AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Rosa Ventrella (144)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une famille comme il faut

A Bari y’a des pâtes… Il y a même des grands-mères qui fabriquent des orecchiettes fraîches dans la rue. Grand connaisseur, j’ai demandé s’ils n’avaient pas de cuisines dans les Pouilles ? Bide.

Il conto per favore, terminadas las vacaciones y la glandouilla et é necessario que rentro al boulot en Francia. Voilà le travail quand on part en vacances la valise pleine de romans et sans dictionnaire bilangue. Moi, ma (mauvaise) langue, je l’ai réservé aux glaces italiennes.

J’ai quand même fait l’effort entre deux portions de stracciatella (je veux adopter une bufflone) des auteurs du cru dont Rosa Ventrella, mais du bout des tongs, car j’avais peur de tomber sur la cousine éloignée d’une amie que j’avais trouvé, honte à moi, prodigieusement ennuyeuse.

Dans le Bari des années 80, la petite Maria grandit dans un quartier pauvre auprès d’un père pêcheur aussi loquace qu’un requin blanc, d’une mère dévote ancienne sirène prise dans les filets de la résignation, d’un premier frère modèle et d’un second qui l’est beaucoup moins. La petite Maria est surnommée « Malacarne », la mauvaise chair. C’est plus original que choupinette ou ma puce mais moins flatteur. Elle se lie d’amitié avec le fils du truand local et le roman raconte de façon très âpre sans capres cette enfance sans dorures qui collectionne plutôt les blessures.

La petite s’endurcit au fil des épreuves et tente de semer son destin en suivant des études brillantes. Un apprentissage à la dure comme les aime les écrivains.

Guère amateur du genre, j’ai été séduit par la finesse des dialogues et la profondeur des personnages qui compensent une histoire qui n’est pas d’une grande originalité même si le dénouement ne manque pas de panache. Roman sur l’amitié et le déchirement entre la volonté de s’affranchir de ce monde brutal et des racines qui ligotent l’âme. Déterminée contre le déterminisme mais loyauté du sang qui coule dans les rigoles des petites rues malfamées de son quartier et dans ses veines.

Rosa Ventrella décrit très bien les silences du père, les plaintes de la mère, les jeux de moins en moins innocents des enfants, les superstitions discounts et les rancoeurs qui se perpétuent de générations en générations au sein de ce quartier impitoyable.

Les exclus de la Dolce Vita.

Commenter  J’apprécie          1025
La liberté au pied des oliviers

Dans les années 40 au sud de l'Italie, dans cette région déshéritée des Pouilles, Tereza raconte. La vie miséreuse, l'autorité du père, , son départ pour la guerre, la beauté de sa soeur Angelina et de sa mère, et la honte de celle-ci vendant son corps au «seigneur » de la région pour pouvoir donner à manger à ses filles.



Les enfants grandissent, la rébellion gronde parmi les paysans exploités, la répression est violente. L'arrivée de Giacomo, le fils de la sorcière agite la fourmilière. Et dans le coeur de Tereza, nait une passion dévorante. Mais Giacomo n'a d'yeux que pour Angelina alors que celle ci s'amourache du fils du notable.



C'est une période de l'histoire de l'Italie qui n'est pas si ancienne, mais la féodalité est encore la règle. Et la vie étriquée est contrôlée de main de maitre par le baron, qui tient sa cruauté de son père, mais l'aura-t-il transmis à sa descendance?



Alors on souffre avec la famille Sozzu, qui semble bien être sous l'emprise d'un maléfice, revers inévitable d'une médaille dont l'endroit s'orne d'une beauté mortifère.



La narratrice nous entraine avec beaucoup de grâce dans ce récit qui s'apparente aux légendes que pourraient conter les grands-mères d'autrefois. le cheminement vers le drame révélé dès le départ obéit à d'autres lois que le simple hasard. C'est écrit.



La magie est autant dans l'histoire que dans l'écriture. C'est avec beaucoup de talent que la vie dans cette Italie d'une autre siècle nous est contée. Une très belle découverte.

#Lalibertéaupieddesoliviers #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          803
La liberté au pied des oliviers

Après avoir beaucoup apprécié " Une famille comme il faut " , c'est avec gourmandise que je me suis précipité vers " La liberté au pied des oliviers " dès sa sortie en livre de poche et j'avoue , d'ores et déjà , que mon commentaire ne va en rien aller à l'encontre de ce que je pensais de l'opus précédent de Rosa Ventrella .

Premier élément de séduction , encore une nouvelle superbe couverture avec ces deux jeunes filles courant vers un horizon barré par un obstacle naturel bien imposant ....Une impossible fuite ?

Ensuite , bien entendu , il y a le cadre et quel cadre : un pauvre village des Pouilles , près de Lecce , dans les années 40 . Une société villageoise matriarcale qui doit faire face aux difficultés de la vie quotidienne en l'absence des hommes partis à la guerre . Parmi toutes ces femmes , Caterina " se bat " avec ses moyens pour assurer sa " survie " et celle de ses deux filles , Teresa et Angelina , aussi différentes l'une de l'autre que peuvent l'être " l'eau et le feu" mais vibrant l'une pour l'autre d'un indéfectible amour .

