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4.14/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1948
Biographie :

Roland Jouvent est professeur de psychiatrie à l’université Paris-VI. Il dirige le Centre émotion du CNRS à la Salpêtrière.

Source : http://www.odilejacob.fr
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La Psychiatrie Déconnectée – Les neurosciences de l’esprit et la clinique face à la crise Roland JOUVENT – Psychiatre Ancien Chef de Service de l’Hôpital Pitié Salpêtrière, Professeur emerite à Sorbonne Université. Il a fondé et dirigé le laboratoire « Centre des Emotions » à la Salpêtrière


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Roland Jouvent
Nous, humains, avec les primates, sommes programmés pour anticiper l'avenir de manière à prévenir les dangers, à savoir les éviter, mais aussi pour obtenir davantage de plaisir et de récompenses. D'où notre difficulté à vivre dans le présent.
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Cela peut paraître trivial ou simpliste, de dire que la compagnie d'un animal domestique repose le cerveau, mais c'est tout à fait exact physiologiquement. Il faut juste ajouter que notre néocortex est moins sollicité qu'avec les congénères humains: l'échange repose sur une confraternité limbique. Des études épidémiologiques ont montré que la tension artérielle baisse significativement lorsqu'on possède un animal de compagnie. C'est aussi démontré, et c'est plus surprenant, chez des étudiants mis en présence d'un chien inconnu
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S'il pleut et que je dis: « Ça tombe bien, je voulais aller au cinéma », je transforme un événement qui s'impose à moi en quelque chose qui m'appartient, comme si je l'avais souhaité, anticipé, presque décidé. Je tenterai de montrer que, souvent, le mécanisme central de la magie cérébrale consiste dans ce commerce subtil entre l'analyse des péripéties du monde et leurs transformation en intentions, en une création de sens.
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Nous sommes des machines à imaginer, à rêver, des machines à habiller le réel. Le cerveau est un magicien, un illusionniste. Nous utilisons notre pensée pour pallier les insuffisances du réel.

L’activité psychique un outil décisif de l’adaptation. Le magicien en nous est notre premier thérapeute. C’est un grand couturier du réel. Non contents d’observer le monde qui nous entoure, nous avons pris l’habitude de le rejouer et de le travestir pour nous l’approprier. Nous passons notre temps à nous raconter des histoires.

L’héritage des apprentissages du passé, privilège du cheval, et la construction d’un avenir, mission du cavalier. Le cerveau créé du sens.

Socrate : « un trésor de belles pensées vaut mieux qu’un amas de richesses »

La reproduction et la survie de l’espèce étant assurées, la pression évolutive délaisse les actes naturels, voués à être remplacés par des symboles dépourvus de sensualité. D’un livre, d’une thèse, d’un bâtiment, on surprend les hommes à dire : « c’est mon enfant ». Même la conception peut devenir allégorique. Le commerce porte sur des valeurs virtuelles substituées aux produits tangibles. Nous devenons des êtres psychiques, presque désincarnés.

L’environnement stimule le développement de la pensée et la pensée enrichit l’environnement de ses créations symboliques.

Notre ancêtre, Homo sapiens, allait établir cette nouvelle loi de la nature : devenir des êtres psychiques.
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Avant même de savoir qu'il est lui, le bébé imite la mère. Dans notre laboratoire, Jacqueline Nadel a montré qu'à 15 minutes de vie, un nouveau-né pouvait imiter sa mère ! Ses vidéos font le tour des conférences spécialisées du monde entier. Surtout, elle a eu le mérite de montrer les capacités néonatales qu'impliquait cette imitation ultraprécoce: reconnaissance de la face humaine versus une non-face, et reconnaissance du mouvement biologique versus non-biologique. Ces premières acquisitions motrices et émotionnelles vont se complexifier vers le deuxième mois, nous le verrons.
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Killy: On dit que le soir dans sa chambre, le futur triple champion olympique chronométrait son parcours mental. Puis il recommençait sa simulation pour essayer de gagner quelques dixièmes de secondes. Le lendemain, il paraît qu'il pouvait prédire avec un écart de moins d'une seconde le temps qu'il mettrait à effectuer un slalom qu'il n'avait encore jamais descendu dans la réalité. Plus de vingt ans avant les scientifiques( Jean Decety et Marc Jeannerod) , Killy avait découvert que l'imagerie mentale motrice était une simulation synchrone de l'action.
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Roland Jouvent
Etre présent à soi rend capable d'identifier puis de nommer les émotions, ce qui lève la tension intérieure.

Dans le hors série du magazine "Psychologie" n° 74 de décembre 2022 et janvier 2023.
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Quand Rizzolatti découverte les neurones miroirs, il pense découvrir l'empathie. Or, chez l'humain l'empathie ne se réduit pas aux neurones miroirs (...). L'humain possède en plus une théorie de l'esprit qui consiste à pondérer son discours en fonction du contexte biographique de l'autre. Par exemple, ce n'est pas la même chose de dire; "Je n'aime pas les Bretons" à un breton qu''à un Auvergnat. (...). (...), les phénomènes de cognition sociale sont hérités de la cognition spatiale chez le bébé. Au départ le bébé imite puis en jouant avec la mère commence à alterner imiter et être imité. Elle laisse le bébé guider l'échange et ce n'est plus lui qui imite la mère, mais elle. De cette manière, l'enfant entre dans la phase d'individualisation, peu à peu il va intégrer l'idée que le regard maternel ne voit pas la même chose que lui. Avant, non seulement il voyait flou, mais en plus il ne savait pas que ses yeux ne voyaient pas la même chose que les yeux de l'autre puisqu'il ne savait pas l'autre était différent de lui.
Cette remarque est très intéressante car elle renvoie aussi à l'imaginaire. La théorie de l'esprit implique que si l'on souhaite que son propre imaginaire touche l'autre, il faut l'intégrer dans une historicité à plusieurs, avec des repères culturels, une histoire commune, etc. (...) Pour être empathique, il faut donc se mettre dans la peau, dans les yeux, dans l'histoire autobiographique de l'autre. La vraie empathie à deux c'est à la fois la capacité à évoluer en imitation entre cervaux [i.e. cerveaux limbiques et reptiliens] (empathie de bas niveau), mais aussi la théorie de l'esprit (empathie de haut niveau) en allant chercher dans l'autobiographie de l'autre des choses qui le touche, l'intéresse, l'émeuve; autrement dit d'abandonner pendant quelques instants sa propre complaisance autobiographique.
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Analysez en détail le discours d'un pessimiste, vous pourrez remarquer qu'il est sémantiquement restreint et son lexique rudimentaire. Le "ça ne marchera pas" évite l'inventaire du réel, dispense de chercher dans le monde environnant des prétextes à création, des motifs de croire et d'entreprendre.
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Craindre de se gratter les fesses en public (donc de le simuler) est probablement le meilleur moyen de ne pas le faire. La pensée folle n'est pas à l'origine du comportement, elle est une adaptation pour éviter le passage à l'acte.
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