de personne. Sa veille au grand troupeau commençait et s'achèverait quand là-bas, dans la tente, Pier ou Andis jugerait bon de venir le remplacer. A ses cotés les chiens dormaient, exténués d'avoir couru pendant des heures pour rassembler les bêtes dans cette combe propice à la surveillance mais d'où les rennes s'évaderaient sitôt le temps du repos et de la rumination terminé. Eux aussi se laisser voluptueusement recouvrir de neige et formaient autant de petits monticules entourant le berger: immobiles comme leur maître, ils étaient comme lui prêts à bondir au moindre signe de danger.....
Il semblait au lapon qu'il avait toujours été là, veillant dans la nuit arctique, incorporé à la taïga, protégeant des milliers de rennes à demi sauvages, dont il connaissait chaque silhouette et, et par la marque des oreilles, le nom du propriétaire.
Insensible au froid, Thor Risak vivait avec béatitude ces heures de veille qui auraient éprouvé à mort plus d'un Norvégien robuste, entraîné au froid polaire.
Il était le maître suprême de ces rennes qui maintenant dormaient, rêvaient ou ruminaient sous sa seule protection. il en ressentait une fierté étrange, grisante, voluptueuse, et bénissait son destin.
En ces heures nocturnes où, seul dans les solitudes de la taïga, il lui semblait protéger le repos de la terre endormie, remontait en lui l'instinct primitif de sa race, la plus ancienne du monde
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