Et il en faut de l'amour pour survivre dans un tel monde de misère , un monde quasi - féodal sur lequel règne en maître l'implacable et cruel baron Personé ...Oui , années 40 !!!

Et puis , comment vivre ou survivre dans un lieu où les volets cachent des regards avides de racontars , où la honte s'abat subitement sur celui ou celle qui n'y prend garde , où la malédiction , " la malalegna " , modifie à sa guise le destin des familles ? Un village de sorcières ? Pas tout à fait , mais pas loin ...

Et lorsque Nardi' , le mari de Caterina revient , d'autres combats , plus intimes et sournois mais tout aussi ravageurs éclatent...

Quitter cette condition misérable, oui , mais à quel prix , vers quel horizon ? Les caractères opposés des deux soeurs leur permettront- ils de trouver le bon chemin , celui du bonheur ?



Ce roman est " aride " comme l'est le sol misérable des Pouilles où il s'agit plus de " sauver sa peau " que de s'épanouir, et l'écriture et le style " collent " vraiment au sujet , les mots prennent tout leur sens et le récit ne laisse que très rarement " suinter " un peu , juste un peu de sourires ou d'insouciance , tout est superbement grave , superbement vain , superbement entravé dans le sol caillouteux ...Sans répit..



C'est un roman poignant qui ne verse pourtant pas dans le pathos et qui nous semble d'autant plus crédible , d'autant plus proche de nous que la narratrice est l'une des deux soeurs elle - même , une jeune fille dont le regard ne manquera pas de nous émouvoir tant par les images qu'elle décrit que par les sentiments qu'elle ressent , avec juste le " manque d'objectivité " que peut engendrer ce choix de l'auteure . A nous de faire notre travail de lecteur , un travail bien moins fastidieux , croyez- moi , que celui de ces ruraux des Pouilles , ces parias d'un monde cruel...



Place aux soeurs Angélina et Térésa Sozzu , deux soeurs qui risquent de vous hanter longtemps lorsque , à regret , vous tournerez la dernière page , enfin , je crois .



Pas vraiment JOYEUX , non , mais au point où nous en sommes , on ne va pas jouer les GRINCHEUX même si l'on ne peut plus faire ATCHOUM sans qu'un PROF de médecine nous traite de SIMPLET . Vous verrez , si l'un des personnages est TIMIDE , l'autre n'est vraiment pas DORMEUR .... À bientôt.
Commenter  J’apprécie          7510
Béni soit le père

Incroyable littérature italienne qui nous offre autant de romans aussi sensibles que brillants .Dans une société déjà outrageusement patriarcale et sous le joug des regards et commentaires des commères , comment faire pour masquer la terreur qu'impose " gueule d'ange " sous le regard d'enfants médusés ? Et comment , pour l'enfant lui même échapper au destin familial ? L'histoire est elle vouée à se répêter ?

Aprés avoir réglé ses propres maux , Rosa revient sur un passé qui l'a conduite à la haine de son père mais , contrainte , entreprend un long cheminement qui pourrait lui permettre de se reconstruire et d'enterrer les " pires démons de son enfance " .

C'est un roman qui touche " là où ça fait mal " , en " plein dans les tripes ". L'écriture , une traduction , certes , est d'une beauté extraordinaire au point que je m'en suis fait une lecture orale afin d' apprécier la puissance des mots , du rythme . Une grande voix féministe qui met en avant les blessures du passé pour mieux comprendre le présent et mesurer le poids du pardon .Vraiment un trés beau livre qui devrait parler à nombre d'entre nous et nous interpeller , perturber le plus profond de nos êtres .

Allez , bonsoir chers amis et amies et à trés bientôt pour un nouveau rendez - vous ....italien .
Commenter  J’apprécie          722
Une famille comme il faut

D'abord , il y a eu pour moi , cette sublime couverture en noir et blanc , assez énigmatique avec ces trois personnages dont le regard n'est pas dirigé dans la même direction .Qui sont cette si belle jeune femme et ces deux hommes ? Comme quoi une couverture peut avoir un impact , donner une première impression , pour ma part , tout au moins . Et puis la quatrième qui aiguise ma curiosité . le cadre , c'est Bari , dans les Pouilles , région d'Italie réputée " très pauvre et vieillissante " , région dans laquelle nous avions prévu d'aller voyager en septembre ....et puis la Covid .....Vous le voyez , une rencontre ou un rendez - vous manqué, ça tient souvent à bien peu . Et ce rendez- vous , s'il avait été manqué , et bien je l'aurais regretté . Commencée hier matin , cette lecture m'a tenu en haleine jusqu'au soir ....

Nous sommes dans un quartier pauvre , très pauvre de Bari , un quartier où tout le monde scrute vos faits et gestes , où le moindre élément de fierté se partage avec toutes et tous , où l'on compte les sous , le soir , où les enfants rapportent leur écot dés qu'ils sont en mesure de le faire , c'est à dire dès que l'on peut tourner le dos à l'école....Chez les De Santis , le père se comporte en despote , le mère est effacée , faible , soumise , aimante , certes , mais ...résignée . Trois enfants , Giuseppe , le " fils modèle " , Vincenzo , son opposé au destin tragique et Maria , la " Malacrane " celle dont nous allons suivre l'enfance et l'adolescence , un chemin initiatique bien compliqué quand votre famille transfère sur vous ses propres frustrations , vous délègue une mission qu'elle même n'a pas eu la force de remplir , s'élever socialement . Et si les 50 mètres séparant les quartiers de Bari s'avéraient infranchissables ? Et si la belle société ne souhaitait pas ouvrir ses portes ? Et si la société des pauvres refermait les siennes ? Maria va sans cesse errer entre deux mondes qui ne veulent pas ou plus d'elle ....Et si une " île " miraculeuse surgissait ?

