C'est aussi un métier d'observation que la retape de vieilles godasses ; Thierry analyse les réparations à effectuer sur les chaussures.Il y a le recollage,le ressemelage,la teinture,le remplacement des talons...
Il doit être agile le cordonnier et pour moi de doigts si malhabiles,il y a quelque part un peu de sorcellerie du mocassin,de thaumaturgie de la godasse dans son art si fin.Dans sa manière de réparer les fermetures-éclairs des sacs dont on croyait l'éclat et l'usage à jamais disparu.Il est parfois de la race des sauveteurs inespérés,transformant un tas informe,une chose difforme en plus beaux des souliers retrouvés.
Souvent les policiers arrivent et on voit plus Levna et Loubinitsa pendant quelques temps sur la place.Seulement au camp.A Part-Dieu.A Vénissieux.A Gerland.Là où il fait froid.Là où c'est sans lumière.Là où il s'éveille chaque matin venu.Redemander des pièces dans le chiffon de mama...
Pour l'instant elle rembourse.Le peu de reste passe pour dormir et manger.Sans compter la part qu'ils prennent.Reste plus grand chose à la fin.Pourtant ils sont nombreux les billets qui passent en ces mains en échange de la jouissance de l'instant.Peut-être qu'après elle pourra revenir chez elle.Et enfin mener une existence conforme à son prénom : Ariana : "la vie en or" en Albanais.
Les tirs continuent de déchirer la nuit.Dans sa tête un choc.Soudain Maximilen failli.Tombe.Au bord du Rhône.Face à Lyon.Face à l'ennemi.
Une phrase cliché façon roman de gare.En 1999 quand on faisait encore des romans pour les gares.