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Citations de Saad Z. Hossain (63)


Pour être honnête, il était si fatigué, si perclus de douleur que vivre ou mourir lui importait peu. Les personnes âgées devaient éprouver la même chose avant de tirer le rideau.
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Sa sieste terminée, il était l'heure de son petit verre de la soirée qui coïncidait avec le crépuscule déprimant de Wari et le moment où Majordume passait le "dhup" dans toute la maison pour éloigner les moustiques ; un produit à base de fibre de noix de coco qu'on brûlait au charbon et qui dégageait une fumée toxique autant pour les humains que pour les moustiques. En théorie, les humains y résistaient plus longtemps que les moustiques et en sortaient donc victorieux.
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Indelbed sentit un poids lui plomber l'estomac, une grosse beigne en béton dans les tripes qui le plia en deux comme une feuille d'origami. Des pensées balayèrent les remparts soigneusement érigés dans sa tête, en firent voler les défenses en éclats, et il se rappela la moindre rebuffade, la moindre dérobade, la moindre petite pique, sans oublier la froideur de la solitude. Son optimisme naturel l'abandonna, laissant derrière lui un vide béant. La main du désespoir se referma sur sa gorge.
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Indelbed adorait le biryani, surtout celui qu'on servait aux mariages, cuit dans une grande jarre couverte : les saveurs du riz, de l'agneau et des patates qui mijotaient ensemble sous un feu de bois.
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Cela et rien de plus, et il se retrouva dépossédé, le regard dans le vague, doucement envahi par le désarroi, à attendre que la réalité de cette solitude qui lui flagellait l'âme reprenne inexorablement ses droits.
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Nous errons tous, perdus sur une même voie, sans caractère divin ni destin particulier, sinon ce que nous faisons de nous-mêmes, notre seule noblesse, celle que l’on affiche. Pauvres créatures à la dérive, des fantômes, en vérité, attendant qu’un vent cosmique nous efface de l’échiquier.
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Saad Z. Hossain
C’est la guerre. On vous tue. Vous nous tuez. Qui ça dérange ? L’important, c’est de le prendre avec le sens de l’humour.
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1 - Ghazaliya Sud

« On devrait le tuer, fit Kinza, mais sans trop donner dans le classique. »
Silence. Un silence accablant, moqueur, étouffant, omniprésent, rejetant les débris des conversations ébauchées, poussant les trafiquants à lever leurs verres dans la pénombre de l'arrière-salle d'une maison délabrées sans grand-chose à se dire. Il faisait sombre car ils avaient recouvert les fenêtres de feuille d'aluminium. Et éteint les lumières. Dehors, les JAM, l'armée du Mahdi, avaient envahi la 13è rue ; une rareté, puisque la 13è rue de Ghazaliya était une artère de banlieue en cul-de-sac.
« Faudrait qu'il y passe, par principe, ajouta Kinza en sirtotant le Jack Daniels troqué au marine américain Ted Hoffman contre un morceau de crâne d'Ali le chimique. Sans haine. On n'a rien à voir, ce type et moi. Je ne suis qu'un agent du destin, comme le comte de Monte-Christo. »
Dagr, son complice, le laissa dire sans surprise ni inquiétude. Ancien professeur d'économie, sa reconversion professionnelle forcée par la guerre s'était effectuée avec une facilité déconcertante.
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Rais sentit ses tripes se nouer d’une manière bien trop familière, un dépit ravageur qui accompagnait immanquablement toute conversation avec un djinn.
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-Alors , ça existe...
-Quoi?
-Les djinns,la magie,le paradis,Dieu...
-Les djinns existent bien ,fit Rais.(Il lui reprit les lunettes et les mit sur son nez) Pas sûr pour le reste .Au fait , ton jardinier est un djinn , je crois.
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L’offre de service de Rais présentait de nombreux avantages. D’abord, il ne s’agissait de lui accorder qu’un statut temporaire n’obérant en rien le délectable feuilleton juridique occasionné par Kaikobad et son fils. Aux yeux des diverses factions djinns qui s’écharpaient avec bonheur sur la question, il était impératif qu’aucune solution définitive ne fût adoptée à la hâte. Après tout, les bonnes chicanes en droit ne se trouvaient pas sous le sabot d’un cheval, et cette affaire-là avait tout le potentiel pour traîner en longueur plusieurs siècles au minimum.
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- Bon, c’est quoi la grande leçon de l’existence ?
- Très simple, vois-tu. Pour gagner, il faut tricher.
- Tricher ? C’est ça, le grand secret ?
- Tricher.
- Comme au jeu ?
