Ce n’étaient que des bouchers sanguinaires sans aucune morale qui avaient commis des atrocités innommables et il était persuadé que cela le suivrait toute sa vie.
Heureusement, il était en paix avec lui-même maintenant, au moins sur ce point… Il avait eu le courage de témoigner contre ses anciens patrons malgré les menaces et avait pu recommencer une nouvelle vie sous la protection des fédéraux loin de tout cela.
– Votre ami semble avoir quelques problèmes, lança le barman en pointant du doigt le patron du refuge.
– Oui, j’ai l’impression. Il est saoul et en plus il a perdu plusieurs paris ce soir. On ne peut pas toujours avoir de la chance n’est-ce pas ?
Notant que la conversation entre les deux hommes s’envenimait, M. Miller termina son verre et décida de rentrer chez lui. Il sentait que sa femme n’aimait pas le voir rentrer tard alcoolisé et il voulait éviter une scène. Vers 18 heures, M. Miller réapparut. Jack attendit un peu avant de mettre le contact et suivit l’homme qui reprit le même itinéraire que celui emprunté la veille pour rentrer chez lui. Au lieu de rentrer directement chez lui, Jack décida de passer déposer sa pellicule dans le magasin Films & Photographs sur Palmer Avenue pour la faire développer. Le propriétaire des lieux allait fermer boutique quand il arriva devant la porte. Le reconnaissant, il lui ouvrit.
Les deux hommes saluèrent les new-yorkais en arrivant devant la salle d’interrogatoire. Les rapports entre les policiers des deux villes étaient courtois. Ils se renseignèrent sur l’intervention de la veille et échangèrent quelques banalités avant d'entrer dans le vif du sujet.
– Il devrait parler sans trop de problème, avoua un policier du NYPD. Entre les paris clandestins et ses autres activités il sera condamné à vie quoi qu’il se passe.
– J’espère que vous avez raison, répondit Jack, impatient d’entendre ce que le prisonnier allait leur dire.
Les deux hommes poussèrent la porte de la salle d’interrogatoire pour découvrir un vieil homme imposant qui forçait au respect par son gabarit...