J'avoue être passé par des tas d'émotions en lisant ce roman et c'est ce que je recherche à travers les mots , les phrases , une écriture très belle pour moi , même si le fait que ce soit une traduction nous incite à la prudence . Les personnages essentiels , peu nombreux , sont attachants ou détestables, bien " campés " et " jouent " juste . Un roman qui possède de nombreux atouts pour décrire cette vie pauvre dans les Pouilles en ....1980 !!! Oui , incroyable , 1980 ....hier , à la fin du XXème siécle ......La misére et ...l'espoir ?

Un sacré bon premier roman prometteur , j'ai hâte de retrouver cette auteure , moi , le vrai - faux voyageur pour Bari .....

Et parce que " comparaison n'est pas raison " , laissons vivre Rosa Ventrella et parlons , ailleurs , de Ferrante , deux femmes talentueuses dont l'objectif commun n'est pas " de se faire de l'ombre " , mais de nous donner de bien beaux moments de lecture .
Commenter  J’apprécie          582
Une famille comme il faut

C’est l’histoire d’une famille pauvre, dans un quartier tout aussi pauvre de Bari. Le père, pêcheur est violent, la mère effacée, alors qu’elle a été autrefois une belle femme.



Le fils aîné, Guiseppe trouve un équilibre en restant à distance, alors que Viccenzo, le deuxième fils, rebelle va mal tourner, frappé par son père qui désire le « redresser », comme il dit.



La fille la plus jeune, Maria, brillante à l’école, que l’on surnomme Malacarna (mauvaise graine) ; c’est sa grand-mère qui l’a affublée de ce surnom alors qu’elle n’avait que neuf ans et personne n’a rien dit ; son père était plus chanceux, on l’appelait « Tony Curtis », lui trouvant une vague ressemblance avec l’acteur !



L’instituteur est sans pitié avec ces gamins, surlignant leurs surnoms pendant la classe, se moquant d’eux, de leurs travers… Maria va se lier à Michele, moqué aussi par cet instituteur, devant tous ses camarades, et ce lien va leur permettre à tous les deux d’avancer.



Le thème abordé par l’auteur est : comment se sortir de la pauvreté, de sa condition d’origine, ou tout est-il déjà écrit d’avance, alors que les maffieux règnent sans partage ? et pour s’en sortir, faut-il partir, trahir ?



Rosa Ventrella n’est pas tendre avec ses personnages, les affublant de surnoms plutôt terribles, dès l’enfance. Elle ne l’est pas non plus quand elle raconte la violence et l’intolérance, notamment le comportement des autres vis-à-vis de Mezzafemmna » jeune travesti insulté, maltraité, pour le seul fait qu’il s’estime sexuellement différent.



Ce qui frappe, ce sont les secrets, les non-dits dans la famille, les surnoms terribles qui collent à la peau dès l’enfance, au point d’en oublier les noms de famille.



Enlisant ce roman, j’ai beaucoup pensé à Eléna Ferrante et « L’amie prodigieuse » : même contexte social, mafia, mais l’époque est différente Maria alias Malacarna est beaucoup plus de rebelle que Lenù, et c’est ce qui lui permet de s’opposer, de s’affirmer quand il le faut.



Finalement, je me suis laissée porter par l’écriture, bien plus tonique, et par la puissance des personnages de Rosa Ventrella.



Une belle découverte



#UneFamilleCommeIlFaut #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          475
Une famille comme il faut

A Bari, 1985, dans les Pouilles, la petite Maria de Santis vit avec sa famille dans le quartier pauvre. le père, violent, la mère soumise, un frère ainé Giuseppe sérieux et raisonnable et le plus jeune Vincenzo, enfant terrible. La gamine a son caractère - sa grand mère l'a surnommée Malacarne, mauvaise graine - et a pour ami Michele Senzasagne, dont le père Nicola est le chef de la pègre locale. Grâce à l'école, la petite fille a bien compris que c'était grâce à l'étude qu'elle pourrait quitter le quartier et son milieu mais difficile de laisser un quartier dans lequel tant de passé et de liens se sont tissés.



Au travers de ses souvenirs, la narratrice évoque son enfance dans un quartier pauvre où solidarité et envie entre voisins étaient monnaie courante, la violence aussi avec quelques chefs locaux maintenant le quartier sous leur coupe mais c'est également l'instituteur sévère et exigeant qui la prend sous son aile et la pousse lui montrant l'intérêt d'étudier et lui donnant l'envie de devenir écrivaine, c'est aussi l'apprentissage des premières amours enfantines et adolescentes, des jalousies, des déceptions, des départs, vécus comme une trahison.

