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Anaïs Bouteille-Bokobza (Traducteur)
EAN : 9782266332217
272 pages
Pocket (04/05/2023)
3.89/5   62 notes
Résumé :
Rosa est née dans le quartier de San Nicola, un des plus pauvres de Bari. Parmi les maisons blanches bordant d'étroites ruelles qui courent vers la mer, la violence règne. À la maison, où le père de Rosa tyrannise la famille, la violence est aussi de mise.
Quand elle rencontre Marco au sortir de l'adolescence, Rosa voit en lui une porte de sortie, la possibilité de reconstruire sa vie loin de Bari. Tous deux partent pour Rome, où ils s'installent et se marien... >Voir plus
Que lire après Béni soit le pèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Incroyable littérature italienne qui nous offre autant de romans aussi sensibles que brillants .Dans une société déjà outrageusement patriarcale et sous le joug des regards et commentaires des commères , comment faire pour masquer la terreur qu'impose " gueule d'ange " sous le regard d'enfants médusés ? Et comment , pour l'enfant lui même échapper au destin familial ? L'histoire est elle vouée à se répêter ?
Aprés avoir réglé ses propres maux , Rosa revient sur un passé qui l'a conduite à la haine de son père mais , contrainte , entreprend un long cheminement qui pourrait lui permettre de se reconstruire et d'enterrer les " pires démons de son enfance " .
C'est un roman qui touche " là où ça fait mal " , en " plein dans les tripes ". L'écriture , une traduction , certes , est d'une beauté extraordinaire au point que je m'en suis fait une lecture orale afin d' apprécier la puissance des mots , du rythme . Une grande voix féministe qui met en avant les blessures du passé pour mieux comprendre le présent et mesurer le poids du pardon .Vraiment un trés beau livre qui devrait parler à nombre d'entre nous et nous interpeller , perturber le plus profond de nos êtres .
Allez , bonsoir chers amis et amies et à trés bientôt pour un nouveau rendez - vous ....italien .
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Depuis le succès d'Elena Ferrante avec les amis prodigieuses j'ai toujours une petite crainte de lire des romans italiens sur la famille. Certains ont tendance à vouloir surfer sur le succès des autres, mais il n'en est rien ici. C'est un très beau roman qui se suffit à lui-même et qui n'a aucunement besoin de comparaison.
Rosa Ventrella raconte l'enfance (son enfance) auprès d'une mère aimante et d'un père violent. le lien qu'elle entretient avec sa mère est touchant. Elle souffre pour elle qui est toujours éprise d'un homme, son père, celui qu'on appelle "gueule d'ange", qui pourtant la violente, la tyrannie.
Rose, Rosé, Rosa, 3 étapes de sa vie, enfance, adolescence et adulte. Trois étapes qui nous font l'aimer du début à la fin . On aime sa sensibilité, son regard, ses faiblesses et sa force
Elle va rencontrer Marco, homme avec lequel elle va faire une partie de sa vie, mais la ressemblance avec son père est de plus en plus flagrante.
Violence, blessure, relation mère-fille
reproduction mais aussi le pardon sont au coeur de ce roman poignant.
Si la tentation de penser à Elena Ferrante est malgré tout présente, n'ayez pas de réticence, ce roman n'est pas une redite, s'il y a quelques similitudes, elles restent, selon moi, à la marge.
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Rosa a passé son enfance dans un quartier pauvre de Bari.
Elle a deux petits frères.
Son père très beau, peut aussi être très violent.
Sa mère, si belle elle aussi, est soumise, et le sera toujours.
Dès qu'elle le peut, Rosa échappe à cette ambiance lourde en épousant Marco et en partant à Rome.
Mais l''histoire se répète......
Quel beau livre qui prend aux tripes !
L'écriture allie la beauté à l'intelligence.
On est en plein dans la belle littérature italienne, réaliste et poignante.
Comment rompre ce satané fil de la transmission ?
Comment pardonner ?
Comment repartir ?
Je ne sais pas si c'est le cas, mais tout laisse à penser que cette histoire est autobiographique, ou du moins fortement imprégnée de l'atmosphère barisienne dans laquelle a vécu l'auteur.
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Déjà le 3e roman que je lis de Rosa Ventrella et je continuerai sans aucun doute à suivre cette auteur tant j'apprécie aussi bien sa plume que les thèmes abordés dans ses romans.
Béni soit le père est le récit à la 1ère personne de Rosa, qui grandit dans un quartier pauvre de Bari et dont la figure paternelle s'impose avec force et violence. Derrière sa "gueule d'ange" se cache un homme en proie à des accès de colère, qui n'épargnent pas leur mère, Agata, qui pourtant ne cesse pas d'aimer son mari. Rosa, l'aînée de la famille, observe cette vie et tente de la comprendre, se débattant avec tous les sentiments contradictoires que cela fait naître en elle. Elle fait le voeu de s'échapper de cette vie et de ce père haï dès qu'elle le pourra, au risque, peut-être de reproduire les mêmes erreurs, elle qui se persuade depuis son plus âge de partager cette même "âme noire" que son père.
Un témoignage introspectif donc, partagé certainement par de nombreuses familles italiennes et dont on sent que l'auteur y a mis beaucoup d'elle. Un roman sur les femmes, la société italienne, les relations familiales et plus particulièrement la relation mère-fille, très touchante dans ce récit. Egalement une réflexion sur les blessures du passé qui façonnent le présent mais permettent aussi parfois, comme c'est le cas du personnage de Rosa, d'apprendre à mieux se connaître et d'envisager un avenir plus serein ou le pardon serait possible. le tout est servi par une plume aux mots percutants, qui ne peuvent que toucher le lecteur.
Encore fois une très belle lecture.
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Quelle est la part de ce que nous avons vécu pendant notre adolescence qui reste collée à notre peau ? Rosa est née à Bari, dans le quartier San Nicola, l'un des plus infâmes, où la violence règne. Chez Rosa, c'est son père "Gueule d'ange" qui règne en maitre sur ses enfants et sa femme.