- En tout ! La triche est le grand secret ! Comprends bien que la moindre règle, la moindre loi a été édicté par des gens pour te soumettre. Il est impossible de gagner. Le monde est fait pour que tu restes assigné à ta place d’origine, pour maintenir le statu quo. Si tu veux sortir de ta condition, renverser la table, la seule solution est de tricher.
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1 Point de vue situation détaillé.
Première conviction tenace dans l'existence d'Indelbed :il était pauvre. Une observation peu étonnante en soi, vu qu'il vivait entouré de pauvre dans un pays connu pour sa pauvreté notoire. S'il ne l'avait pas été, on aurait cru à l'aberration statistique.Le problème venait de ce qu'Indelbed devinait certains signes incongrus attachés à la forme de pauvreté particulière à sa famille, des indices infimes mais quasi constant :
A) d'une d'échéance de nature inconnue,
B) d'un désastre calamiteux dont son père aurait été responsable peu auparavant, pour lequel bien des membres de la famille au sens large l'ostracisaient encore. ...
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Le temps passant, nous avons vu l’émergence d’un parti conservateur qui s’appuyait sur la Tradition, parfois de manière littérale, et poussait vers un retour à « comme c’était avant », ce qui est amusant car la plupart n’ont probablement aucune idée de comment c’était vraiment et n’aimeraient pas du tout ce passé s’ils devaient y retourner. Dans tous les cas, ce qu’ils expriment réellement est leur vision anti humaine et leur souhait de limiter la croissance de nos cohabitants sur cette planète. Ils ont des points communs avec les isolationnistes, qui veulent éviter le moindre contact avec les humains pour mieux préserver la « djinnitude ». Ces gens-là sont particulièrement consternés par la monnaie des hommes. Ils y voient une dilution de la dignatas. Là encore, comment souhaitent-ils éviter complètement les humains ? ça me dépasse. Autre sous-ensemble du mouvement conservateur, les créationnistes, adeptes des doctrines les plus enragées, mes ennemis jurés. Ils pensent que les djinns ont été créés parfaits, que le monde est un cadeau fait aux djinns et que toute autre forme de vie a été placée là par Dieu pour nous distraire. Ils s’appuient sur un paquet de pseudosciences et des tonnes de diatribes.
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Il était censé être la résistance symbolique contre tout ça, le parfait bouc émissaire, si peu apte à sa tâche qu'il se serait noyé dans sa baignoire pour prendre un peu d'avance. Ce qu'il aurait bien fait, mais sa salle de bain merdique n'avait qu'une douche.
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Soudain, un étal lablali apparut devant eux, un marchand ambulant qui vendait des pois chiches bouillis fleurant le citron et le piment devant lequel s'étirait une queue approximative où l'on jouait des coudes ; à côté, un autre stand bondé où se préparaient des burgers grillés au feu de bois et, lorsqu'ils stoppèrent tout près, l'odeur rendit Hoffman fou.
(P. 195)
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Tu es un pur produit de ton espèce. Un défaitiste qui n’a besoin de personne pour se haïr (…). Tu détestes tout le monde : les sunnites pour le meurtre d’Hassan, les chiites pour avoir brisé la communauté des croyants, les Américains pour leur côté indécrottable, les Palestiniens parce qu’ils font la manche, les Saoudiens pour leur lâcheté. Et au final, tu pisses sur ce que te dicte ta raison, à savoir ton intérêt personnel
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Il avait toujours pensé que l'Angleterre se situait quelque part au nord, pas très loin de Sylhet. Lorsqu'il l'avait finalement vue sur une carte, il s'était étonné de la trouver à l'autre bout du monde : une île si lointaine qu'il semblait bien étrange que ses habitants soient venus jusqu'au Bengale. Mais peut-être leur île était-elle trop froide et trop désagréable ?
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Vous pourriez me tirer une épine du pied. Vous n’avez pas quelques armes de destruction massive stockées dans un coin ? Quelques une suffiraient ....
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- Aucune fin heureuse pour nous , donc.
- Regarde autour de toi. Il n’y en a pas plus pour quiconque.Depuis longtemps.Peut-être même à jamais .
- Je me demande ce qui nous pousse encore , fit Dagt. Jour après jour , le même foutu bazar.
- La rage . La vengeance.
- Dieu devrait autoriser le suicide collectif. Au moins , on en finirait une bonne fois pour toutes . On dégagerait le terrain pour les suivants.Plus de père ou de frère à venger . Plus de mosquée à brûler . Plus de checkpoints , de coups de crosse et de bandeau sur les yeux la nuit .
- Dieu s’en fiche comme d’une guigne , à mon avis .
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