Une famille comme il faut est un roman d'apprentissage où l'on suit une petite fille jusqu'à son émancipation. Un contexte qui évoque l'amie prodigieuse mais, alors que le récit d'Elena Ferrante se concentre sur la rivalité entre les deux amies et l'hostilité d'une des deux héroïnes, le roman de Rosa Ventrella lui, aborde le point de vue d'une petite fille sur le monde qui l'entoure, avec beaucoup moins de tensions affectives.

Une famille comme il faut s'est révélé une bonne surprise, un roman d'apprentissage bien écrit.
Commenter  J’apprécie          452
Les enfants de Haretz

À paraître le 4 mai 2023.



1939, Tchécoslovaquie. Margit et Jànos sont deux enfants qui vont devoir grandir très vite à leurs dépends. Les bruits de bottes sont à leurs portes. Cachés dans un secrétaire, ils assistent, épouvantés, au viol de leur mère par un soldat nazi, leur père ayant un canon de revolver sur la tempe. Leurs parents embarqués, ils sont cachés pendant un temps chez des voisins, les Roth. Mais la peur rend impitoyable le maître de maison qui leur demande de partir. Ils vont errer en forêt, parcourir des kilomètres, braver les dangers, la faim et le froid avec ce mince espoir d’aller à Paris… Mais y arriveront-ils ?



Je referme tout juste ce livre, le coeur gros, complètement bouleversée par cette lecture. Même s’il s’agit d’un roman, il est inspiré par la véritable histoire des enfants de Selvino, un groupe d’enfants juifs (un peu plus de 800) secourus et logés dans cette ville italienne. SI je connaissais le sort réservé aux enfants, ayant lu bon nombre de livres à ce sujet, je n’avais pas entendu parler de Sciesopoli, l’orphelinat, ou de Moshe Zeiri, celui qui était à la tête de cette opération.



Tout mon respect à Rosa Ventrella qui a su si dignement écrire sur ce pan de l’Histoire afin qu’on ne l’oublie jamais.



Merci à NetGalley, ainsi qu’aux éditions Les Escales pour l’envoi de ce roman.




Lien : https://promenadesculturelle..
Commenter  J’apprécie          430
La liberté au pied des oliviers

Dans les années 40, on suit l’histoire de deux petites filles, deux sœurs qui grandissent dans les Pouilles, dans une famille pauvre, alors que leur père est parti à la guerre. La misère règne, il faut bien trouver à manger pour survivre. Un jour, les Sbires de Mussolini viennent réquisitionner les casseroles, les bijoux, pour les fondre pour l’armée. Le baron Fortuné, qui règne sur la région, les empêche de s’en prendre à Caterina, la mère des fillettes. Mais cela a un prix, elle doit devenir sa maîtresse et dans ce village où règnent la calomnie, les langues de vipère, l’espionnite , la réputation de la belle Caterina va être mise à mal : « c’est la pute du baron ».



Tout semble rentrer dans l’ordre, au retour de son époux Nardo, mais il est revenu traumatisé par la guerre.



Rosa Ventrella nous dépeint l’Italie de cette période, où les pauvres triment alors que les propriétaires ne s’occupent pas de leurs terres, mais refusent que les paysans veuillent tenter d’en cultiver quelques mètres-carrés pour ne pas crever de faim, et n’hésitent pas à maltraiter, tuer ceux qui oseraient… Elle fait une assez belle critique de la société de l’époque, où les femmes obéissent, tiennent la maison avec des moyens rudimentaires, tout le monde dort dans la même pièce, il faut tout laver à la main, les vêtements sont faits pour être utiles, couvrir le corps, on est aux antipodes de la société de consommation !



Les deux sœurs sont pratiquement l’opposé l’une de l’autre: l’aînée Teresa est blonde aux yeux bleus timide, parfois jusqu’au bégaiement, alors que la plus jeune, Angelina est brune, très belle comme sa mère, ce qui ne peut aller de paire qu’avec malédiction, drame…



J’ai pris du plaisir à lire ce roman, mais je suis restée sur ma faim, j’ai trouvé que l’auteure ne creusait pas assez alors qu’elle avait un sujet en or. J’ai beaucoup pensé à « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante, car il y a beaucoup similitude : deux sœurs au lieu de deux amies, mais la méchante et la gentille, l’amour entre elles est aussi teinté de jalousie, parfois de haine… et, de la même manière, il y a un peu trop de romance à mon goût



Bref, ça finit par ronronner ! Mais l’avantage, il faut le reconnaître, c’est que cette lecture est sympathique, agréable pour les vacances et cette famille est attachante…



J’ai beaucoup aimé « Une famille comme il faut », le premier roman de Rosa Ventrella donc j’attendais plus de celui-ci.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver son auteure.

#Lalibertéaupieddesoliviers #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          434
Une famille comme il faut

J'ai mis un peu de temps avant d'être conquise par l'histoire d'"une famille comme il faut" mais une fois que j'ai trouvé mes repères, j'ai cessé de m'ennuyer et ai suivi avec un vif intérêt Maria.

Il est vrai que pendant une trentaine de pages et même un peu plus, j'ai trouvé l'histoire un peu fade car trop de similitudes avec d'autres romans se déroulant en Italie et en particulier avec "l'amie prodigieuse".