Rosa rencontre Marco, elle est persuadée qu'il va l'a sauvé de cette vie de misère, Rosa a cru le reconnaitre comme un réfugié comme elle. Elle s'enfuit avec lui à Rome. Alors que son mariage sombre dans les méandres de l'oubli, Rosa reçoit une nouvelle difficile sur sa mère, une nouvelle devant laquelle elle ne peut échapper aux souvenirs.

Rosa décide de retourner sur les lieux de son enfance, comme forcée d'affronter un voyage à rebours vers son adolescence, vers sa ville natale, à la recherche des racines de la haine pour son père ; mais aussi à la recherche du désir découvert à travers une amitié interdite avec une prostituée et une attirance secrète pour un homme plus âgé.

Rosa part à la quête du courage de se libérer de son propre héritage, un héritage sombre et difficile à oublier.

Rosa Ventrella revient avec un roman fort, courageux, avec le désir de démasquer la violence de nos racines. Rosa Ventrella avec son écriture capable de douceur et de férocité, conte un roman de femme du Sud, de femmes fortes qui veulent casser les codes et partir vers d'autres mondes.

L'histoire est forte, touchante, brute, évocatrice, un roman qui prouve que Rosa Ventrella a un talent incroyable, et qui montre que la littérature italienne est surement la plus belle et la plus évocatrice de tant de tourments !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Moi aussi, j'ai fait un effort j'ai sorti une vieille robe à fleurs qui me sert un peu, je me suis coiffée et j'ai mis des chaussures neuves. Sans véritable raison, en réalité. Peut-être que les amours terminées méritent encore une belle tenue. En le regardant, je ressens le vertige du saut dans le vide, comme quand, enfant, on rêve qu'on tombe dans un précipice sans fin et qu'on cherche désespérément une prise à laquelle s'agripper. À la différence d'un jouet cassé, pas de réparation possible pour l'amour.
C'est la triste fin d'une histoire, à fil ténu qui se coupe...
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Comment organise-t-on la vie d'un enfant après une séparation ? Les week-ends avec le père, les vacances d'été, les fêtes de fin d'année. Les racines mortes qui ont enveloppé les enfants laissent-elles des traces, elles aussi ? Celles que mon père a enroulées autour de moi sont coriaces, elles ont tout envahi et donné vie à d'autres arbres déjà stériles, arides et malades. C'est ainsi que je me sens, présentement : comme un arbre nu, désolé. Tu disais, papa, que je te ressemblais ? Les mêmes yeux, les mêmes pommettes saillantes et la même âme sombre, noire noire, tel un puits sans fond. Je ne l'avais avoué qu'à elle, à Marilyn, ″ Mon père frappe ma mère ″, comme si toute ma vie était condensée dans ce point originel. Quand je ferme les yeux, j'ai l'impression d'être encore piégée dans le trou étroit de mon enfance. Et j'entends des commérages, des parjures, des malédictions, des oraisons soumises. Des voix qui appartiennent à mon passé, à mon présent et à mon futur.



