Une mémoire qui s’éteint par endroits comme un morceau de gruyère avec des trous. Et puis parfois, on est surpris que certaines zones soient intactes.
« Je suis persuadée qu’il est venu en sous-marin pour faire une BD sur les Ehpad.
- Tu crois que c’est possible ? Deux ans d’immersion, c’est long. » (page 72)
Entrer pour la première fois dans l’intimité de la personne est quelque chose de très déstabilisant…
L’impression d’être un intrus qui n’a pas sa place face à la nudité la plus crue d’un corps fatigué…
Très vite, on comprend qu’il faut transcender ce moment de flottement…
Instaurer une relation de confiance pour que la personne nous laisse accéder à son intimité et à sa pudeur…
Gestes et paroles en douceur…
Stimuler leur autonomie, pour leur rappeler que leur corps leur appartient toujours… (page 21)
Depuis 3 ans, nous ne produisons plus les repas nous-mêmes, c’est la restauration industrielle qui s’en charge… C’est plus rentable.
Pour bien faire, il faudrait passer au moins 30 minutes pour effectuer les soins correctement. Mais lorsque l’on doit s’occuper de 10 à 12 personnes chaque matin, le temps est réduit… 15 minutes pour lever, toiletter, habiller et refaire le lit… et guère plus de temps le jour de la douche (hebdomadaire)… (page 42)
Et c’est gratifiant de se sentir utile quand on manque de confiance en soi.
La Mort. Chaque résident a à peu près conscience, en entrant dans l’Ehpad, qu’il est dans son dernier lieu de vie…
Tôt ou tard, elle viendra toquer à leur porte… (page 55)
Entrer pour la première fois dans l’intimité de la personne est quelque chose de très déstabilisant… L’impression d’être un intrus qui n’a pas sa place face à la nudité la plus crue d’un corps fatigué…Très vite, on comprend qu’il faut transcender ce moment de flottement …
Première fois en uniforme…
Ça me va comme un tablier à une vache. (page 19)
Mais lorsque les contrats se font rares et que l’activité ralentit pour être presque à l’arrêt, on s’enfonce petit à petit dans la précarité.