Cependant le caractère bien trempé de Maria a su m'emmener avec elle et me faire oublier pendant quelques temps Elena Ferrante. J'ai aimé vivre à ses côtés même si sa famille est loin d'être la famille Ricoré et que son quartier n'est pas celui qu'on a envie de visiter. Donc oui, j'ai aimé voir Maria se battre contre le déterminisme social et j'ai aimé son histoire avec Michele. La vie dans ce quartier est très bien décrite mais il est très difficile toutefois de ne pas faire un parallèle avec "l'amie prodigieuse" qui a, il faut bien le reconnaître pris beaucoup de place.
Commenter  J’apprécie          422
Une famille comme il faut

Nous sommes à Bari au Sud de l’Italie. La vie d’une famille pauvre dans un quartier pauvre. Maria neuf ans, petite fille vive et impulsive observe le monde et sa famille. Son père, un pêcheur qui peine à les faire vivre, une mère qui doit arrondir les angles pour tout, un frère adoré, un autre possédé par le mal. Nous avons beau être au début des années 80, dans cette région des Pouilles on vit comme au début du XXe siècle.



Patriarcat, haines familiales ancestrales, présence pesante de la religion, heureusement Maria peut compter sur la douceur de sa grand-mère et la tendre complicité du gentil Michele, un gros garçon, qui a pourtant la mauvaise idée d’appartenir à la famille la plus détestée de tout le quartier. La vie dans un quartier pauvre dans une ville portuaire du sud de l’Italie. Une petite fille trop intelligente pour sa triste famille et ses tristes voisins. Tiens ! se dit-on, on dirait que certains écrivains ont très envie de surfer sur le succès de « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante.



Mais les craintes sont vite oubliées, l’écriture simple et limpide de Rosa Ventrella emporte le lecteur, nous marchons dans les pas de Maria. Le style volontairement classique et très accessible donne un petit côté roman photo du meilleur effet. Nous sommes en Italie au bord de l’Adriatique et alors pour le lecteur conquis, rien n’est plus important que le destin de Maria et Michele.



Une vraie réussite de cet hiver littéraire 2019.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          410
Une famille comme il faut

Un petit coup de coeur pour Rosa Ventrella et son quartier de San Nicola dans les Pouilles.

Je me suis rapidement attachée à Maria et à sa volonté farouche de sortir de sa condition sociale.

Le regard sans conession qu'elle pose sur le milieu dans lequel elle a grandi lui a valu le surnom de "malacarne", mauvaise graine.

Une capacité à capter la misère, la laideur et de s'ériger en juge qui l'isole, la rend différente, et la fait souffrir.

Les études seules lui permettent de s'échapper et d'espérer trouver ailleurs un meilleur destin.

Victime de la suprématie paternelle et des haines ancestrales du village, elle doit renoncer à l'amour qu'elle porte à Michele, l'ami d'enfance.



Les détracteurs de ce roman lui reprochent une trop grande similitude avec L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante ....que je n'ai pas (encore) lu.

Je ne peux donc pas juger mais je suis encline à minimiser ce détail et, au contraire, à me hâter de découvrir cette saga tant vantée.



On retrouve ici le sang chaud des Italiens, la mentalité villageoise toujours prompte à cracher son venin, les préjugés vieux comme le monde mais aussi la puissance de l'identité sociale contre laquelle on est bien peu de chose.

À la fois aimée et haïe, prison dorée du coeur, à l'image d'Antonio le père, elle est impossible à quitter, à abandonner.



Je me souviendrai de Rosa Ventrella....
Commenter  J’apprécie          394
Une famille comme il faut

Bari vecchia, au début des années 80. La famille De Santis s'en sort comme elle peut. le père pêche, la mère coud et prie, les garçons font ce qu'ils peuvent à l'école quand ils y vont. Maria, la petite dernière , surnommée Malacarne semble plus douée.



C'est inévitable , si vous avez mis le nez dans l'ami prodigieuse, cette lecture vous y aura fait penser. Car les similitudes sont nombreuses: le sud de l'Italie, le quartier pauvre refermé sur lui même, la violence familiale ou de rue, les destins qui se lient ou se défont et l'école comme aiguilleuse de destinée .

Pourtant, ce livre se démarque quand même , déjà par son époque plus contemporaine. Si le quartier de Bari se rapproche de celui de Naples, Maria se distingue en étant un mix de Lina et d'Héléna : Sanguine, prête à se battre mais convaincue que son salut passe par l'école.

Ce genre de livres, qui vient après un gros succès, pourrait ne faire qu'illusion, comme une pale copie au gout de ressassé.

Pourtant, j'ai adoré. Sans doute , le manque de l'Italie mais aussi la qualité de l'histoire livrée et cette facilité que l'auteur a eu à me renvoyer à mes propres souvenirs ou à évoquer des actes, des sentiments que l'on a connus et qui reviennent avec plaisir

J'en ai retenu deux : L'amour tout d'abord et ce sentiment d'invincibilité qu'il, procure , au delà des sexes, ages, couleurs, csp :). Ce sentiment d'avoir le monde à portée de doigts qui déboulonne le rationnel et procure une sensation que je ne suis pas apte à décrire mais que l'auteur a bien exploitée.

Et puis, l'intimité de la famille, ces gestes d'amour que la pudeur peut interdire à certains , quitte à nourrir des regrets infinis.

