Notre époque se présente aussi comme celle d'une érosion, d'un effacement de I'idée même de responsabilité. L'impression qui submerge tout, dans les marées numériques et dans I'écume des tweets, est que règnent futilité et méchanceté, humeurs de l'heure - ironiques ou mordantes -, blagues bêtes, vulgarité et mépris. Pas seulement, certes. Mais très largement. Avec une forme d'irresponsabilité permanente, affichée, qui imprègne le flot des messages. Comme si toute parole, parce qu'instantanée, destinée à disparaître aussitôt qu'émise, était sans incidence aucune. Mort-née, somme toute.