Rose-Line Brasset

Juliette est une jeune fille de 13 ans et le jour même sa mère lui annonce qu'elles partent en New York.Juliette ne l'a croit pas car c'est le jour du poisson d'avril .Finalement elle part a New York et vit une aventure palpitante.

— Ouais, j’aime ça. Et il y a des airs de reggae aussi!

Ce que j’apprécie moins, c’est cette impression que tout le monde nous regarde… J’ai sans doute une mèche de travers. Maman ne m’a évidemment pas laissé le temps de me plaquer les cheveux, ce matin. À moins que mes vêtements ne soient étranges…

Soudain, un homme noir pauvrement habillé et au sourire partiellement édenté me touche l’épaule.

— Where do you come from?

— Hein? C’est à moi qu’il parle?

— Il veut savoir d’où tu viens, dit maman. Ignore-le et viens!

— J’ai compris, mais pourquoi m’a-t-il touchée? C’est ben bizarre!

M’attrapant par les épaules, ma mère m’entraîne vers elle. Lorsqu’elle tente de me prendre la main, je me dégage doucement.

— Les gens sont très pauvres ici, poursuit-elle. Le salaire moyen n’atteint pas un dollar par jour. Les Cubains remarquent les étrangers de loin, et j’imagine qu’il est normal que nous soyons l’objet de leur curiosité. Cet homme n’avait pas l’air méchant. Fais comme si de rien n’était et reste bien près de moi.

Jeudi 9 mars
8h23

Je me suis levée ce matin plus déterminée que jamais à affronter et anéantir toutes les personnes qui pourraient juste essayer de " essayer" de ma gâcher cette journée ! Disparue la "choupinette" trop facilement vaincue ! Après avoir avalé un solide déjeuner...

— Les Amstellodamois vivent à l’étroit, car ils sont très nombreux et la ville est plutôt petite. Comme les logements sont rares, beaucoup de familles habitent dans des péniches amarrées sur les canaux, m’explique maman.

— Une péniche, c’est une sorte de maison?

— Pas exactement, non. Une péniche est plutôt un type de bateau qui servait autrefois au transport des marchandises sur les canaux. Beaucoup de ces embarcations traditionnelles restent aujour­d’hui en place, du moins la plupart du temps, et servent de maison aux habitants d’Amsterdam.

— Génial! On va dormir dans un de ces bateaux, alors?

— Oui, chatounette.

Un vent fou souffle dans la pièce, comme si nous étions dehors plutôt qu’entre quatre murs. Les papiers et les crayons abandonnés sur la table tourbillonnent dans les airs et la panique n’est pas loin. D’autant plus que les colombes que j’ai fait apparaître tournoient elles aussi au-dessus de nos têtes, poussant des cris terrifiants et frôlant nos cheveux de leurs ailes; une sensation qui n’est PAS vraiment agréable. Et puis, il me semble en voir maintenant trois plutôt que deux. Je rêve ou j’en ai fait apparaître une de plus? La troisième est noire, comme l’orage. Le tonnerre gronde et un éclair déchire le ciel. Dans la pénombre, Janet et Matthew hurlent et je dois me retenir pour ne pas faire pareil. Pour couronner le tout, les jumeaux pleurent tellement que je me demande si un des oiseaux ne les a pas mordus… Mon tour de magie est en train de tourner au cauchemar, j’en ai bien peur. Comment en suis-je arrivée là? Aurais-je éveillé quelque force maléfique en prononçant la formule magique? Moi qui étais si fière de montrer aux enfants mon savoir-faire!

(Quoi? Tu ne comprends pas ce qui se passe? Ah oui! C’est vrai… tu ignores le début de cette histoire. Permets-moi de t’expliquer. Mais pour cela, il nous faut faire un grand bond en arrière. En fait, tout a commencé le printemps dernier…)

Comme à chaque fois que nous venons au Il Teatro, j’ai commandé des spaghettis à la sauce bolognaise. Miam, j’adore! Nous avons de la chance, une table près de la fenêtre s’est libérée au moment même où nous faisions notre entrée dans le restaurant et, de nos sièges, nous avons une vue sur la patinoire extérieure et des décorations hivernales ornant la place. C’est si beau ici, c’est magique!

-Julieeettte ! Lève-toi !
-HUMMM !
-JU-LI-ET-TE ! LEVE-TOI !
-Ouais ! Ouais ! j’ai entendu !
-Julieeettte ! Lève-toi et viens prendre ton petit déjeuner !
-Aaahhh !
-Julieeettte !
-Attends ! je me lève, lààà ! Non mais du calme !

-Tout c’est bien passé. Le chauffeur de taxi a alerté les policiers et les fuyards ont été arrêtés sur le boulevard Champlain. -C’était qui ? demandé-je. -De parfait inconnus ; je suis désolé de te décevoir.

- Incroyable, on a l'impression de l'édifice n'est pas plus épais qu'une feuille de carton!
- Tu as dû le voir au cinéma, dans Spider-man, c'est le bâtiment qui abrite les bureaux du Daily Bugle.

Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va car il ne sait pas où il est. En ce sens, le passé est la rampe de lancement vers l’avenir.

Otto de Habsbourg