N'hésitez pas , venez partager la vie de De Santis sous le soleil des Pouilles , une famille aux personnages moins binaires qu'à première vue , autour d'une belle histoire.

Je rajoute un petit mot car j'avais oublié ce qui m'a le plus ému en dépoussiérant des souvenirs; ce moment où tout bascule, où l'enfance se perd et s'échappe avec la candeur qui lui est inhérente pour laisser place à un autre être, celui qui va nous habiter pour le restant de nos jours . Lorsque les livres vous projettent dans ces moments clés, je les estime peut être plus que ce qu'ils valent vraiment, bien que tout cela soit très très relatif, mais j'ai tellement de gratitude que je suis généreux!
Commenter  J’apprécie          375
La liberté au pied des oliviers

Elles sont belles ces femmes sur la couverture, le sourire aux lèvres, et pourtant le roman de Rosa Ventrella nous dévoile une vie qui est loin d'être toujours rose pour elles.

Elle nous raconte l'histoire de deux soeurs, très différentes. L'une est brune, pulpeuse, expansive, l'italienne telle qu'on l'imagine, un rêve d'ailleurs, d'autrement plein la tête. L'autre est blonde, menue, sérieuse, appliquée, elle bégaie quand l'émotion la prend. Et pourtant elles s'aiment autant qu'elles peuvent se haïr parfois.

Elles sont nées dans les années 30, dans la région des Pouilles en Italie, où les hommes s'échinent à gagner de quoi ne pas mourir de faim sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Elles vont vivre la guerre, avec la peur, la faim et les expédients pour se nourrir malgré tout.

Devenue jeune femme, Angelina, la brune, va croire vivre son rêve et finir par en mourir. Theresa, la blonde, se souvient et essaie de comprendre.

C'est un roman dur, âpre à l'égal de la vie qu'il décrit. Peu de moments de bonheur, ou même de joie. C'est un petit village ou à la pauvreté viennent s'ajouter la médisance, la méchanceté aussi parfois. Il est dur dans ses conditions de vouloir vivre différemment, et l'herbe ne se révélera pas plus verte dans cette autre vie. Le roman est cependant baigné d'amour, parfois mal exprimé, parfois non partagé, mais là souvent, pudique. Un très beau récit pour lequel je remercie les éditions Les Escales #Lalibertéaupieddesoliviers #NetGalleyFrance

Commenter  J’apprécie          364
La liberté au pied des oliviers

C'est avec la gorge nouée que je termine ce roman au langage puissant. Cette fois une histoire de famille à l'italienne, qui se déroule dans le petit village de Copertino, dans les Pouilles, au début des années 1940 jusqu'en 1953. Le récit est magnifiquement narré par la soeur aînée Teresa Sozzu, qui remonte les souvenirs de son enfance avec sa mère Caterina, sa soeur Angelina, sa grand-mère mamie Assunta, son grand-père papi Armando tandis que Nardo, le père, est à la guerre.



"Papi Armando avait le don du récit. Mon père celui du silence. Mamie Assunta la sagesse paysanne. Ma mère et ma soeur, la beauté. Et moi ? Il me fallait encore découvrir mon talent. Pendant une grande partie de mon enfance, je me suis contentée de regarder."



Teresa bégaie parce qu'elle est timide, parle très peu, peine à trouver les mots bien que les idées dans son esprit filent à toute allure. Elle préfère le silence à l'exubérance. Elle se contente de peu. Physiquement, elle est tellement fade qu'elle passe totalement inaperçue. Elle se sent comme un meuble qu'on aurait oublié. Sa soeur cadette Angelina est tout le contraire d'elle, une véritable beauté, moulin à paroles, rayonnante, très sûre d'elle et plutôt superficielle. Sa vie de paysanne ne la satisfait pas, elle aspire à plus. Beaucoup plus. Elle vise haut, aime ce qui est beau, propre. Le paraître compte plus que tout. Elle déteste sa condition et répugne les gens de son village car tous, comme elle et sa famille, sont pauvres et miséreux.



"Mamie Assunta disait que la beauté de notre mère était la malédiction de notre famille. Une condamnation dont allait hériter ma soeur."



On s'attache beaucoup à cette famille imparfaite qui tente tant bien que mal de survivre dans une campagne où les paysans ne sont propriétaires de rien, où la vie est injuste et semble sans issue, sans espoir d'une vie meilleure. Tout est vieux, laid, sale, poussiéreux, décrépit. Les parcelles de terre sont gérées par des hommes haut-placés et bien sûr, riches, profiteurs et cruels.



"Les paysans s'étaient mis en tête de cultiver, sans demander la permission, toutes les terres en friche qui avaient appartenu au baron Personè et au marquis Tamborrino. Des prairies mauves, des haies de chênes kermès et plus loin, des champs brûlés par le soleil, de la terre rougeâtre et des épines maudites. Pour les barons et les marquis, ces parcelles abandonnées étaient des terrains de chasse, mais pour les gens comme mon père, elles représentaient de la terre à fertiliser, des ronces à faire ployer à la houe, de la boue à transformer en surgeons. Quand il en parlait à maman, son humeur changeait du tout au tout. Elle se renfrognait et plongeait la tête et les mains dans l'évier, soudain pressée de faire la vaisselle.

