Les insectes grouillaient sur mon sac, se rassemblaient en masse sur le plan de travail de la cuisine puis se fragmentaient pour se regrouper plus loin sur la plaque chauffante. Ils couraient sur la surface poussiéreuse de la petite commode dans l'angle. Ils étaient partout, se répandaient sur la table en formica comme si on les avait renversés avec un seau, et leurs rangs avançaient sur le sol comme un frisson qui traversait le tapis tressé tout élimé. Des centaines de cafards, des milliers, qui fuyaient hors de ma vue pour se réfugier dans des poches d'obscurité, entre les murs, derrière les meubles et dessous, derrière les assiettes et les ustensiles, comme si je les avais surpris en train de se livrer à quelque activité interdite, une messe noire ou un acte sexuel obscène.