Il me fallait enfin approcher la complexité judiciaire de l'affaire Jubillar. Comprendre pourquoi, dès les premières heures, la justice et la gendarmerie ont déployé des moyens de recherche aussi considérables avant de convoquer des centaines de témoins et d'appeler la technologie et la science à la rescousse. Début 2022, un an après sa disparition, les enquêteurs cherchaient toujours son corps dans la campagne escarpée, boisée et truffée de cavités qui parsèment cet ancien pays minier entre Albi et Carmaux, la terre de Jean Jaurès. En l'absence d'aveux et de preuve irréfutable, obstacles majuscules contre lesquels la quête de vérité pourrait se fracasser, les gendarmes ont réuni une somme d'indices qualifiés de « graves et concordants » qui convergent vers un seul homme, le mari de Delphine. Mis en examen pour « meurtre par conjoint» le 18 juin 2021, Cédric Jubillar persiste à clamer son innocence. Et il reste présumé innocent.