- Si une chose naît ronde, elle ne peut pas devenir carrée, concluait-elle.

Il répondait par une rengaine gutturale, prélude d'une explosion de colère.

- Tu ne comprends pas, Cateri', criait-il quand la rage se libérait. Ces types nous sucent l'âme et nous, on reste des crève-la-faim. (...)

Ainsi achevait-il son raisonnement. Maman ne répondait pas à ces discours tordus. C'était une femme simple et, quand mon père se perdait en mots embrouillés qu'elle jugeait trop compliqués, elle ne le suivait plus. Pour elle, tout était soit blanc, soit noir. Le blanc, c'étaient les marquis et les barons, le noir tous les autres. Alors, elle s'enfermait dans un silence compact."



"Nous appartenions à deux mondes différents et un océan nous séparait. La seule à ne pas accepter ce gouffre était Angelina."



Les années de guerre pendant lesquelles le père de famille fût absent, on survole de quelle façon Caterina (la mère) a pu un peu mieux survivre aux conditions déplorables et améliorer sa condition de même que celle de ses filles (encore enfants en ce temps-là), elle le paiera à prix fort, mais le récit ne se concentre pas surtout sur cet aspect. La plus grande partie du roman nous raconte comment s'est déroulée la vie de ces femmes au village bien après le retour de Nardo.



"La guerre était finie depuis des années mais notre misère était inchangée. Elle était inscrite dans nos chairs comme une maladie."



Nous sommes aussi les tristes témoins de toute la médisance qui circule dans des petits endroits où tout le monde se connaît, où les préjugés dominent, où les rumeurs prennent souvent des proportions exagérées, où les cancans sont le seul passe-temps des vieilles du village (et des plus jeunes, aussi !), et où chacun se mêle de la vie de son voisin. La beauté peut parfois engendrer plus de malheur que de bien.



"La honte remplit à nouveau les pièces de la maison, passa de bouche en bouche, se diffusa sur les places, survola les pavés blancs. C'était presque une matière solide, une sorte de masse lourde capable de se déplacer entre les murs et de chatouiller la peau comme un esprit maléfique, qui faisait le tour des pièces quand nous étions éveillés et dormait à nos côtés pendant la nuit."



Parallèlement, nous sommes témoins des liens forts qui les unissent, ces gens. Une famille qu'on adore suivre, avec son entourage. Ses souvenirs, les bons comme les mauvais. On embarque à cent pour cent tout de suite, l'auteure a une écriture magique, superbe, touchante, révélatrice. Un récit en plein coeur des traditions italiennes, celles des villages, qui nous fait sillonner entre honte, regrets, pudeur, non-dits, peine, amour et surtout, les liens forts et cruciaux de la famille. J'ai trouvé ce roman très beau et bien écrit, pris beaucoup de plaisir à lire cette autrice que je ne connaissais pas encore, une fabuleuse découverte, donc ! Un nom à retenir: Rosa Ventrella.



LC THÉMATIQUE DE FÉVRIER : LES PETITS LIVRES
Commenter  J’apprécie          3514
Béni soit le père

Depuis le succès d'Elena Ferrante avec les amis prodigieuses j'ai toujours une petite crainte de lire des romans italiens sur la famille. Certains ont tendance à vouloir surfer sur le succès des autres, mais il n'en est rien ici. C'est un très beau roman qui se suffit à lui-même et qui n'a aucunement besoin de comparaison.

Rosa Ventrella raconte l'enfance (son enfance) auprès d'une mère aimante et d'un père violent. Le lien qu'elle entretient avec sa mère est touchant. Elle souffre pour elle qui est toujours éprise d'un homme, son père, celui qu'on appelle "gueule d'ange", qui pourtant la violente, la tyrannie.

Rose, Rosé, Rosa, 3 étapes de sa vie, enfance, adolescence et adulte. Trois étapes qui nous font l'aimer du début à la fin . On aime sa sensibilité, son regard, ses faiblesses et sa force

Elle va rencontrer Marco, homme avec lequel elle va faire une partie de sa vie, mais la ressemblance avec son père est de plus en plus flagrante.

Violence, blessure, relation mère-fille

reproduction mais aussi le pardon sont au cœur de ce roman poignant.

Si la tentation de penser à Elena Ferrante est malgré tout présente, n'ayez pas de réticence, ce roman n'est pas une redite, s'il y a quelques similitudes, elles restent, selon moi, à la marge.
Commenter  J’apprécie          340
Une famille comme il faut

Une famille comme il faut de Rosa Ventrella



Maria de Santis est une petite italienne qui habite un quartier populaire de Bari dans les Pouilles.



Sa grand mère lui a donné le surnom de Malacarne à cause de son côté rebelle.



Maria grandit et grâce à ses capacités intellectuelles, elle peut prétendre à étudier et échapper au milieu pauvre d’où elle vient.



Son père est tyrannique, dictateur, sa mère soumise, effacée.



J𠆚i été en totale immersion en Italie dans cette famille que l’on suit avec grand intérêt.



Nous sommes en Italie en 1980 avec sa culture, traditions, superstitions, l’importance de la famille, du rôle à y tenir.