Temps.
Tous mes efforts pour me tourner vers l'avenir me projettent avec force dans le passé. Le temps est une spirale, un magicien tricheur, un fils de pute. Je parle au miroir, mais ce n'est pas moi qui prononce ces mots. C'est la peur.
Je halète. je ne sais plus si cette voix est la mienne ou si elle vient d'ailleurs, d'un monde souterrain qui tourne à l'envers. La peur glisse sous les dalles de pierre de la maison de mon enfance, remonte le log du mur . Où est mon point de départ ? À quel moment de mon passé ? Parce que, c'est certain, je ne commence pas à ma naissance. Bifurcations, déraillements, carrefours. Sans m'en rendre compte, je me suis perdue dans ma propre histoire.

Cela pouvait signifier que, pendant un temps, il serait de bonne humeur. Et donc que maman aussi, et tous les autres, en vertu de la loi qui reliait entre eux les état d'âme des membres de la famille. Mon père était le pivot autour duquel tournait le destin des Abbinante. Le jours tristes et les jours gris dépendaient de ses montagnes russes émotionnelles.

Personne n'avait envie de languir dans la chaleur étouffante de ces taudis. Le lieu des grands discours, de l'évocation des souvenirs, des soucis et des petites conquêtes, où l'on arrangeait même les mariages, était indiscutablement la rue. Ils étaient tous là, devant leurs maisons en chaux, repaires de miséreux et de moribonds, de mouches charognardes, de pourriture et de décadence. Ils profitaient du spectacle de la famille Abbinante qui déménageait de nouveau.

On pardonne tout aux vieux, pas vrai ? Eh non, papa, moi je ne te pardonne pas. Je refoule la culpabilité de ne pas avoir été proche de ma mère pendant toutes ces années, je la laisse se tapir dans ma gorge.
Je suis certaine que le jour viendra où j'expierai cette faute, avec toutes les autres. Surtout l'idée que ma fille a vécu ce qui m'a ravagée moi aussi, mon enfance inachevée, la violence reproduite. Comment sauve–t-on un enfant des racines pourries qui ont poussé tout autour de lui ?
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- Je pars.
- De toute façon, tu t'es toujours foutue de tout, a commenté papa.
J'ai vu dans tes yeux maman, la bruine d'une larme retenue, bien cachée derrière ton sourire. Si tu savais comme je t'ai aimée à ce moment-là, maman. Si tu savais comme je me suis haïe.
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Salvo était parti en virée avec ses amis, en quête de flirts adolescents, sur les bancs, face à la mer,pour vivre ses dernières années d'insouciance avant que l'âge adulte ne lui tombe dessus.
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– Ne t’inquiète pas Rosa. S’il t’aime il ne se laissera pas impressionner par les discours de papa, m’as-tu dit.
T’en souviens-tu maman ? Moi, très bien, de même que de la douceur de ta main qui me caressait les cheveux d’un geste prudent et léger ; peut-être avais-tu peur que je te repousse. Tu parlais toujours avec une émotion qui te ramenait aux mêmes sujets : le mauvais caractère de papa, » Il est comme ça on y peut rien », le sort inéluctable du quartier, « C’est comme ça, on ne peut pas le changer « . Tu tressais les fils de notre destin dans un mouvement circulaire auquel on n’échappait jamais
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Video de Rosa Ventrella (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosa Ventrella
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