On découvre une délicieuse histoire d𠆚mour contrarié, romantique et passionné un peu avec des notes de Roméo et Juliette.



Un excellent roman coup de cœur féministe que je recommande.



Impossible de ne pas s𠆚ttacher à Maria qui va essayer de s�ranchir de ce milieu machiste où tout est tracé d𠆚vance dans la continuité des parents, le père pécheur, la mère au foyer.



Bravo Rosa Ventrella !
Commenter  J’apprécie          341
Une famille comme il faut

Maria de Santis vit dans une famille très modeste du quartier pauvre du vieux Bari dans les Pouilles. La famille dans laquelle ce personnage évolue répond à des schémas très traditionnels des familles pauvres du sud de l'Italie. Toutefois, ses parents ont d'autres espoirs pour leur fille, qu'importe ce que cela devra lui coûter sur un plan personnel : elle fera des études pour devenir quelqu'un et tournera le dos à cette vie.



A l'heure qu'il est je n'ai toujours pas de certitude quant à la manière dont je formulerai cette critique.

C'est un premier roman traduit en français (et troisième de l'auteure) qui est bien écrit à n'en pas douter, même si, maladresses de premier roman obligent, l'intrigue est parfois dissoute dans des intrigues secondaires liées à des personnages secondaires ce qui nuit au rythme du récit.

L'écriture est très visuelle, ce qui permet d'imaginer très rapidement les personnages et les décors dans lesquels ils évoluent - et de s'en sentir proche, ou de s'y attacher.



Pour ma part, ce qui m'a gênée, ce sont les trop nombreux points commun entre ce roman et l'amie prodigieuse d'Elena Ferrante.

Bien que l'auteure décrive effectivement des spécificités "régionales" des Pouilles et ne plaque pas du tout l'environement napolitain à son récit (sans avoir la mafia, on a des petits voyous de quartiers, mais qui ne sont spécifiques ni à Bari ni au seul sud de l'Italie), on a tout de même un schéma narratif extrêmement similaire et des motifs similaires.

Au lieu d'avoir deux amies le roman se concentre sur Maria, c'est aussi une femme adulte qui fait le récit de son enfance, mais bon... Elle aussi raconte comment elle a réussit, grâce à l'école, à sortir de son quartier et à s'émanciper. Maria aussi est tirallée entre les souvenirs et la fidélité à son quartier et l'envie de s'émanciper et fuir; de même que la place du dialecte dans le quotidien tient une place importante.



Je ne vais pas continuer cette liste, ces quelques points suffiront peut-être à expliquer ma réserve, ou du moins pourquoi je ne suis pas aussi enthousiaste que les autres lecteurs.

En résumé, je dirai que c'est un roman sympathique, mais pour quelqu'un qui a aimé la saga Ferrante autant que moi... Il manque plus d'originalité !



Je tiens à remercier Babelio et les éditions Les Escales pour cet envoi.





Challenge Globe-trotteurs 2019
Commenter  J’apprécie          340
Les enfants de Haretz

Après la lecture de ce roman, comme pour beaucoup d'autres sur ce thème, que dire d'autre que la bien triste banale remarque : c'est triste, émouvant ! C'est tellement effroyable lorsque l'on sait que le sort de ces enfants orphelins tentant de survivre en se cachant et se réfugiant dans les forêts ou fermes est le fruit de la main de l'Homme . Que dire qui ne soit pas déjà dit ?

Et pourtant, et tant mieux, on reste ému et même admiratif par tant de courage et de force de la part d'enfants ! Les ressources ne sont cependant pas inépuisables et les drames arrivent. Drames qui s'agrippent et restent accrochés, collés à la peau toute la vie.

Rosa Ventrella, ici, nous accueille avec Margit et son petit frère János, qui vont eux-mêmes être accueillis par Frantz (15 ans) et d'autres petits enfants. Ils vont errer en Bohème à la recherche d'un lieu "sûr". Chacun de ces enfants emmène avec lui son lourd fardeau qui sera pour certains tellement lourd que la voix ne peut plus se faire entendre.

Cette traversée des forêts et des champs est évidemment poignante. Tirée d'une histoire vraie nous est-il dit, mais est-il besoin de le préciser ? on sait bien malheureusement que cet épisode de notre Histoire est bien réelle et qu'elle ne sort pas de notre imagination !...
Commenter  J’apprécie          330
Une famille comme il faut

Enfance et adolescence d'une italienne qui vit à Bari entre un père violent, une mère qui a été belle, deux frères. D'un milieu modeste, elle sera la seule à faire des études. Il est beaucoup question des apparences aussi bien physique que vêtements. Et bien sûr, des amies, des amours et des commères du quartier.

L'écriture est travaillée, mais il manque quelque chose comme du romanesque. Il y a un peu de la tétralogie de Elena Ferrante avec moins de puissance. Peut-être que si il était paru avant… Merci à Masse critique.

Commenter  J’apprécie          331




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rosa Ventrella (488)Voir plus

Quiz Voir plus

Déjà un siècle pour ces romans !

Qui a écrit La Prisonnière ?

Agatha Christie
Marcel Proust
Raymond Radiguet
P.G. Wodehouse

8 questions
48 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature anglaise , romans policiers et polars , écrivain , littérature française , classiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}